Séismes en Turquie et en Syrie : plus de 2 300 morts

Un homme porte le corps d'une victime du tremblement de terre dans le village de Besnia, près de la frontière turque, dans la province d'Idlib, en Syrie, lundi 6 février 2023.
Un homme porte le corps d'une victime du tremblement de terre dans le village de Besnia, près de la frontière turque, dans la province d'Idlib, en Syrie, lundi 6 février 2023. Tous droits réservés Ghaith Alsayed/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
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Par Euronews avec AFP
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Les secours s'affairent pour tenter de retrouver des survivants sous les décombres dans plusieurs villes du sud-est de la Turquie ainsi qu'en Syrie. Ce lundi, un nouveau séisme majeur et de nombreuses répliques ont affecté la région

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La terre a de nouveau tremblé en Turquie. Selon l'Institut Américain de Géophysique (USGS), un séisme de magnitude 7,8 a été enregistré à 4h17 locales (2h17 en France), à une profondeur d'environ 17,9 kilomètres. L'épicentre se situe dans le district de Pazarcık, près de Gaziantep, dans la province de Kahramanmaras (sud-est). Un nouveau séisme de magnitude 7,5 s'est produit dans la ra région  en fin de matinée.

Les secousses ont été ressenties au Liban, en Egypte, à Chypre et même en Irak. Selon l'Institut Géologique danois, "les importants tremblements de terre en Turquie ont clairement été enregistrés sur les sismographes du Danemark et du Groenland".

Au moins 851 personnes ont été tuées et plus de 2 000 autres blessées dans plusieurs villes de Syrie, selon les médias d'Etat. Le nombre de victimes dans les régions tenues par l'opposition, où vivent près de 4 millions de déplacés, n'est pas encore connu. Dans un communiqué, les Casques blancs, les secouristes engagés dans la région, ont déclaré ces régions "sinistrées" et appelé les organisations humanitaires internationales à "intervenir rapidement" pour venir en aide à la population locale.

En Turquie, les autorités font état de 1 541 morts et au moins 9 733 blessés, selon le vice président turc Fuat Oktay, qui fait état de 3 471 immeubles effondrés.

La Turquie en état d'urgence

Pour les seules zones sous contrôle du régime syrien, les majorité des victimes a été recensée à Alep, deuxième ville syrienne dans le nord du pays, ainsi qu'à Hama (centre), ainsi que Lattakié et Tartous, sur la côte méditerranéenne.

Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montraient des immeubles détruits dans plusieurs villes du sud-est de la Turquie, laissant craindre un nombre de victimes important.

Le maire de la ville d’Adana, à quelques dizaines de kilomètres de l'épicentre, Zeydan Karalar, a ainsi déclaré que deux immeubles de 17 étages et 14 étages avaient été détruits, selon la chaîne TRT.

Le gouverneur de la province de Gaziantep a appelé les habitants à se rassembler dehors malgré le froid, tandis que le chef du Diyanet, l’organisme public turc chargé d’encadrer le culte, à appeler les Turcs dans le besoin à trouver refuge dans les mosquées. Les secouristes turcs et la défense civile ainsi que les pompiers syriens s’activaient pour tenter d’extraire d’éventuelles victimes des décombres.

"Toutes nos équipes sont en alerte. Nous avons émis une alarme de niveau quatre. C’est un appel y compris à l’aide internationale", a indiqué le Ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu sur la chaîne Haberturk. Les secouristes turcs et la défense civile ainsi que les pompiers syriens sont toujours à l’œuvre ce lundi matin pour tenter d’extraire d’éventuelles victimes des décombres, selon les médias locaux.

Le Président turcRecep Tayyip Erdoğan a déclaré sur Twitter que "des équipes de recherche et de sauvetage ont été immédiatement dépêchées" dans les zones touchées par le séisme. "Nous espérons que nous traverserons cette catastrophe ensemble le plus vite possible et avec le moins de dégâts."

L'une des zones sismiques les plus actives du monde

La Turquie est située dans l'une des zones sismiques les plus actives du monde. Fin novembre, un tremblement de terre de magnitude 6,1 a frappé le Nord-Ouest de la Turquie, faisant une cinquantaine de blessés et des dégâts limités, selon les services de secours turcs. Cette même région du Nord-Ouest avait été durement éprouvée en août 1999 par un séisme d'une magnitude 7,4, qui avait causé la mort de 17 000 personnes, dont un millier à Istanbul.

La forteresse de Gaziantep détruite

Le château de Gaziantep, datant de l'époque l'empire hittite, et construite comme point d'observation au sommet d'une colline au centre de Gaziantep, classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO a été détruit lors du séisme.

Plusieurs pays vont envoyer des secours en Turquie

L'Union européenne a envoyé des équipes de secouristes en Turquie, a annoncé le commissaire européen à la gestion des crises. Elles ont été "rapidement mobilisées depuis la Bulgarie, la Croatie, la France, la Grèce, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie et la République Tchèque pour soutenir les premiers intervenants sur le terrain", explique Janez Lenarčič. L'Italie et la Hongrie ont également proposé leurs équipes de sauvetage à la Turquie, selon le communiqué. L'Union européenne précise qu'elle "est également prête à soutenir les personnes touchées en Syrie".

La France est prête à aider, selon Emmanuel Macron. "Des images terribles nous viennent de Turquie et de Syrie après un tremblement de terre d'une force inédite", a réagi le président sur Twitter. "La France se tient prête à apporter une aide d'urgence aux populations sur place. Nos pensées vont aux familles endeuillées". L'Allemagne va également envoyer de l'aide dans les régions victimes du séisme, a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz.

L'Ukraine s'est dite prête à envoyer un "grand nombre de secouristes" en Turquie pour participer aux opérations de recherches après un puissant séisme qui a fait plus de 1 000 morts dans ce pays et en Syrie voisine.

Dans un communiqué publié par le Kremlin, le président russe a présenté à son homologue Recep Tayyip Erdoğan ses "sincères condoléances" et a assuré que la Russie se tenait prête à "apporter l'aide nécessaire". Dans un autre communiqué, adressé au dirigeant syrien Bachar Al-Assad, il a exprimé sa "tristesse" et proposé "toute l'assistance nécessaire" de Moscou après cette catastrophe.

L'Inde a annoncé l'envoi immédiat d'équipes de sauvetage et des équipes médicales ainsi que du matériel de secours en Turquie, après le séisme qui a fait des centaines de mort. "Il a été décidé que des équipes de recherche et de sauvetage de la NDRF (Force nationale d'intervention en cas de catastrophe) et des équipes médicales ainsi que du matériel de secours seraient envoyés immédiatement en coordination" avec la Turquie, a déclaré le Ministère indien des Affaires étrangères.

Israël offre également son aide à la Turquie. "A la demande du gouvernement turc, j'ai ordonné à toutes les autorités de se préparer immédiatement à fournir une assistance médicale et des secours", a déclaré le Premier Ministre israélien. "Nous déciderons du départ d'une délégation dans les plus brefs délais", a ajouté Benyamin Netanyahou dans un communiqué. Israël et la Turquie ont parachevé en janvier la reprise complète de leurs relations diplomatiques, après plusieurs années de crise.

Le Kurdistan d'Irak suspend "par sécurité" ses exportations de pétrole via la Turquie

Le Kurdistan d'Irak a annoncé lundi suspendre par mesure de "sécurité" ses exportations pétrolières qui passent par la Turquie et représentent environ 450 000 barils par jour, après le séisme meurtrier qui a frappé ce pays voisin et infligé des dégâts considérables.

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"En raison du tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie, et pour garantir la sécurité des exportations pétrolières et empêcher tout incident indésirable, ont été suspendues les exportations de pétrole via le pipeline reliant la région du Kurdistan à la Turquie", selon un communiqué du Ministère des Ressources naturelles de cette région autonome située dans le nord de l'Irak.

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