Hymne et drapeau russe : l'école reprend à Volnovakha, ville ukrainienne conquise

Un soldat russe devant l'école de Volnovakha, lundi 12 avril.
Un soldat russe devant l'école de Volnovakha, lundi 12 avril. Tous droits réservés AFP
Par Euronews avec AFP
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Dans la cour de l'école de la petite ville ukrainienne de Volnovakha, cité ravagée par les combats et prise par Moscou, c'est désormais l'hymne russe qui retentit devant les écoliers. Sous le regard de soldats armés.

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Dans la cour de l'école de la petite ville ukrainienne de Volnovakha, cité ravagée par les combats et prise par Moscou, c'est désormais l'hymne russe qui retentit devant les écoliers. Sous le regard de soldats armés.

Les enfants, plusieurs dizaines, se tiennent en rang devant l'établissement à l'occasion de la cérémonie de reprise des cours, un mois après la conquête de la bourgade par l'armée russe et ses alliés séparatistes. Ici, il n'y a plus électricité ni réseau téléphonique, ont constaté les journalistes de l'AFP lors d'un voyage organisé par l'armée russe.

Partout, les maisons sont en ruines, témoignant de la violence de la bataille pour cette ville, située à mi-chemin entre la capitale séparatiste de Donetsk et le port de Marioupol, assiégé depuis un mois et demi par les forces russes. Dans le langage employé par la Russie, Volnovakha a été "libéré" des "néonazis" ukrainiens et la vie doit donc reprendre son cours.

"Il est temps d'apprendre, dépêchez-vous les enfants !", déclare à ses camarades une petite fille aux joues roses, micro à la main et rubans blancs dans les cheveux. Derrière elle, des responsables sont debout près d'un drapeau russe et d'un autre aux couleurs des séparatistes. Un peu à l'écart mais visible de tous, un soldat encagoulé et casqué surveille la scène, pistolet-mitrailleur entre les mains.

Quand l'hymne russe, hérité de l'URSS, retentit, les enfants écoutent, sans entonner ce chant qu'ils ne connaissent sans doute pas encore. Idem avec l'hymne des séparatistes. "Ô Russie - notre puissance sacrée! (...) Gloire immense et forte volonté, sont ton héritage à jamais!", chantent les hauts-parleurs, rares appareils à recevoir du courant.

Survivre à l'horreur

La conquête russe le 11 mars de Volnovakha avait permis d'achever l'encerclement par le nord de Marioupol, port stratégique de la mer d'Azov, déjà attaqué depuis l'est et l'ouest. Avant cela, pendant deux semaines, les défenseurs ukrainiens de la ville ont subi un déluge de feu.

Dans les rues, aujourd'hui, beaucoup d'habitations, de magasins et d'infrastructures civiles ont subi d'importantes destructions. Pour le camp russe, ces destructions, ici comme ailleurs en Ukraine, sont la preuve que l'adversaire utilise la population comme "bouclier humain".

Un mois après, des débris jonchent encore partout Volnovakha. Devant un hôpital éventré, des arbres ont été coupés en deux par la mitraille. L'école N°5, située dans le centre-ville, a aussi subi des tirs. Plusieurs salles du bâtiment ont été soufflées.

"On a survécu à l'horreur, il y a eu des bombardements terribles", raconte Lioudmila Khmara, 52 ans, une employée de l'école. Pourtant, elle veut rester car "o_n n'est jamais mieux que chez soi_". Elle dit vouloir que Volnovakha fasse "pa__rtie de la Russie" et que "personne ne l'oblige" à parler ukrainien, dans cette région du Donbass très majoritairement russophone.

Moscou justifie son intervention militaire en Ukraine comme un devoir de protection des "Russes" du Donbass.

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