L’Union européenne a déclaré qu’elle ne reconnaîtrait pas le résultat des référendums d'annexion, et qu’elle préparerait de nouvelles sanctions potentielles contre la Russie, si Moscou organisait ces scrutins dans les régions orientales occupées de l’Ukraine.
Face aux récentes déclarations de Vladimir Poutine et de son soutien aux référendums d'annexion dans les régions séparatistes du Donbass, les ministres de l’Union Européenne se sont réunit d’urgence à New York pour discuter de l’adoption d’un nouveau paquet de sanctions.
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont tenu mercredi soir une réunion d’urgence informelle sur l’Ukraine, à New York, après l’annonce par Vladimir Poutine, de la mobilisation de milliers de réservistes, a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
La menace du président russe d’utiliser des armes nucléaires "est une menace inacceptable", a-t-il déclaré en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. "La communauté internationale doit réagir. Je peux anticiper que les ministres vont discuter de comment poursuivre notre soutien militaire à l’Ukraine, comment continuer à mettre la pression sur la Russie. La question des sanctions sera sans aucun doute sur la table", a-t-il ajouté, notant qu’il allait commencer à faire des propositions sur ce point.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’UE a adopté plus de six trains de sanctions : gel des avoirs et interdiction de visa pour les oligarques et les fonctionnaires russes, contrôle des exportations, gel des avoirs des banques centrales, déconnexion des banques du système de messagerie SWIFT et interdiction des importations de charbon et de pétrole russes.
Des sanctions ciblées et sectorielles
En réponse à la reconnaissance par Moscou des référendums fictifs, une nouvelle série de mesures punitives de l’Union Européenne pourrait probablement comporter davantage de listes de personnes impliquées dans l’organisation et l’exécution des référendums, a déclaré un fonctionnaire de l’Union Européenne.
Dans une interview sur CNN mercredi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a estimé que les déclarations de Vladimir Poutine "appelaient à de nouvelles sanctions de notre part"
Les mesures pourraient inclure des étapes similaires à celles déjà mises en œuvre avant l’invasion de février, à savoir sanctionner les responsables locaux et interdire le commerce, le tourisme et les financements vers les régions annexées. Des sanctions plus sectorielles pourraient également être sur la table, mais le fonctionnaire européen a ajouté qu’il serait difficile de prédire si l’unanimité sur ce point pourrait être atteinte.
"Cela dépend vraiment de ce que veulent les États membres, mais des référendums et des massacres comme celui d’Izyum pourraient conduire à un septième paquet ", a-t-il déclaré.
Plusieurs diplomates de l’Union Européenne ont, quant à eux, précisé qu’ils ne voyaient que de maigres chances pour un autre paquet de sanctions, surtout avec la Hongrie susceptible d’opposer son veto ou de retarder de tels efforts. Mardi, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a exhorté les fonctionnaires de l’Union Européenne à éviter de discuter de nouvelles sanctions contre la Russie en raison de son invasion non provoquée de l’Ukraine, répétant les avertissements selon lesquels de telles mesures supplémentaires nuiraient au bloc.