France : inquiétude des agriculteurs face aux sécheresses plus fréquentes

Capture d'écran, AFP dans une exploitation agricole dans le Loiret, France le 10 mai 2022
Capture d'écran, AFP dans une exploitation agricole dans le Loiret, France le 10 mai 2022 Tous droits réservés AP Photo
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Par Stephane HamalianEuronews avec AFP
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"L'hiver, on a trop d'eau, l'été on n'en a plus assez". Les agriculteurs français face au dilemme de la gestion de l'eau en période de sécheresse.

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La sécheresse frappe de plein fouet les agriculteurs français. Dans le département du Loiret, il a plu deux fois moins que d'habitude sur les cinq premiers mois de l'année. Un manque de précipitations qui arrive au moment où le blé a le plus besoin d'eau.

Y'aura-t-il assez d'eau jusqu'à fin août ?

Robin Lachaux, jeune agriculteur de Sully-sur-Loire nous explique que cette période correspond au remplissage du grain de blé.

"Les grains sont encore vides [...] on met de l'eau pour espérer un bon remplissage et que ça les amène jusqu'à la moisson" s'inquiète-t-il.

Le jeune agriculteur est obligé de puiser dans les réserves d'eau. 24 heures sont nécessaires pour irriguer sa parcelle, une opération qu'il va devoir répéter cinq jours de suite s'il veut pouvoir nourrir ses vaches laitières, dont il tire ses revenus. Mais l'éleveur craint de ne pas avoir suffisamment d'eau pour ses autres récoltes.

Si le maïs pousse mal, la ferme ne pourra pas nourrir ses vaches l'hiver prochain. Il faudra donc acheter des aliments. Mais, "au vu du cours mondial des céréales", ces dépenses auront "un impact direct sur la trésorerie". Et il ne faudra pas compter sur ses parcelles d'orge pour compenser : non irriguées, elles devraient connaître un "rendement catastrophique".

Mieux stocker l'eau de pluie

D'après Météo France, les deux tiers du pays connaissent un déficit de précipitations de 20% depuis septembre. Ces épisodes de sécheresse sont accentués et deviennent plus fréquents avec le réchauffement climatique.

Mais de l'eau il y en a selon Robin, toute est une question de gestion d'après lui.

"L'hiver on a trop d'eau, l'été on n'en a plus assez. Sur l'année les quantités d'eau sont toujours les mêmes sauf qu'on a de plus en plus d'amplitude. C'est à dire qu'on a trois mois de pluie et ensuite trois mois de sec. Aujourd'hui, si on ne stock pas l'eau pendant qu'on a des périodes très humides qu'on pourra réutiliser pour les périodes sèches, on ne s'en sortira pas" analyse-t-il.

Le gouvernement a récemment débloqué une enveloppe d'une centaine de millions d'euros pour créer des stockages d'eau de pluie, une mesure souhaitée par le principal syndicat des agriculteurs.

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