Le parti pro-irlandais Sinn Féin pourrait pour la première fois remporter la majorité des 90 sièges de l’Assemblée.
L’Irlande du Nord restera-t-elle sous le giron de Londres comme c’est le cas depuis 1921, date à laquelle les Britanniques ont divisé l'Irlande ? C’est l’une des questions posées par les élections législatives qui ont lieu ce jeudi. Car selon les derniers sondages, le parti catholique pro-irlandais Sinn Féin pourrait pour la première fois remporter la majorité des 90 sièges de l’Assemblée. Et ainsi faire pression sur le gouvernement britannique pour qu'il approuve un référendum sur l'unification de l'île d'Irlande.
En 2017, déjà, Sinn Féin était passé tout proche d’obtenir la majorité à l’Assemblé. Le parti protestant pro-britannique DUP avait remporté 28 sièges, soit un de plus, seulement, que le parti catholique. L’augmentation des électeurs catholiques et la création d'un parti unioniste rival du DUP devraient cette fois-ci changer la donne.
"Les gens vont, à tort, dans le monde entier, interpréter cela comme un plaidoyer vers une Irlande unie, estime Ben Lowry, rédacteur en chef du Belfast News Letter.Les sondages les plus favorables au Sinn Féin indiquent toujours que les trois quarts de la population ne votent pas pour lui. Il est à craindre qu'ils utilisent cette victoire pour mettre encore plus la pression au sujet d’un référendum sur l’unification de l'Irlande. "
Un dernier sondage publié cette semaine donne le Sinn Féin vainqueur des législatives avec plus de huit points d’avance sur le DUP. Mais selon certains observateurs, cela ne signifie pas qu’une majorité des électeurs sont en faveur d'une Irlande unie.
"Parmi ceux qui ne voteront pas pour les partis unionistes, il y en a qui voteront pour l'Alliance, un parti du centre, qui penche plutôt pour rester sous le contrôle de Londres pour des raisons économiques, explique l'historien Paul Bew. Il n'y a donc pas forcément de probabilité d’assister à vote pour l’unification avec l’Irlande dans un avenir proche."