Les candidats aux élections législatives bulgares présentent leurs principaux arguments

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Par Sergio Cantone
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Dans un contexte de crise sécuritaire majeure en Europe, la Bulgarie s'apprête à organiser ses cinquièmes législatives en deux ans. Dans cette édition spéciale de The Global Conversation, deux candidats rivaux Kiril Petkov et Boïko Borissov présentent leurs principaux arguments.

Dans un contexte de crise sécuritaire majeure en Europe, la Bulgarie s'apprête à organiser ses cinquièmes législatives en deux ans. Dans cette édition spéciale de The Global Conversation, deux candidats rivaux Kiril Petkov et Boïko Borissov présentent leurs principaux arguments.

Sergio Cantone, euronews : M.Kiril Petkov, merci d'être avec nous. Ce sont les cinquièmes élections en deux ans. Que ferez-vous, si vous devenez Premier ministre, pour éviter un sixième scrutin ? Parce que l'instabilité de la Bulgarie pourrait aussi représenter un risque pour le reste de l'Union européenne et le flanc oriental de l'Europe en ces temps de guerre.

Kiril Petkov, candidat du parti réformateur aux législatives et ancien Premier ministre de la Bulgarie :

Cinq élections, c'est beaucoup trop pour un pays démocratique. Mais en même temps, ce que je constate aujourd'hui à l'occasion de ces cinquièmes élections, c'est une situation différente. Une unité est en train de se former autour de l'idée d'une Bulgarie forte et pro-européenne alors que ce n'était pas le cas lors des quatre précédents scrutins.

Nous ne voulons pas que la Bulgarie tienne encore de nouvelles législatives. Nous voulons changer nos fondamentaux, cela va de la mise en place d'un nouveau système judiciaire qui soit vraiment impartial à l'élimination de la corruption. Nous croyons qu'un gouvernement clair, transparent et minoritaire est préférable à une coalition obscure où personne ne sait qui contrôle quoi.

Sergio Cantone : Mais un gouvernement minoritaire doit négocier avec les oppositions ou les partis qui ne sont pas dans la coalition, pas après pas, chaque réforme, chaque loi, chaque mesure...

Kiril Petkov : Je pense que la plupart des partis politiques réalisent qu'un changement se profile, lors de ces élections, espérons-le. Mais ils réalisent effectivement qu'un changement se passe. Donc, je crois que cette fois, la plupart des gens, au sein du parti GERB, reconnaissent qu'il y a une manière de contribuer au changement en attendant simplement que des forces politiques comme la nôtre s'emparent de l'intégralité du pouvoir et change totalement les choses, ou une autre manière qui consiste à participer au changement et à suivre cette évolution. Par exemple, pour ce qui est du procureur général.

Sergio Cantone : Le procureur général est un problème majeur, vous l'avez dit. Mais en même temps, pensez-vous qu'avec quelques députés au Parlement, vous serez en mesure de le destituer ?

Kiril Petkov : C'est un sujet important. Nous allons procéder en deux étapes. La première, c'est ce qui est demandé par le Plan de relance et de résilience. Soit dit en passant, cette condition y est mentionnée à l'initiative de notre gouvernement. Ce n'était pas une demande de l'Union européenne. Il est dit que le procureur général doit être soumis à un contrôle judiciaire. Il doit y avoir un juge tiré au sort qui doit enquêter sur le procureur général. Ce serait du jamais vu. Car jusqu'à maintenant, le procureur général dit : "Seul Dieu est au-dessus de moi." Or, ce n'est pas Dieu seul qui est au-dessus de lui, c'est un juge tiré au sort qui suivra ce qu'il fait.

Sergio Cantone : C'est la base de l'État de droit...

Kiril Petkov :  C'est vrai. Et donc, on pense que cette première étape sera franchie parce que 5 milliards d'euros sont liés à cette réforme. Donc ce serait très difficile pour un parti politique d'expliquer pourquoi, en refusant de mettre cela en place, il ne veut pas obtenir ces 5 milliards pour les citoyens bulgares.

Sergio Cantone : Pouvez-vous nous dire pourquoi il existe ce lien direct entre cette centralisation des pouvoirs d'enquête dans les mains du procureur général et le système de corruption ?

Kiril Petkov : Actuellement, il n'y a pas de contrôle sur l'impression personnelle d'un procureur sur le fait qu'il devrait ou non mener une enquête. C'est un débat uniquement intérieur - qui se déroule uniquement dans sa tête. C'est un aspect que nous devons aussi contrôler. Mais le plus gros problème, c'est que le procureur général contrôle tous les procureurs et il peut les envoyer à l'autre bout du pays en leur disant : "Faites votre travail là-bas pour les quatre prochaines années." 

Ainsi, aucun procureur normal ne sera motivé pour entamer une enquête sur l'un ou l'autre des grands scandales de corruption."

Sergio Cantone : Donc le pays a besoin de stabilité et de réformes. Seriez-vous prêt à créer une grande coalition avec le parti GERB et avec Boïko Borissov au nom de ces défis majeurs que doit relever la Bulgarie ?

Kiril Petkov : Nous voulons présenter un programme positif regroupant des politiques qui correspondent à ces défis, mais aussi dire que nous voulons faire avancer le pays. Nous allons le faire au Parlement, où toutes ces questions doivent être votées, et pas seulement avec M. Borissov, mais avec tous les députés. 

Sergio Cantone : Mais vous étiez prêts à le mettre en prison il y a quelques années, - et c'était lié à la réforme de la justice également -. Et aujourd'hui, vous leur demandez de coopérer avec vous pour la réforme de la justice ! 

Kiril Petkov : Nous voulons un système judiciaire qui soit libre et impartial. Et je pense que cela permettra à M. Borissov d'être plus à l'aise, parce que personnellement, j'ai le sentiment que sa plus grande crainte, c'est que nous voulions changer le système du tout au tout. Aujourd'hui, nous disons : démocratisons le parquet général, mettons en place un contrôle de la justice et faisons en sorte que tout le monde puisse sentir qu'un traitement vraiment équitable s'applique.

Et d'ailleurs, de ce point de vue, c'est le parlement qui sera décisionnaire et il (M. Borissov) y jouit d'une immunité. 

Sergio Cantone : La société bulgare, l'opinion publique bulgare, est extrêmement divisée, disons, entre des sentiments pro-russes et des orientations pro-occidentales. Qu'envisagez-vous de faire à cet égard ? 

Kiril Petkov : Quand nous sommes arrivés au pouvoir, il y avait plus de 60% de la population qui était pro-russe. C'est ce que l'on constatait dans les sondages. Aujourd'hui, à cause de ce qui se passe avec la guerre, c'est à peine entre 20 et 25%. Ce taux a donc chuté de plus de 60% à un peu plus de 20%. Et deux choses sont liées à cela : premièrement, les gens ont commencé à faire la différence entre l'histoire de la Russie et le régime actuel de Vladimir Poutine.

Deuxièmement, et c'est un point encore plus important, j'ai remarqué que les Bulgares avaient peur de ne pas pouvoir survivre sans la Russie. On pensait : "Oh, on est totalement dépendants du gaz russe, totalement dépendants du pétrole russe !" Donc c'était une peur profondément ancrée.

Vis-à-vis de Gazprom, nous avons montré que la Bulgarie peut diversifier son approvisionnement. Notre dépendance à Gazprom, c'est zéro. Et donc, cette peur a disparu.

Je crois que c'est probablement l'un des problèmes les plus importants que notre société a affrontée. Je ne parle pas de cette division entre sentiments pro- ou anti-russes, mais du fait de ne pas avoir peur d'adopter un positionnement indépendant sur les choses importantes.

Et ce que j'ai également lu dans différents articles, c'est que la Bulgarie a été l'un des premiers pays à aider l'Ukraine. Les gens ont ressenti de la fierté. De la fierté de se rendre compte que cette fois, la Bulgarie était du bon côté de l'histoire, qu'elle avait agi tôt et qu'elle était reconnue pour cela.

Sergio Cantone :  Le président de la République bulgare n'était pas très content de votre décision de vendre des munitions et des armes à l'Ukraine. 

Kiril Petkov : Disons les choses clairement. Je pense que tout le monde a compris ce que nous avons fait parce que c'était au début de la guerre. Nous avons travaillé avec les États-Unis, le Royaume-Uni et nos partenaires roumains et polonais. Donc, en fait, la Bulgarie a vendu les armes aux États-Unis et au Royaume-Uni. Nous n'avons pas pris le risque direct, au début, de les livrer à l'Ukraine. Ces autres pays les ont fournis gratuitement aux Ukrainiens... Et c'était vraiment du gagnant-gagnant. Les Ukrainiens ont disposé d'armes essentielles, très tôt. Les nôtres en ont représenté une part très importante.

Les États-Unis ont pu bénéficier d'un approvisionnement stable au Royaume-Uni et l'industrie bulgare a très bien fonctionné dans le même temps. Il s'agit donc, par exemple, d'un cas spécifique de gagnant-gagnant et d'être du bon côté de l'histoire sans prendre de risque direct spécifique. 

Sergio Cantone : Oui, mais, je le répète, le président Rumen Radev continue de s'opposer à cela.

Kiril Petkov : Oui, il s'y oppose. Et je crois que sa vision de la paix n'est pas celle en laquelle la majorité des Bulgares croit.

Sa vision de la paix, c'est disons : si quelqu'un attaque la Bulgarie et s'empare de son territoire jusqu'à Varna et dise : "Faisons la paix", mais en plus, dise : "Ne demandons aucun soutien de la part des États-Unis et faisons la paix."

Eh bien, ce n'est pas la paix ! En premier lieu, le pays agresseur doit retourner de là où il vient et ensuite, on peut négocier. Sinon, ce n'est pas la paix ! Cela reviendrait à autoriser une occupation.

Sergio Cantone : Dans le même temps, une société russe Lukoil possède toujours officiellement, la plus importante raffinerie de pétrole du pays à Bourgas. Les relations avec la Russie sont donc toujours très fortes et il y a toujours des intérêts économiques.

Kiril Petkov : Bien sûr. Concernant ces intérêts spécifiques bulgares, il faut rappeler que nous n'avons pas d'autre raffinerie. Et même si la mer Noire est une mer, le détroit du Bosphore représente une situation à haut risque parce qu'il peut être verrouillé à tout moment. Et comme les équipements russes sont conçus pour fonctionner avec le pétrole russe, il faut des adaptations sur les équipements pour commencer à utiliser le pétrole brent. Nous avons été en mesure de discuter avec nos partenaires de l'Union européenne et d'obtenir un an et demi de dérogations pour maintenir cet approvisionnement. Donc, c'est ce que les Bulgares constatent aujourd'hui.

Selon Kiril Petkov, la réforme centrale, c'est celle de la justice, mais qu'en pense son rival Boïko Borissov ?"

Sergio Cantone : M. Borisov, merci de vous être joint à nous. Selon l'Union européenne et pas seulement selon Bruxelles, la réforme de la justice est la clé pour lutter efficacement contre la corruption. Êtes-vous d'accord avec cela ?

Boïko Borissov, ex-Premier ministre bulgare : Chaque système est réformé en permanence pour s'améliorer et relever de nouveaux défis. Je suis naturellement du même avis.

Sergio Cantone : Le cœur de la réforme du système judiciaire est la réforme du bureau du procureur général. Cela signifie que celui-ci devrait avoir moins de pouvoir, parce que, selon la Commission de Venise, il s'agit toujours d'un modèle soviétique. Seriez-vous d'accord pour réduire de manière drastique le pouvoir du procureur général ?

Boïko Borissov : Nous disposons d'un système de réforme judiciaire très bien conçu, dont le point central est le contrôle des institutions sur le bureau du procureur général. Et ce système sera adopté avec le prochain parlement.

Sergio Cantone : Vous estimez que de toute façon, le système doit changer, puisque selon vous, toutes ces activités sont liées à la corruption, peu importe le gouvernement en place. En réalité, pour vous c'est le système qui ne fonctionne pas. Vous pensez donc que le problème est, encore une fois, lié au système judiciaire, n'est-ce pas ?

Boïko Borissov : Oui, c’est pourquoi il existe aujourd'hui un consensus national sur la nécessité de changer le système.

Sergio Cantone : Dans ce contexte d'urgence, avec des réformes et la guerre en Ukraine. Pensez-vous qu'il vous serait possible de former une grande coalition avec le parti de Kiril Petkov ?

Boïko Borissov : Je ne sais pas si cette coalition peut être formée, mais je sais que si elle est constituée très rapidement, la Bulgarie sortira très vite de la crise politique. Grâce à la maîtrise dont font preuve les partis de la coalition, de nombreuses bonnes mesures seront prises en faveur de la Bulgarie. Voici les chiffres de l'Institut national des statistiques bulgares. En cinq mois, le pays est devenu trois fois plus dépendant économiquement de la Russie. D'après tous ces graphiques. Nous avons importé de la Russie des marchandises pour près de 5 milliards de levs, soit deux milliards et demi d'euros, et les importations en provenance de Russie ont augmenté de 58 %.

Sergio Cantone : Que feriez-vous pour changer ces tendances, que nous devons bien sûr vérifier avant?

Boïko Borissov : Nous n'allons tout simplement pas laisser nos rivaux politiques le faire. Nous allons importer un autre pétrole que le pétrole russe, et c'est déjà le cas. Nous avons adopté une loi au Parlement pour que l'on puisse plus importer du pétrole russe.

Sergio Cantone : D'où viendrait ce pétrole ?

Sergio Cantone : Il y a beaucoup de pétrole dans le monde. Il est important qu'il ne soit pas russe. Je pense plutôt à l'Irak. En outre, à Alexandroupoulis, nous savons que l'État détient 20 % des parts du terminal GNL. En ce moment, nous travaillons d'arrache-pied à la construction d'un gazoduc à partir de la raffinerie d'Alexandroupoulis, où il serait encore plus facile de se ravitailler en pétrole non russe.

Sergio Cantone : Mais d'un point de vue juridique, la raffinerie est toujours la propriété de Lukoil.

Boïko Borissov :  Oui, mais les règles d'un pays sont établies par l'État, et non par une quelconque entreprise. Mon parti politique a voté en faveur d'une diversification à 100 %, non seulement par rapport à Gazprom, mais aussi par rapport au nucléaire russe pour la centrale de Kozlodouy.

Sergio Cantone : Pensez-vous avoir commis des erreurs dans le passé en développant trop de liens avec la Russie pour l'approvisionnement en gaz ?

Boïko Borissov : Désolé, mais je ne suis pas d'accord avec vous. C'est moi et mon gouvernement qui avons stoppé le projet de gazoduc South Stream.

Sergio Cantone : Vous étiez donc contre ?

Boïko Borissov : Oui, bien sûr, et c'est pourquoi je l'ai arrêté.

Sergio Cantone : Depuis le début ?

Boïko Borissov : Poutine et Lavrov se sont rendus à Ankara et à Athènes pour le faire passer par la Turquie et la Grèce. Si nous remontons dans le temps, le principal gazoduc censé venir d'Azerbaïdjan était Nabucco et il passait par la Bulgarie. Or, l'Union européenne a enterré le projet Nabucco et voulu faire passer le gaz par la Turquie et la Grèce, en contournant la Bulgarie. Et je n'étais pas d'accord.

Sergio Cantone : Si je ne me trompe pas, Nabucco venait du Turkménistan en traversant la mer Caspienne.

Boïko Borissov : Sur la carte, il y a le Turkménistan, la mer Caspienne et l'Azerbaïdjan.

Sergio Cantone : Bien sûr mais la source était le Turkménistan.

Boïko Borissov : Puisqu'il ne peut pas sortir du Turkménistan, nous avons le gazoduc du sud qui s'appelait auparavant Nabucco West, qui devait passer par la Bulgarie pour rejoindre l'Autriche.

Sergio Cantone : La Bulgarie reste un pays fortement polarisé, avec d’un côté les prorusses et de l’autre les prooccidentaux. Comment feriez-vous pour convaincre les prorusses de voter pour vous ?

Boïko Borissov : Avec un minimum de 10 % (électeurs), notre parti, le GERB perd en raison de sa politique pro-ukrainienne. Avant que la guerre en Ukraine ne commence, nous avons essayé d'avoir une politique équilibrée concernant les Balkans. À partir du moment où Poutine a attaqué l'Ukraine, nous avons gardé notre cap, et n'avons pas changé de position. C'est Poutine qui est l'agresseur, pas le peuple russe, et il faut arrêter Poutine. C'est ça la différence. Un sentiment est un sentiment, mais au moment où ils ont attaqué le peuple ukrainien innocent, nous n'avons eu aucune hésitation. Et ceux qui me croient, ce sont des centaines de milliers de personnes du GERB qui me soutiennent.

Sergio Cantone : Selon vous, lorsque la Russie dit que ce qui se passe en Ukraine est une question existentielle pour sa propre survie, cela signifie-t-il qu'il peut y avoir une escalade du conflit, que cette guerre puisse dégénérer en une troisième guerre mondiale, comme le disent de nombreuses personnes ? Ou pensez-vous qu'il s'agit simplement d'un bluff ?

Boïko Borissov : Je ne sais pas si c'est du bluff. Ces deux dernières années, le président Poutine s'est comporté comme une personne différente de celle que nous avons connue dans le passé. L'Occident, dont je fais partie, ne doit pas laisser faire. Bien entendu, tous les moyens diplomatiques doivent également être utilisés pour mettre fin à cette hécatombe. Des gens meurent là-bas.

Sergio Cantone : Pensez-vous que la Bulgarie soit directement menacée par cette guerre ? Y a-t-il un risque de conflit dans votre pays ?

Boïko Borissov : La Bulgarie est membre de l'OTAN et bénéficie de l'article 5.

Sergio Cantone : Je sais. Mais d'autres pays qui sont protégés par l'OTAN, comme les pays baltes ou la Pologne, se sentent particulièrement menacés par le risque de propagation du conflit. Je vous demande simplement si vous partagez leur point de vue sur le fait d'être parmi les pays les plus menacés de l'OTAN.

Boïko Borissov : Bien sûr que le risque existe. Mais si nous ne prenons pas ce risque, cela permettrait à Poutine de venir en Bulgarie et en Pologne demain. C'est pourquoi toutes les lois que nous avons adoptées visent à une diversification totale du secteur énergétique et de la défense pour réduire la dépendance russe.

Sergio Cantone : Il s'agit des cinquièmes élections en deux ans. Il y a une certaine instabilité. Que feriez-vous pour éviter une sixième élection dans les prochains mois ? Et surtout, pensez-vous que vous serez Premier ministre ou non ?

Boïko Borissov : Le respect de nos ennemis à mon égard est évident. Les ennemis étrangers. Même si, cela n'a pas d'importance. J'ai été trois fois Premier ministre, mais j'espère qu'après les élections de dimanche, les dirigeants politiques qui déclarent, même s'ils mentent un peu, vouloir ressembler les partisans euro-atlantistes, accepterons de former un gouvernement ensemble.

Sergio Cantone : Parlons maintenant de l'économie. Parce que la gouvernance d'un pays dépend de l'économie, en particulier dans les situations d'urgence. Quel est l'état de l'économie bulgare ? Parce qu'on s'attendait à ce que le PIB augmente plus que les chiffres actuels.

Boïko Borissov : La Banque nationale bulgare affirme que la dette est colossale : 90 milliards de levs. Cela représente 45 milliards d'euros de dette extérieure en un an. Elle a augmenté de 10 %. Lorsque j'étais Premier ministre, nous détenions le record, avec l'Estonie, de la plus faible dette extérieure.

Sergio Cantone : Qu'en est-il de l'euro ? Pensez-vous que le pays est prêt à adopter l'euro ?

Boïko Borissov : Lorsque je dirigeais le pays, nous sommes entrés dans l'Union bancaire européenne et dans la salle d'attente de la zone euro. Les autres doivent réfléchir. Je suis un homme d'action. Avec moi, nous serions déjà dans la zone euro, avec la Croatie.

Sergio Cantone : Quoi qu'il en soit, avec ces chiffres, vous pourrez bientôt vous relancer et vous serez en mesure d'adopter l'euro.

Boïko Borissov : J'ai amené le pays dans la salle d'attente de la zone euro. Si j'en ai l'occasion, je ferai définitivement entrer le pays dans la zone euro. Il y a deux ans, tous les critères techniques étaient remplis. Deux ans plus tard, c'est le chaos (économique).

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