Une décision en urgence de la Cour européenne des droits de l'homme a cloué au sol le premier avion qui devait emmener de force sept demandeurs d'asile à Kigali.
C'est un cuisant revers pour le gouvernement britannique. L'avion spécialement affrété pour expulser des migrants vers le Rwanda est resté cloué au sol mardi soir, faute de passagers.
Le vol a été annulé suite à une mesure d'urgence prise par la Cour Européenne des Droits de l'Homme. A l'origine, les autorités comptaient expulser jusqu'à 130 migrants vers le Rwanda, de différentes nationalités, Iraniens, Irakiens, Albanais ou Syriens. Mais les associations de soutien aux réfugiés ont déposé divers recours en justice et à la veille du départ, ils n'étaient plus que sept à pouvoir être expulsés.
Ces derniers jours, Londres avait martelé sa détermination à mener à bien son projet controversé issu d'un accord de partenariat signé entre Londres et Kigali. Le Premier ministre conservateur Boris Johnson, tout comme les autorités rwandaises, affirment agir dans l'intérêt des migrants, pour sauver des vie en freinant les traversées illégales dans la Manche.
Soutenu par l'électorat conservateur, le projet s'est attiré de virulentes critiques de toutes parts, depuis l'ONU jusqu'au Prince Charles. Dans une lettre publiée mardi, les chefs de l'Eglise anglicane ont dénoncé "une politique immorale qui couvre le Royaume-Uni de honte".