Pays-Bas : Mark Rutte s'entretient avec le roi, il assurera l’intérim jusqu'aux élections anticipées

Mark Rutte était le premier ministre néerlandais depuis 2010.
Mark Rutte était le premier ministre néerlandais depuis 2010. Tous droits réservés Michael Corder/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
Tous droits réservés Michael Corder/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
Par euronews avec AFP, AP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Mark Rutte était en place depuis 2010, un record de longévité pour un Premier ministre aux Pays-Bas.

PUBLICITÉ

Au lendemain de la chute de son gouvernement de coalition en raison de divergences sur la politique migratoire, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte s'est entretenu ce samedi avec le roi pendant plus d'une heure et demi.

Le roi Willem-Alexander, en vacances à l'étranger quand la coalition a éclaté, est rentré aux Pays-Bas pour accepter cette démission et l'organisation d'élections anticipées.

Mark Rutte, du VVD (Parti populaire pour la liberté et la démocratie, droite libérale), continuera de diriger un gouvernement intérimaire jusqu'aux élections législatives anticipées, qui auront lieu au plus tôt à la mi-novembre selon la commission électorale.

Mark Rutte était en place depuis 2010, un record de longévité pour un Premier ministre aux Pays-Bas.

L'appel du président ukrainien

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé avoir appelé Mark Rutte, dont le gouvernement soutient Kiev depuis l'invasion russe de son territoire, notamment en entraînant des pilotes de chasse.

"J'ai exprimé mon soutien dans ce moment politique difficile. Je l'ai remercié pour la position de principe inébranlable des Pays-Bas", a écrit M. Zelensky sur Twitter.

Le gouvernement de coalition s'est effondré après l'échec des négociations entre les quatre partis au pouvoir sur le projet du Premier ministre de durcir les restrictions du regroupement familial pour les demandeurs d'asile.

Après un scandale majeur sur la gestion des centres d'accueil de réfugiés surpeuplés, devant lesquels des centaines de personnes étaient forcées de dormir dehors et où un bébé avait trouvé la mort, Mark Rutte avait promis d'agir pour en finir avec ces "scènes honteuses".

Selon la presse, le chef du gouvernement avait proposé cette semaine de limiter à 200 le quota mensuel d'enfants autorisés à rejoindre leurs parents, réfugiés et établis aux Pays-Bas.

Deux des quatre partis de la coalition, plus souples sur l'immigration, la petite formation protestante ChristenUnie et les centristes libéraux du D66, se sont opposés à ce projet.

Immigration, coût de la vie et agriculteurs

Mark Rutte était à la tête d'une coalition instable, qui avait pris ses fonctions en janvier 2022 après une période de 271 jours de négociations, un record. Pour le quotidien Volkskrant, ce gouvernement avait "trébuché dès le départ et n'avait jamais réussi à s'en remettre".

Les prochaines élections s'annoncent particulièrement houleuses et clivantes, autour des thèmes de l'immigration, du coût de la vie ou encore de la colère du monde agricole.

Une nouvelle formation pro-agriculteurs, le Mouvement agriculteur-citoyen (BoerBurgerBeweging ou BBB), opposée à des réglementations environnementales de l'Union européenne, a en effet obtenu le plus de sièges lors des élections régionales de mars, qui déterminent également la composition du Sénat.

De son côté, le dirigeant du parti d'extrême droite PVV, Geert Wilders, a promis de "faire à nouveau des Pays-Bas un beau pays avec moins de demandeurs d'asile et de crime, plus d'argent et de logement pour notre propre peuple, des soins décents, et beaucoup d'espace pour nos agriculteurs et nos pécheurs".

La dirigeante du BBB, Caroline van der Plas, a d'ores et déjà dit refuser que son parti fasse partie d'une coalition dans laquelle Rutte jouerait un rôle et n'exclut pas de viser le poste de Première ministre.

Mark Rutte, l'un des chefs de gouvernement à la plus grande longévité au pouvoir de l'Union européenne, doit aussi faire face à des tensions au sein de son propre parti, qui pourrait être tenté de s'en débarrasser pour rester à la tête du gouvernement si le BBB réalisait un score suffisant pour prétendre à une place dans la coalition.

Mark Rutte a assuré vendredi avoir encore "l'énergie" de se présenter comme tête de liste de son parti aux législatives afin de viser un cinquième mandat, mais qu'il devait dans un premier temps y "réfléchir".

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

La famille royale néerlandaise face à son passé nazi

La gestion de la migration affecte la vie politique du gouvernement néerlandais

Le roi des Pays-Bas présente ses excuses pour l'esclavage