Irlande du Nord : victoire historique du Sinn Fein

La vice-présidente du Sinn Fein Michelle O'Neill à l'annonce de sa réélection à l'Assemblée, le 6 mai 2022
La vice-présidente du Sinn Fein Michelle O'Neill à l'annonce de sa réélection à l'Assemblée, le 6 mai 2022 Tous droits réservés Peter Morrison/Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.
Par Euronews avec AFP
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Le parti nationaliste, partisan d'une réunification de toute l'Irlande, sera majoritaire à l'Assemblée locale.

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Le parti nationaliste Sinn Fein, partisan d'une réunification de toute l'Irlande, a promis samedi une "nouvelle ère" dans la province britannique, malgré le risque de paralysie politique.

Le long dépouillement des bulletins de vote déposés jeudi dans les urnes pour désigner les 90 élus de l'Assemblée locale a donné une légère avance au Sinn Fein face à son rival unioniste DUP, favorable au maintien au sein de la couronne britannique. C'est une première en cent ans d'histoire de la province, créée en 1921 lors de sa partition d'avec l'Irlande et sous tension avec le Brexit.

"C'est aujourd'hui un moment très important de changement", avec l'entrée dans "une nouvelle ère", s'est félicitée la dirigeante du Sinn Fein en Irlande du Nord, Michelle O'Neill, depuis sa circonscription de Mid Ulster, promettant de dépasser les divisions. "J'offrirai un leadership inclusif, qui célèbre la diversité, qui garantit les droits et l'égalité pour ceux qui ont été exclus, discriminés ou ignorés dans le passé".

Cette victoire va propulser Michelle O'Neill au poste de cheffe du gouvernement local, qui doit être dirigé conjointement par nationalistes et unionistes en vertu de l'accord de paix de 1998.

Le leader du DUP, Jeffrey Donaldson, a reconnu peu avant sur Sky News que le Sinn Fein était sur le point de devenir le nouveau parti dominant à l'Assemblée.

Mais les pourparlers pour la formation d'un gouvernement s'annoncent difficiles et le risque de paralysie plane, les unionistes refusant de rejoindre un gouvernement tant que resteront en place les contrôles douaniers post-Brexit, qui menacent selon eux l'intégrité du Royaume-Uni.

"Je veux un gouvernement en Irlande du Nord, mais il doit être basé sur des fondations stables", a insisté M. Donaldson, déplorant que le protocole nord-irlandais négocié par Londres et l'UE porte "atteinte à l'économie" de la province et à sa "stabilité politique".

"Des mois" de négociations

Un autre ténor du parti, Edwin Poots, a prévenu que des négociations prendraient "des semaines, avec un peu de chance, ou même des mois", alors que le ministre britannique chargé de la province, Brandon Lewis, est attendu lundi à Belfast, selon des responsables politiques nord-irlandais.

"Les gens ont parlé et notre travail est maintenant de faire acte de présence. J'attends des autres qu'ils fassent de même", a dit Michelle O'Neill à des journalistes.

Elle a appelé à un "débat sain" sur l'avenir de l'Irlande du Nord, estimant que le nouvel exécutif devait s'attaquer en priorité à l'envolée du coût de la vie, après une campagne durant laquelle elle a insisté sur les questions sociales et sociétales plutôt que constitutionnelles.

Marquée par trois décennies de troubles sanglants entre unionistes et républicains, puis l'agitation causée par le Brexit, l'Irlande du Nord avait replongé dans l'incertitude en février, avec la démission du Premier ministre unioniste Paul Givan, mécontent de la situation post-Brexit.

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