Israël : cinquièmes législatives en trois ans et demi, Netanyahou en embuscade

Des affiches électorales dans les rues de Jérusalem.
Des affiches électorales dans les rues de Jérusalem. Tous droits réservés Oded Balilty/Copyright 2022 The AP All rights reserved
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Par Maxime BayceEuronews avec AFP
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Les Israéliens sont appelés à voter pour renouveler leur parlement ce mardi. Accusé de corruption, Benyamin Netanyahou, allié aux ultra-orthodoxes et à l'extrême droite, pourrait réussir à former une coalition.

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Les partis israéliens tentent lundi un ultime effort pour faire pencher la balance à la veille de cinquièmes élections législatives en trois ans et demi, qui pourraient consacrer le retour aux affaires de l'ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu, accusé de corruption.

A 73 ans, le plus pérenne des chefs de gouvernement de l'histoire du pays tente de rallier une majorité de 61 députés, sur les 120 de la Knesset, le Parlement, avec ses alliés des partis ultra-orthodoxes et de l'extrême droite qui a le vent en poupe.

Preuve du suspense ambiant en Israël, les derniers sondages créditaient le "bloc de droite" de Netanyahu de 60 sièges, contre 56 pour le Premier ministre sortant, le centriste Yaïr Lapid, et ses alliés. Un parti arabe hostile à M. Netanyahu ne promet pas de se joindre au camp Lapid et reste pour l'instant dans le camp non-aligné. Sur ses affiches de campagne, Benjamin Netanyahu montre son adversaire Yaïr Lapid avec des chefs de partis arabes en disant "Une fois est assez", qualifiant de "dangereux" un gouvernement Lapid.

Chef de la formation Yesh Atid ("Il y a un futur" en français), M. Lapid avait rallié en juin 2021 une "coalition du changement" réunissant des partis de droite, de gauche, de centre et une formation arabe, Raam de Mansour Abbas, pour chasser du pouvoir M. Netanyahu, accusé par la justice de corruption dans une série d'affaires.

Votes perdus?

Mais un an plus tard, la coalition a perdu sa majorité au Parlement avec le départ d'élus de droite, ce qui a poussé le gouvernement à convoquer de nouvelles élections, les cinquièmes depuis le printemps 2019 en Israël, un pays qui peine ces dernières années à accoucher de coalitions ou à les maintenir.

Si la campagne pour ce nouveau scrutin a débuté lentement, elle s'est accélérée ces derniers jours avec les partis religieux qui affichaient des banderoles dans les rues de Jérusalem et les formations arabes qui distribuaient des tracts dans les villes arabes de Galilée mais appelaient aussi la gauche israélienne à les soutenir.

"Sans nous, la droite formera un gouvernement majoritaire. Pour les stopper, nous avons besoin de vous. Votre vote peut changer la donne", a lancé dimanche soir en hébreu Ahmed Tibi, un des ténors de la liste arabe Hadash-Taal.

En 2020, les partis arabes israéliens avaient récolté une moisson record de 15 sièges en ayant mené une campagne dynamique sous une seule bannière. Mais cette fois, ils se présentent en ordre dispersé sous trois listes: Raam (islamiste modéré), Hadash (laïc) et Balad (nationaliste).

Sécurité

Ce scrutin intervient dans un climat de tensions en Cisjordanie occupée avec deux attaques menées ces derniers jours par des Palestiniens, dont l'une a tué un civil israélien samedi soir à Hébron (sud), une ville autour de laquelle et dans laquelle vivent des colons israéliens.

Dans la foulée d'une série d'attaques anti-israéliennes au printemps, l'armée a mené plus de 2000 raids en Cisjordanie, notamment à Jénine ou Naplouse (nord). Ces opérations, souvent émaillées de heurts, ont fait plus de 120 morts côté palestinien, le bilan le plus lourd depuis sept ans.

Dans la presse israélienne, une question s'imposait lundi, à savoir si ces violences auront le "dernier mot", favorisant un vote à droite dans un scrutin âprement disputé, comme le notait le Yediot Aharonot.

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