Soudan : des civils tués, le représentant de la diplomatie européenne agressé

Khartoum
Khartoum Tous droits réservés AP Photo
Tous droits réservés AP Photo
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

L'ONU et le G7 réclament un cessez-le-feu. Condamnation après l'agression du représentant de l'UE.

PUBLICITÉ

Plus de 185 personnes ont été tuées au Soudan où la lutte pour le pouvoir des deux généraux aux commandes depuis le putsch de 2021 a gagné en intensité. Tandis que sur le front diplomatique, les voix s'élèvent pour demander l'arrêt des combats.

Dans le ciel de Khartoum, les avions de l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays depuis le putsch de 2021, tentent de venir à bout des tirs intenses des blindés des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", son second pour le coup d'Etat devenu depuis samedi son ennemi juré.

Après que trois employés du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été tués au Darfour (ouest), les humanitaires dénoncent des pillages et l'ONU de "graves violations" contre son personnel. Lundi soir, l'Union européenne a annoncé que son ambassadeur avait été "agressé dans sa résidence" à Khartoum où les combats de rue et les bombardements sont incessants et n'épargnent aucun secteur.

A cause d'eux, plusieurs ONG et agences de l'ONU ont cessé d'opérer dans le pays où la faim touche plus d'un habitant sur trois.

Au moins deux hôpitaux de la capitale ont été évacués "alors que roquettes et balles criblaient leurs murs", ont annoncé des médecins qui disent n'avoir plus de poches de sang ni d'équipements pour soigner les blessés.

Médecins sans Frontières (MSF) raconte avoir accueilli lundi 136 blessés dans son dernier hôpital fonctionnel au Darfour-Nord. "La majorité sont des civils qui ont été pris sous les tirs, dont beaucoup d'enfants", rapporte l'ONG. "Onze sont morts" samedi et dimanche faute d'équipement et de personnel. 

A Khartoum, depuis le déclenchement des combats samedi, les habitants se barricadent dans leurs maisons. Au-dessus d'eux, des colonnes d'épaisse fumée noire s'élèvent, une odeur de poudre pique les narines et chacun se demande quand l'électricité et l'eau courante reviendront.

Le G7 et l'ONU demandent l'arrêt des combats

Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont réclamé ce mardi l'arrêt "immédiat" des hostilités au Soudan, où les appels à la trêve ont été jusqu'à lors toujours ignorés par les deux généraux. 

Dans la matinée ce mardi, Mohamed Hamdane Daglo a indiqué sur Twitter que les FSR avaient approuvé un cessez-le-feu de 24h, mais ajoutant que celui-ci n'avait pas pu être maintenu incriminant les forces armées soudanaises, coupables, selon lui,  de "violation flagrante des fondements et des principes du droit international et humanitaire". 

La veille, un convoi diplomatique américain au Soudan avait essuyé des tirs, mais personne n'a été blessé, a révélé mardi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, évoquant un acte "irresponsable".

"Je suis en mesure de confirmer qu'un convoi diplomatique américain a essuyé des tirs" lundi au Soudan, a déclaré M. Blinken. "Tous nos personnels sont sains et saufs" mais cet acte est "irresponsable", a-t-il ajouté à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 au Japon.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait également appelé ce lundi les deux généraux rivaux qui se disputent le pouvoir au Soudan à "_cesser immédiatement les hostilité_s" au troisième jour de combats meurtriers.

"Je condamne fermement le déclenchement des combats qui ont lieu au Soudan et appelle les dirigeants des forces armées du Soudan et des Forces de soutien rapide à cesser immédiatement les hostilités, restaurer le calme et commencer un dialogue pour résoudre la crise", a-t-il déclaré.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Soudan : une centaine de morts à Khartoum

Soudan : après les combats entre militaires dans la capitale, Khartoum, 3 humanitaires de l’ONU tués

Famine au Soudan : la communauté internationale promet plus de 2 milliards d'euros d'aide