Plan de relance européen : quelle utilisation des aides en Italie ?

Sur les quelque 750 milliards d'euros de subventions et de prêts du plan de relance européen, l'Italie doit en recevoir près de 200 milliards.
Sur les quelque 750 milliards d'euros de subventions et de prêts du plan de relance européen, l'Italie doit en recevoir près de 200 milliards. Tous droits réservés Photo : Andrew Medichini (AP)
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Par Giorgia Orlandi
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Comment l'Italie souhaite-t-elle utiliser l'argent du plan de relance européen dont elle a été la plus grande bénéficiaire ? Notre correspondante s'est rendue dans la région de Sicile qui a déjà reçu une partie des aides allouées.

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Comment l'Italie souhaite-t-elle utiliser l'argent du plan de relance européen dont elle a été la plus grande bénéficiaire ? Sur les quelque 750 milliards d'euros de subventions et de prêts du plan, l'Italie doit en recevoir près de 200 milliards.

Notre correspondante Giorgia Orlandi s'est rendue en Sicile. La région a déjà reçu une partie des aides allouées pour combler notamment le fossé existant entre le nord et le sud du pays.

L'argent sera principalement utilisé dans cette région pour achever des projets en attente comme une nouvelle ligne de chemin de fer qui doit permettre de relier les principales villes de l'île. Mais des fonds supplémentaires seraient nécessaires pour répondre à toutes les demandes comme l'explique le responsable des infrastructures au niveau régional.

"D'une part, il n'y a pas assez de professionnels pour gérer les fonds et les municipalités locales doivent s'organiser comme elles le peuvent. D'autre part, et contrairement au plan initial, les fonds de relance au niveau national ne suffisent pas à couvrir tous les besoins dans le secteur des infrastructures. Si les routes et les autoroutes sont laissées de côté et que les interventions ne concernent qu'une partie du réseau ferroviaire, le risque est de ne pas atteindre l'objectif fixé", prévient Marco Falcone, assesseur aux infrastructures en Sicile (Forza Italia). 

Plus de 230 millions d'euros ont été investis en Sicile, principalement dans la rénovation de logements sociaux. Notre correspondante s'est rendue dans un quartier pauvre situé en périphérie de Catane où les projets financés par les fonds post-pandémie inclus notamment des propriétés confisquées à la mafia. Un supermarché de plus de 600 m² datant des années 80 et qui appartenait à l'un des plus puissants patrons de la mafia doit y être transformé en centre d'aide aux familles à faibles revenus.

"Ce symbole de la lutte contre la criminalité mafieuse sera utilisé pour aider de nombreux habitants dans le besoin", explique Michele Cristaldi, adjoint au maire de Catane en charge des biens confisqués à la mafia. "Les organisations criminelles sont encore fortes ici et elles ont tendance à recruter des jeunes qui deviennent à leur tour des criminels", tient-il à rappeler.

Mais comme l'explique Maurizio Caserta, professeur d'économie politique à l'Université de Catane, la question va au-delà de la quantité d'aides reçues.

"Le problème est de savoir comment transformer ces fonds en résultats concrets. Cela nécessite des compétences en matière de planification, des règles claires et une transparence dans les procédures de l'administration publique. Tous ces aspects font défaut ici",met en garde Maurizio Caserta. "Faire un virement bancaire n'est pas suffisant. Ce n'est que le point de départ et nous devons montrer à l'Union européenne que nous sommes à la hauteur de la tâche", ajoute-t-il.

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