Mondial 2022 : Hervé Renard, coach des Saoudiens et faiseur de miracles

Le sélectionneur de l'Arabie saoudite, Hervé Renard, lors d'un entrainement avant la Coupe du Monde de football - Doha, le 17/11/2022
Le sélectionneur de l'Arabie saoudite, Hervé Renard, lors d'un entrainement avant la Coupe du Monde de football - Doha, le 17/11/2022 Tous droits réservés Photo by Khaled DESOUKI / AFP)
Par euronews avec AFP, AP
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La victoire de l'Arabie saoudite face à l'Argentine (2-1) constitue une des plus grandes sensations dans l'histoire du Mondial. Un des artisans de ce succès est le coach des "Faucons Verts", le Français Hervé Renard. Portrait d'un faiseur de miracles.

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La victoire de l'Arabie saoudite face à l'Argentine ce mardi (2-1) constitue une des plus grandes sensations dans l'histoire de la Coupe du monde. Un des artisans de ce succès est le sélectionneur des "Faucons Verts", le Français Hervé Renard.
Portrait d'un faiseur de miracles.

Avec son teint hâlé, sa chemise blanche et ses cheveux longs, "de l'extérieur on pense que c'est un play-boy, mais pas du tout", assure à l'AFP  Viviane Dièye, compagne d'Hervé Renard, le sélectionneur de l'Arabie Saoudite.

Humble et "bûcheur", bien loin de l'image de "play-boy" qu'il renvoie parfois, le Français Hervé Renard participe sa deuxième Coupe du monde d'affilée, cette fois à la tête de l'Arabie saoudite, après avoir guidé le Maroc en 2018.

Gaël Mahé, agent Fifa de matches internationaux a connu Hervé Renard du temps où il était l'adjoint de Claude Le Roy avec le Ghana (2007-2008). Il voit en lui "une personnalité à la fois rayonnante et charismatique".

Il décrit "un technicien bûcheur, devenu aujourd'hui l'entraîneur français en poste à l'étranger le plus emblématique", le seul sélectionneur vainqueur de deux Coupes d'Afrique avec deux pays différents, la Zambie (2012) et la Côte d'Ivoire (2015).

Rebecca Blackwell/ap
Hervé Renard célébrant la victoire de sa sélection zambienne à la CAN 2012 au Gabon - Libreville, le 12/02/2012Rebecca Blackwell/ap

Et même s'il s'apprête à disputer sa deuxième Coupe du monde, après avoir guidé le Maroc en 2018, Renard "a su garder la même humilité qu'à ses débuts", juge Mahé.

Viviane Dièye confirme : "Hervé est très humble, il n'oublie jamais d'où il vient".

Nettoyage des villas et entraineur de footballeurs

"J'ai commencé ma carrière d'entraîneur en 1998, à 30 ans, en National 3 à Draguignan", raconte-t-il à l'AFP. En ces temps-là, le Mondial, "c'est un rêve d'enfant, qui paraissait même inimaginable".

Il s'est lancé tôt sur le banc : "Je n'ai pas fait la carrière de joueur dont j'aurais rêvé, et à juste titre (un seul match en L1 avec Cannes, NDLR), j'ai essayé de me rattraper en tant qu'entraîneur".

Renard monte aussi son entreprise de nettoyage de villas sur la Côte d'Azur, RV Net, commence à travailler à 3h00 du matin puis entraîne le soir Draguignan.

"Je n'ai pas travaillé dans une mine dans le nord de la France", nuance-t-il, "mais j'ai fait un métier difficile. Comme beaucoup de monde qui doit se lever de bonne heure pour aller travailler et a des journées bien remplies".

C'était déjà "un gros bosseur", assure à Ouest-France l'homme qui lui a soufflé l'idée de monter sa boîte, Pierre Romero.

"J'ai eu par ma maman, qui est d'origine polonaise, une éducation un peu sévère mais pour mon profil c'était la meilleure des choses", sourit Renard.

La collaboration avec Claude Le Roy

Romero, "qui a été un peu un papa" dixit Renard, va aussi lui offrir la rencontre qui va "changer (son) destin" : Claude Le Roy, dont il deviendra l'adjoint.

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Hervé Renard (a g.), alors sélectionneur du Maroc, et Claude Le Roy (à dr.) sélectionneur du Togo - Oyem (Gabon), le 20/01/2017ISSOUF SANOGO/AFP or licensors

"J'aurai toujours de la reconnaissance envers Claude", appuie le coach saoudien. "Il y a plein d'entraîneurs très compétents en N1 et N2 en France, mais qui ne sortiront jamais de cette division. Moi j'en suis sorti par une rencontre, ensuite j'ai eu la capacité de m'adapter."

"C'est ce chemin parcouru dont je suis le plus fier, avec des hauts et des bas, mais sur ma route j'ai eu des expériences exceptionnelles, et à la fin il ne restera que les grandes lignes", poursuit Renard.

"Faucons Verts" et cappuccino

Oubliés les passages mitigés à Sochaux (2013-2014) ou Lille (2015)... Depuis 2019, il dirige les "Faucons Verts" d'Arabie Saoudite, et a même prolongé récemment jusqu'en 2027.

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Hervé Renard (à dr) au côté du président de la fédération saoudienne, Yasser Almisehal, lors de sa prise de fonction à la tête de la sélection saoudienne - le 5/8/2019AMER HILABI/AFP or licensors

Intraitable à domicile, son équipe a traversé de brillantes qualifications, avec une seule défaite au Japon.

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C'est souvent devant un cappuccino qu'il savoure le plus sa bonne fortune, la boisson qu'il sirotait aussi quand il avait fini son premier emploi du matin, à Draguignan.

"C'est un moment convivial, un moment de détente", conclut-il. "Quand je prends un petit café ou un petit cappuccino, tranquillement, j'aime bien rétrospectivement penser à toutes ces années passées et ce qu'il y a encore à faire, et toujours avec la même réflexion : c'est une chance inouïe de faire ce métier."

Le coup d'éclat face à l'Argentine

Le Français a gagné beaucoup en notoriété avec la victoire de ce mardi face à l'Argentine (2-1). Les racines de ce succès historique sont profondes. Pour préparer le Mondial, Hervé Renard a eu ses joueurs à disposition durant six semaines, et a pu mettre en place un véritable programme de préparation, presque comme en club, avec notamment six matchs amicaux.

"Depuis que j'ai décidé de diriger cette sélection, il y a 18 mois, j'ai rencontré un président hors-pair, le ministère des Sports nous a toujours soutenus (...), il n'y a jamais eu aucune pression. C'est la manière dont on doit travailler dans le foot", a salué Renard après le match.

Il avait même prédit cet "avantage" auprès de l'AFP avant le début du Mondial. "Bien sûr, c'est un avantage. Après, on fait partie des plus petites équipes de cette Coupe du monde, il faut se préparer un peu plus pour être performant (rires)". Une des plus petites ? La voilà dans la cour des grands.

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Quant au coach français, le voici, lui aussi, un peu plus, dans la cour des grands.

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