Royaume-Uni : les prétendants à la succession de Liz Truss

De g. à dr. : Rishi Sunak,  Boris Johnson et Penny Mordaunt - Archives
De g. à dr. : Rishi Sunak, Boris Johnson et Penny Mordaunt - Archives Tous droits réservés AP Photo
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Par euronews avec AFP, AP
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Qui pour remplacer Liz Truss, démissionnaire du poste de Premier ministre ? Plusieurs noms circulent : Penny Mordaunt (actuelle ministre chargée des relations avec le Parlement) et seule candidate officielle, Rishi Sunak (ex-ministre des Finances) et même... Boris Johnson (ex-Premier ministre).

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La ministre conservatrice Penny Mordaunt a été la première vendredi à officialiser sa candidature pour succéder à Liz Truss, lançant la course à Downing Street pour laquelle se renforce l'hypothèse, il y a peu inimaginable, d'un retour de Boris Johnson.

Au lendemain de la démission de la Première ministre, après seulement 44 jours au pouvoir, trois noms ont émergé pour cette campagne éclair au sein du Parti conservateur : l'actuelle ministre des relations avec le Parlement Penny Mordaunt, Rishi Sunak, l'ex-ministre des Finances qui avait perdu début septembre face à Liz Truss, et l'ex-Premier ministre Boris Johnson.

"Je suis candidate pour être la cheffe du parti conservateur et votre Première ministre, pour unir notre pays, réaliser nos engagements et remporter les prochaines élections législatives", a écrit sur Twitter la députée de 49 ans, mettant en avant "l'intérêt national".

Ancienne ministre de la Défense charismatique, Penny Mordaunt, 49 ans, avait créé la surprise l'été dernier en arrivant en troisième position dans la campagne qui avait suivi la démission de Boris Johnson. 

Rishi Sunak (ex-ministre des Finances)

Rishi Sunak, dont les grands-parents ont émigré du nord de l'Inde au Royaume-Uni dans les années 1960, a été analyste chez Goldman Sachs, puis employé dans des fonds spéculatifs. Il a été élu député en 2015. 

Ce défenseur du Brexit âgé de 42 ans est devenu en 2020 ministre des Finances mais a été critiqué pour son action insuffisante contre l'envolée des prix.

Battu par Liz Truss lors de la phase finale du processus de désignation du chef du parti conservateur cet été, l'ancien ministre des Finances était le candidat préféré des députés conservateurs.

Le richissime ex-banquier de 42 ans a pour lui le fait d'incarner la figure rassurante de l'orthodoxie budgétaire.

Pendant la campagne, il n'avait eu de cesse de répéter que les baisses d'impôts non financées risquaient d'aggraver une inflation à un niveau record depuis 40 ans, et de saper la confiance des marchés.

Mais il a un handicap de taille : les fidèles de Boris Johnson voient en lui un traître dont la démission avait précipité la chute de Johnson cet été, et ne veulent pas en entendre parler.

Penny Mordaunt (actuelle ministre chargée des relations avec le Parlement)

Elle était candidate contre Liz Truss pour succéder à Boris Johnson cet été, et dans les premiers tours de scrutin avait suscité un réel engouement.

Secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Penny Mordaunt, 49 ans, a été une figure de la campagne en faveur du Brexit en 2016 et œuvre depuis à négocier des accords commerciaux.

Elle a été la première femme à devenir ministre de la Défense en mai 2019. Elle a quitté ce poste à l'arrivée de Boris Johnson au pouvoir. Elle est devenue alors secrétaire d'Etat au Commerce extérieur. Dans le gouvernement de Liz Truss, elle occupait le poste de ministre chargée des relations avec le Parlement.

Cette réserviste de la Royal Navy est considérée comme une bonne oratrice. Charismatique, elle s'est illustrée au Parlement quand elle a représenté Liz Truss pour répondre à l'opposition. Elle a défendu le changement de cap économique, maniant fermeté et humour, expliquant que la Première ministre "ne se cache pas sous un bureau".

Elle a déclaré jeudi qu'elle "garderait son calme et continuerait" et a encourage les autres à faire de même après la démission de Liz Truss.

Boris Johnson (ex-Premier ministre)

Dans cette semaine rocambolesque que traverse le Royaume-Uni, ce dernier semble se positionner: trois mois après sa démission due à une succession de scandales, sa candidature prend corps, et suscite une opposition féroce, à mesure que les députés dévoilent qui ils soutiendront.

Populaire et respecté auprès de la base du parti, le ministre de la Défense Ben Wallace a indiqué qu'il penchait pour son ancien patron. "Il reste encore plusieurs jours, nous verrons ce qui se passe", a-t-il tempéré.

Mais selon un sondage YouGov, 52% des Britanniques seraient mécontents de voir "Boris" revenir. Seuls 27% souhaitent ce retour, mais une majorité des électeurs conservateurs de 2019, signe de sa popularité persistante dans l'électorat de la majorité malgré les scandales qui ont entraîné sa chute.

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Après avoir assuré l'intérim durant l'été, l'ancien héros du Brexit, qui avait offert à son parti en 2019 une majorité historique, avait quitté Downing Street début septembre.

Selon The Times, Johnson, 58 ans, serait convaincu qu'il peut remettre le parti conservateur sur les rails.

Autres prétendants éventuels

  • Jeremy Hunt

Le nouveau Ministre des Finances nommé le 14 octobre et dont les déclarations ont stabilisé les marchés serait sur le papier un bon candidat. Il avait été deux fois candidat malheureux à Downing Street, a été aussi ministre des Affaires étrangères et de la Santé, mais a affirmé qu'il ne le serait pas une troisième fois. 

  • Ben Wallace

Figurant parmi les favoris dans la dernière campagne pour la tête du parti conservateur, le ministre de la Défense, qui avait choisi de ne pas se lancer pour se consacrer à la sécurité du Royaume-Uni, a vu son nom ressurgir ces derniers jours comme une possible figure d'unité pour le parti. Ben Wallace, 52 ans, a toutefois semblé écarter ce scénario, en assurant mardi dans le Times qu'il adorait son travail à la Défense et entendait le poursuivre.

  • Suella Braverman

Elle était aussi candidate à Downing Street contre Mme Truss. Ultra-conservatrice de 42 ans, elle avait été nommée ministre de l'Intérieur par Mme Truss, en charge notamment du dossier des migrants clandestins. Elle avait démissionné mercredi soir, expliquant qu'elle avait fait l'erreur d'utiliser son email personnel pour envoyer des documents officiels. Elle avait étrillé au passage la politique "tumultueuse" du gouvernement Truss et ses renoncements en cascade, y compris dans le dossier de l'immigration illégale.

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Le/la successeur(e) de Liz Truss prendra la tête d'un pays plongé dans une grave crise du coût de la vie, avec une inflation qui dépasse les 10%, au plus haut depuis 40 ans. Le contexte social est tendu au Royaume-Uni, où les grèves se sont multipliées ces derniers mois, dans les transports notamment.

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