France 2022 : la guerre en Ukraine "n'a pas modifié fondamentalement le choix des Français"

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Par Anne Devineaux
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L'interview de Pascal Boniface, directeur de l'IRIS, l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques.

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Le choc d'une guerre au cœur de l'Europe a fait irruption dans la campagne présidentielle en France. L'invasion russe en Ukraine a débuté à seulement un mois et demi du premier tour. Une situation inédite pour ce moment clef de la vie politique français qui pourrait favoriser le chef de l'Etat sortant, selon Pascal Boniface, directeur de l'IRIS, l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques.

"On peut dire que le président en titre qui est également candidat a été renforcé puisqu'en période de crise, on se resserre toujours sur celui qui exerce le pouvoir. Mais sinon je ne pense pas que cette guerre ait modifié fondamentalement le choix des Français, en tous les cas on n'a pas vu réellement de ruptures dans les sondages", explique le directeur de l'IRIS.

Je ne pense pas que cette guerre ait modifié fondamentalement le choix des Français, en tous les cas on n'a pas vu réellement de ruptures dans les sondages
Pascal Boniface

Si la plupart des Français se disent très inquiets de la guerre, selon une récente enquête d'opinion de l'insitut IFOP, plus de 6 électeurs sur 10 affirment qu'il n'y aura pas d'impact sur leur choix au premier tour. Une certitude : les sujets de politique internationale ont pris davantage de place qu'habituellement dans les débats.

"On peut penser qu'effectivement dans le traitement de l'actualité, la guerre en Ukraine, les questions internationales, ont été plus importantes que d’habitude, donc au détriment des questions économiques et sociales. Mais au final c'est bien sur ces questions-là (économiques et sociales) que la plupart des électeurs feront leur choix ultime", estime Pascal Boniface.

A l'approche du scrutin, la guerre s'enlise et les effets économiques se font sentir. Exacerbant la principale préoccupation des Français, le pouvoir d'achat et notamment la flambée des prix de l'énergie.

"Les thématiques de l'indépendance énergétique, de l'indépendance alimentaire aussi du fait que l'Ukraine et la Russie sont deux greniers à blé, la constitution d’une Europe un peu plus souveraine ont été, du fait de la guerre, mis sous un angle plus important que d'ordinaire dans la campagne électorale", indique le président de l'IRIS. 

Le conflit a attiré l’attention des Français donc ça peut les remobiliser pour aller voter mais c’est vrai qu’il y a une désaffection par rapport au vote.
Pascal Boniface

Enfin, alors que les observateurs redoutent une abstention record dans les urnes le 10 avril prochain, la crise ukrainienne pourrait t-elle changer la donne ? Peut-être répond Pascal Boniface : "Le conflit a attiré l’attention des Français donc ça peut les remobiliser pour aller voter mais c’est vrai qu’il y a une désaffection par rapport au vote parce qu’il y a un peu le sentiment que d’une part les dés sont joués et que d’autre part le vote ne sert pas à grand-choses. Mais à l’inverse la guerre peut conduire à une relative remobilisation de l'électorat".

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