L'Europe n'arrive pas à trouver la solution pour mettre fin aux féminicides

Les féminicides ne diminuent pas en Europe
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Par Sophia Khatsenkova
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En cette journée du 8 mars, #TheCube fait le point sur les féminicides à travers l'Europe.

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Il s'agit d'une épidémie silencieuse qui touche les femmes dans toute l'Europe... Selon les statistiques de l'UE, une femme sur trois âgée de plus de 15 ans a subi des violences physiques ou sexuelles.

En Espagne, par exemple, quatre femmes ont été assassinées dans différentes villes le même jour en janvier.

Des exemples tragiques similaires à travers le continent ont alimenté le débat sur la manière de prévenir ces crimes violents.

Comment les pays de l'UE se situent-ils par rapport aux autres et y a-t-il eu une augmentation de la violence fondée sur le sexe en Europe ?

Les dernières données dont nous disposons pour comparer les taux de violence sexiste en Europe datent de 2018. Le prochain rapport transfrontalier ne sera publié qu'en 2024.

En outre, certains pays ne font pas état de la violence sexiste dans leurs statistiques.

C'est ce qui a poussé l'European Data Journalism Network et l'Institut méditerranéen pour le journalisme d'investigation à collecter manuellement leurs propres données auprès de 20 pays de l'UE.

Janine Louloudi, journaliste à l'Institut méditerranéen pour le journalisme d'investigation (MIIR) : "Depuis 2019, des pays comme la Grèce, la Slovénie, l'Allemagne et l'Italie ont connu des augmentations significatives des féminicides. La Grèce a connu la plus forte augmentation des féminicides en 2021 avec un pic de 187,5 %, passant de huit incidents en 2020 à 23 incidents enregistrés en 2021. Il est important de garder à l'esprit que, selon les experts que nous avons interrogés, cela est lié au contrôle que les hommes exerçaient sur les femmes dans des environnements fermés pendant la pandémie et au contrôle qui a été perdu après la levée des mesures de confinement. Cela pourrait expliquer l'augmentation radicale de la violence à l'égard des femmes au cours de la première année de la pandémie, puis le pic des féminicides dans certains pays en 2021."

À ce jour, seuls deux pays européens, Chypre et Malte, ont décidé de reconnaître le féminicide comme un crime à part entière.

Les experts estiment qu'il faut agir davantage lorsque la violence domestique commence à se manifester, plutôt que de risquer le féminicide.

Janine Louloudi, journaliste à l'Institut méditerranéen pour le journalisme d'investigation (MIIR) : "Deux des cas présentés dans notre rapport concernent des femmes qui ont été assassinées par des hommes contre lesquels d'anciens partenaires ou le même partenaire avaient pris des mesures de restriction ou d'éloignement. Ces mesures n'ont jamais été appliquées. Ces hommes avaient été violents dans le passé. Ils n'ont jamais été emprisonnés. Il y a donc un manque d'application des lois existantes."

Actuellement, une directive est débattue par la Commission européenne, qui pourrait rendre obligatoire la collecte de données à l'échelle de l'UE, car la violence à l'égard des femmes est souvent sous-déclarée et sous-enregistrée.

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