Fuite de documents classifiés américains : le secrétaire général de l'ONU critiqué par Washington

Le secrétaire d'Etat à la Défense, Lloyd Austin
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Par euronews avec agences
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La fuite de documents américains classifiés n'en finit plus de faire des remous en pleine guerre en Ukraine. Le secrétaire général de l'ONU aurait été critiqué au plus haut niveau à propos de l'accord céréalier négocié avec Moscou.

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Après la fuite massive de documents américains classifiés, le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, a annoncé mardi que le ministère de la justice américain avait ouvert une "enquête criminelle sur les fuites en ligne de dizaines de documents hautement confidentiels concernant la guerre en Ukraine". Au-delà de l'enquête qui ne fait commencer_,_ certains documents n'en finissent plus de secouer le monde diplomatique et militaire. 

Un des documents ayant fuité soulignerait notamment les critiques des Etats-Unis à l'encontre du secrétaire général de l'ONU. 

Ce document suggère qu'Antonio Guterres aurait été trop enclin à satisfaire les intérêts russes lors de la négociation d'un accord céréalier avec Moscou.

Cet accord, préparé par l'ONU et la Turquie en juillet dernier, avait finalement permis de débloquer le trafic de navires transportant des céréales depuis la Mer Noire afin d'éviter une possible crise alimentaire mondiale.

Selon ce même document, Antonio Guterres aurait poussé à la conclusion d'un accord à tout prix. 

Les auteurs du documents reprochent au secrétaire général de l'ONU d'avoir permis aux navires russes d'exporter des céréales en dépit des sanctions internationales afin de de permettre à l'Ukraine d'écouler sa production.

Des documents classifiés, voire top secret

La plupart des documents classifiés, voire top secret, révélés par la presse, concernent notamment la guerre en Ukraine, mais pas uniquement. 

Selon l'AFP, ces documents, détaillent les vues de Washington sur la guerre en Ukraine et semblent indiquer une collecte d'informations sur de proches alliés des Etats-Unis.

L'authenticité des photographies qui ont fuité, et qui circulent sur différents sites internet, n'a néanmoins toujours pas été confirmée publiquement par les autorités, ni pu être indépendamment établie.

L'un des documents dresse un bilan du conflit en Ukraine au 1er mars 2023 et évalue les pertes russes entre 35 500 et 43 500, contre 16 000 à 17 500 pour l'Ukraine.

Moscou aurait aussi perdu plus de 150 avions et hélicoptères, contre plus de 90 pour Kyiv.

Une autre version du document, apparemment retouchée, affirme au contraire que les pertes ukrainiennes seraient supérieures aux russes, semblant confirmer les craintes du Pentagone que cette fuite puisse "potentiellement alimenter la désinformation".

Deux documents en date du 28 février détaillent l'état préoccupant des défenses aériennes ukrainiennes, qui ont jusqu'ici joué un rôle crucial contre les frappes russes, empêchant Moscou de prendre le contrôle de l'espace aérien.

La capacité de Kyiv à maintenir des défenses aériennes de moyenne portée pour protéger la ligne de front "sera réduite à néant d'ici au 23 mai", peut-on y lire.

Près de 90% des défenses de moyenne et longue portée de l'Ukraine seraient en effet constituées de systèmes SA-11 et SA-10 de l'ère soviétique, qui pourraient se trouver à court de munitions respectivement fin mars et début mai, indique l'un des documents.

Selon un document non daté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait regretté auprès de son plus haut général que l'armée ukrainienne ne dispose pas de missiles de longue portée qui permettraient de viser les forces ennemies directement en territoire russe, et aurait suggéré fin février de réaliser une telle frappe plutôt au moyen de drones.

Surveillance rapprochée

Ces informations, qui semblent indiquer une surveillance par Washington d'un proche partenaire, pourraient en partie expliquer la réticence des Etats-Unis à fournir à Kyiv les armes de plus longue portée qu'elle réclamait, mais ces hésitations américaines datent d'avant l'échange mentionné.

Dans les jours qui ont suivi la fuite de ces documents, le secrétaire d'état à la Défense américain a pris contact avec ses alliés, organisé des réunions quotidiennes pour évaluer les dégâts et mis en place un groupe chargé non seulement d'évaluer l'ampleur des informations perdues, mais aussi de déterminer qui avait accès à ces documents. 

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Cette fuite aurait été alimentée sur le réseau Discord par un membre d'une base militaire. Selon le Washington Post, l'homme à l'origine de la fuite serait un jeune homme passionné par les armes à feu.

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