Crash du vol Rio-Paris en 2009 : Airbus et Air France relaxés

 Alain Jakubowicz, avocat de parties civiles au procès du crash du vol A447
Alain Jakubowicz, avocat de parties civiles au procès du crash du vol A447 Tous droits réservés Michel Euler/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
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Par Euronews avec AFP
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Le constructeur européen Airbus et la compagnie Air France, poursuivis pour homicides involontaires après le crash en 2009 du vol AF447 Rio-Paris qui a fait 228 morts, ont été relaxés ce lundi à Paris.

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Près de quatorze ans après le crash du vol Rio-Paris qui a causé la mort de 228 personnes en 2009, le tribunal correctionnel de Paris a mis hors de cause les deux entreprises Airbus et Air France lundi 17 avril, jugeant que, si des "fautes" avaient été commises, "aucun lien de causalité certain" avec l’accident n’avait "pu être démontré".

Airbus et Air France étaient poursuivis pour homicides involontaires, pour ce qui est l’accident le plus meurtrier de l’histoire des compagnies aériennes françaises.

Le tribunal devait dire si l’avionneur européen et la compagnie française avaient commis ou non des fautes en lien certain avec l’accident. Les deux entreprises encouraient 225 000 euros d’amende. A l’issue d’une procédure-marathon, qui s’est déroulée du 10 octobre au 8 décembre, le parquet avait requis la relaxe des deux entreprises, estimant que leur culpabilité était "impossible à démontrer".

Givrage des sondes de vitesse

Le 1er juin 2009, le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s’est abîmé en pleine nuit dans l’Atlantique, quelques heures après son décollage, entraînant la mort de ses 216 passagers et 12 membres d’équipage. A bord de l’A330 immatriculé F-GZCP se trouvaient des personnes de 33 nationalités, dont 72 Français et 58 Brésiliens.

Les premiers débris de l’AF447 et des corps ont été retrouvés dans les jours suivants le crash. Mais l’épave n’a été localisée que deux ans plus tard, après de longues recherches, à 3 900 mètres de profondeur. Les boîtes noires ont confirmé le point de départ de l’accident : le givrage des sondes de vitesse Pitot alors que l’avion volait à haute altitude dans la zone météo difficile du pot au noir, près de l’équateur.

Déstabilisé par les conséquences de cette panne, l’un des copilotes a adopté une trajectoire ascendante et, dans l’incompréhension, les trois pilotes n’ont pas réussi à reprendre le contrôle de l’avion, qui a décroché et heurté l’océan quatre minutes et vingt-trois secondes plus tard.

Les investigations ont montré que des incidents de sondes similaires s’étaient multipliés dans les mois précédant l’accident. La compagnie Air France a-t-elle suffisamment formé et informé ses équipages ? Airbus a-t-il sous-estimé la gravité du problème et trop peu alerté les compagnies ? Ces questions ont ainsi été minutieusement débattues pendant les deux mois de procès, le tribunal ayant entendu experts, gendarmes, pilotes, autorités de contrôle aérien, ainsi que l’ancien patron d’Air Caraïbes et les proches des victimes.

"Désir de justice" des familles de victimes

Le parquet avait requis le renvoi devant le tribunal de la seule compagnie Air France, mais les juges d’instruction avaient prononcé un non-lieu en 2019. Ce non-lieu avait été frappé d’appel et le parquet général avait alors réclamé le renvoi des deux entreprises : en 2021, la chambre de l’instruction l’avait suivi, ordonnant la tenue du procès.

Les proches des victimes sont dans une "attente confiante" et ont un "désir de justice", a ajouté Me Sébastien Busy, l’un de leurs avocats. Ils "espèrent que le tribunal aura entendu nos arguments, qu’on aura une explication sur les causes et une détermination des responsabilités".

Tout au long du procès, les représentants d’Airbus et d’Air France ont, de leur côté, soutenu que les sociétés n’avaient pas commis de faute pénale. Leurs avocats ont plaidé la relaxe, une "décision humainement difficile, mais techniquement et juridiquement justifiée", selon le conseil d’Airbus.

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