Macron et von der Leyen s'efforcent d'améliorer les relations entre l'UE et la Chine

Emmanuel Macron et Xi Jinping.
Emmanuel Macron et Xi Jinping. Tous droits réservés Ludovic Marin/Pool vía AP
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Par Euronews/AFP
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C’est une visite de la plus haute importance pour Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron, reçus en chine en ce début du mois d’avril. Ces réunions diplomatiques ont mis en lumière trois points de discorde entre l’Union européenne et la Chine.

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La Chine ouvre à nouveau ses portes aux entreprises et à l'Union européenne, en accueillant la visite de la présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen, et du président français, Emmanuel Macron.

Mais alors que Pékin cherche à intensifier ses relations commerciales, l'UE souhaite sortir progressivement de sa dépendance. Comment "réduire les risques sans découpler" ? C'est le principal point de désaccord de la réunion bilatérale entre la Chine et l'UE qui a lieu du 5 au 8 avril.

Mme Von der Leyen a déclaré que les relations entre la Chine et l'UE devaient être réévaluées : _"Au cours des dix dernières années, le déficit commercial de l'Union européenne a plus que triplé._Il a atteint près de 400 milliards d'euros l'année dernière. Nous en avons discuté parce que cette trajectoire n'est pas viable et qu'il faut s'attaquer aux problèmes structurels sous-jacents".

La Chine, troisième partenaire de l'UE en exportations

Cependant, le découplage ne sera pas facile. En 2022, la Chine était le troisième partenaire de l'UE en termes d'exportations de biens et le premier en termes d'importations. Un volume d'échanges que la présidente de la Commission européenne évalue à 2,3 milliards d'euros par jour.

Andrew Small, chercheur associé au programme Indo-Pacifique, a déclaré à Euronews : "Je pense que la véritable inquiétude du côté chinois est précisément que l'Europe adopte une vision de la Chine qui, compte tenu des développements sécuritaires et politiques auxquels l'Europe assiste, impose une série de restrictions plus strictes en ce qui concerne notamment l'accès à la technologie, que la Chine compte pouvoir continuer à acquérir auprès de l'Europe ".

Le deuxième point de discorde est la relation avec la Russie. La visite de la présidente de la Commission et du président français est en partie commerciale, mais aussi diplomatique. Après plusieurs années d'isolement du monde en raison de la politique zéro COVID en Chine, l’Europe souhaite que Pékin se réengage au niveau géopolitique.

Et l'engagement le plus urgent pour l'Europe est que la Chine joue un rôle plus constructif dans la guerre en Ukraine."L'Europe veut veiller à ce que la Russie ait le sentiment que la Chine est en mesure d'agir en tant qu'intermédiaire pour tenter d'encourager les pourparlers de paix ou d'exercer une influence restrictive sur la Russie", explique Andrew Small.

Ou, au moins, qu'elle s'engage à ne pas intensifier le conflit.

Emmanuel Macron a souligné que la France souhaitait que les armes nucléaires soient totalement exclues du conflit, que tous les traités internationaux en la matière soient respectés et qu'en aucun cas des armes nucléaires ne soient déployées en dehors d'un État, en particulier en Europe.

Les droits de l'Homme questionnés

Le troisième point de discorde concerne les droits de l'Homme. Un désaccord a conduit l'UE à imposer des sanctions à la Chine en raison des abus qu'elle aurait commis à l'encontre des minorités ethniques et religieuses de la région occidentale, en particulier les millions d'Ouïghours du Xinjiang, majoritairement musulmans. La Chine a alors réagi en imposant des sanctions à l'UE.

"La situation au Xinjiang est particulièrement préoccupante. Il est important que nous continuions à discuter de ces questions et je me réjouis donc que nous ayons déjà repris le dialogue UE-Chine sur les droits de l'homme", a déclaré Ursula von der Leyen.

Malgré les divergences d'opinion, les deux parties ont convenu de coopérer dans certains domaines, tels que le climat.

"Mais ce n'est pas parce que nous avons des différences que nous ne pouvons pas en parler d'abord, les partager de manière très franche, mais le faire de manière respectueuse, en considérant d'une manière ou d'une autre que l'un aurait des leçons à donner à l'autre", a déclaré M. Macron.

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