Face à l'arrivée grandissante de migrants, Varsovie a rétabli des contrôles sur l'ensemble de ses frontières pendant dix jours.
Plus de 1 800 personnes ont déjà été arrêtées sur la frontière entre la Pologne et la Slovaquie.
Sur l'une des portions du tracé, que l'on nomme la "section silésienne", elles sont de plus en plus nombreuses, comme le raconte Szymon Moscicki, porte-parole de l'unité des gardes-frontières de Silésie : "en septembre, près de 400 personnes ont déjà été arrêtées, et il y en a actuellement près de 800. Les agents du département ont également arrêté 40 passeurs."
Pour les travailleurs humanitaires et les chercheurs, les lacunes des autorités polonaises sont importantes dans le traitement du phénomène migratoire, tant en termes de droits de l'Homme que d'efficacité des politiques menées sur le terrain.
L'activiste et expert en migration Karol Wilczynski regrette que l'on considère les migrants uniquement du point de vue de la main-d'œuvre : "Personne n'essaie de démanteler les réseaux de passeurs, dénonce-t-il. Le dernier "scandale des visas" [un scandale de corruption concernant des pots-de-vin reçus par des personnes du ministère des affaires étrangères en échange de visas polonais] montre que les gouvernements sont plutôt prêts à coopérer avec les passeurs, afin d'en tirer des avantages personnels."
En plus de la Pologne, la République tchèque et l'Autriche réintroduisent également des contrôles ; alors que l'Allemagne multiplie les patrouilles le long de sa frontière polonaise.
Le sujet des migrations et des contrôles aux frontières est redevenu un thème majeur en Pologne, alors que le pays est en pleine campagne électorale et s'apprête à voter le 15 octobre.