Des millions d'euros ont déjà été collectés par l'initiative pour soutenir l'effort de guerre de Kiev.
Un projet tchèque de financement participatif recueille des fonds pour un "cadeau pour Poutine" qui armera Kiev.
À ce jour, l'initiative a recueilli 23 millions d'euros, auprès de plus de 188 000 donateurs, afin d'acheter un char, un lance-roquettes, un système de déminage, des drones et des munitions pour l'armée ukrainienne.
Cette initiative intervient alors que l'on craint que l'Occident ne se lasse de soutenir Kiev dans la guerre contre la Russie.
Des donateurs étrangers ont fourni 8 % de l'argent collecté, et l'initiative est promue en six langues.
Le site tchèque vend également des T-shirts se moquant du président russe et d'autres cadeaux pour galvaniser les donateurs.
Dirigé par Martin Ondracek, ancien rédacteur en chef d'une chaîne de télévision, le projet vise à collecter suffisamment d'argent pour acheter un hélicoptère Black Hawk, d'une valeur estimée à 3,6 millions d'euros.
"Nous voulons dire au monde que l'Ukraine a besoin de ce matériel de combat", confie l'homme de 53 ans, ajoutant qu'il s'agissait également d'une tentative pour "mettre la pression".
Selon lui, les fournitures livrées à Kiev par les responsables de la collecte de fonds ont eu un effet d'entraînement sur les gouvernements occidentaux.
Trois mois après que l'initiative tchèque a financé un char d'assaut pour l'Ukraine, les Pays-Bas et le Danemark ont signé un accord prévoyant l'envoi à Kiev de dix véhicules blindés de la République tchèque, explique-t-il.
"La même chose s'est produite après l'envoi d'un système anti-drone", ajoute Martin Ondracek. "Et nous savons que l'armée américaine possède des milliers de Black Hawks".
L'argent arrive plus lentement
Le gouvernement tchèque a fourni à l'Ukraine une aide humanitaire et militaire importante et a accueilli environ un demi-million de réfugiés ukrainiens.
Mais ce soutien est en train de s'estomper. Martin Ondracek craint que les pays d'Europe occidentale ne se lassent de soutenir Kiev et son effort de guerre.
"L'Ukraine est trop éloignée d'eux et ils n'ont pas d'expérience historique terrible avec la Russie", affirme-t-il.
Alors qu'elle faisait partie de la Tchécoslovaquie, la République tchèque a connu une répression politique importante, des restrictions des libertés individuelles et des difficultés économiques, lorsqu'elle était dirigée par des communistes sous le contrôle de Moscou, de 1948 à 1989.
Le don minimum pour la récolte de fonds est de 1 968 couronnes (80 euros), en référence à la répression du mouvement libéral du Printemps de Prague par les Soviétiques en 1968.
"Gift for Putin" est née d'une campagne de crowdfunding menée par l'ambassade d'Ukraine à Prague, qui a connu un succès fulgurant, récoltant près de 2,3 millions d'euros au début de l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février 2022.
Depuis, le rythme des dons s'est ralenti. Après les trois premiers jours de collecte pour le Black Hawk, le compteur s'élève à environ 366 000 euros.
"L'atmosphère au sein de la société a changé en un an. L'argent arrive plus lentement", confie Martin Ondracek, qui espère réunir la somme nécessaire pour le Black Hawk en 150 jours.
Martin Ondracek, qui héberge une famille ukrainienne dans sa résidence secondaire depuis le début de la guerre, s'est rendu plusieurs fois en Ukraine.
"J'ai vraiment hâte d'y retourner à la fin de la guerre, avec ma femme, pour de longues vacances", déclare-t-il.