NewsletterNewslettersEventsÉvènementsPodcasts
Loader
Suivez-nous
PUBLICITÉ

France : le gouvernement intérimaire restera en place pendant les JO, jusqu'à "mi-août"

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réception pour les journalistes internationaux accrédités pour les Jeux olympiques de Paris 2024
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réception pour les journalistes internationaux accrédités pour les Jeux olympiques de Paris 2024 Tous droits réservés Ludovic Marin/AP
Tous droits réservés Ludovic Marin/AP
Par Serge Duchêne avec AP
Publié le Mis à jour
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Le président français Emmanuel Macron a fait cette annonce, largement attendue, lors d'une interview mardi soir.

PUBLICITÉ

Le président français Emmanuel Macron a déclaré mardi qu'il maintiendrait un gouvernement intérimaire centriste jusqu'aux Jeux olympiques afin d'éviter le "désordre", balayant la nomination d'un premier ministre de dernière minute par la coalition de gauche du pays.

M. Macron a fait cette annonce, largement attendue, lors d'une interview télévisée mardi en fin de journée. Juste avant cette apparition, le Nouveau Front populaire - la coalition de gauche qui a remporté le plus grand nombre de voix lors des élections législatives de ce mois-ci - a choisi une fonctionnaire peu connue, Lucie Castets, comme premier ministre.

Toutefois, M. Macron a déclaré à France 2 que le gouvernement actuel, qui a démissionné la semaine dernière pour assumer un rôle purement intérimaire, "traiterait les affaires courantes pendant les Jeux olympiques", qui se déroulent à Paris et dans d'autres villes de France jusqu'au 11 août.

"Jusqu'à la mi-août, nous ne sommes pas en situation de pouvoir changer les choses parce qu'on créerait un désordre", a déclaré M. Macron. "Notre responsabilité, c'est que ces Jeux se passent bien. Donc, j'ai choisi la stabilité".

Il n'existe pas de calendrier précis pour la nomination d'un nouveau premier ministre par M. Macron, à la suite des élections législatives qui ont laissé l'Assemblée nationale sans bloc politique dominant au pouvoir, pour la première fois dans la République moderne de la France.

Interrogé sur le choix de la coalition de gauche, M. Macron a déclaré : "Le sujet n'est pas là, ce n'est pas un nom, la question. La question c'est : quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée".

La France est au bord de la paralysie gouvernementale depuis que les élections à l'Assemblée nationale ont abouti à une scission entre les trois principaux blocs politiques : le Nouveau Front populaire de gauche, les alliés centristes de M. Macron et le Rassemblement national d'extrême droite de Marine Le Pen.

M. Macron, dont le mandat présidentiel court jusqu'en 2027, a le dernier mot quant à la nomination du Premier ministre. Toutefois, cette personne devra bénéficier d'un soutien suffisant de la part des législateurs pour éviter un vote de défiance.

M. Macron a exhorté les hommes politiques de la gauche modérée, du centre et de la droite modérée à travailler ensemble, en évoquant une « responsabilité de trouver des compromis » pendant l'été, arguant qu'en l'absence de majorité absolue, aucun des principaux blocs ne peut mettre en œuvre son programme politique.

La gauche vent debout contre "la suspension de la démocratie"

Les dirigeants des partis de la coalition de gauche ont immédiatement critiqué la réticence de M. Macron à prendre en considération leur candidat au poste de premier ministre.

La coalition de gauche a réclamé à plusieurs reprises le droit de former un gouvernement après avoir remporté le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale, mais de profondes divisions internes ont empêché ses membres de se mettre d'accord sur un candidat au poste de premier ministre pendant plus de deux semaines. La coalition est composée de quatre partis principaux : la France insoumise, les socialistes, les communistes et les Verts.

Mardi, ils ont semblé se précipiter pour proposer Castets avant que M. Macron ne donne sa première interview télévisée depuis les élections

Suite aux commentaires du président Macron, le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a déclaré sur X que "le président refuse le résultat de l'élection et veut [...] nous obliger à renoncer à notre programme pour faire une alliance avec lui. Il n'en est pas question. Respectez le vote des Français".

"Il faut qu'Emmanuel Macron sorte du déni", a déclaré Marine Tondelier, présidente du parti écologiste. "Nous avons gagné, nous avons un programme, nous avons une Première ministre. [...] Le Président ne peut y faire obstacle comme ça".

Mme Castets, haut fonctionnaire de 37 ans, est diplômée de Sciences Po, de l'École nationale d'administration et de la London School of Economics. Elle a travaillé à la direction générale du Trésor et à Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère des Finances.

PUBLICITÉ

Le Nouveau Front Populaire l'a décrite comme « une dirigeante de luttes associatives pour la défense et la promotion des services publics, activement impliquée dans la bataille d'idées contre le relèvement de l'âge de la retraite à 64 ans ». Ils ont également souligné ses efforts dans la lutte contre la fraude fiscale et la criminalité financière.

Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national (extrême droite), a critiqué la sélection de Mme Castets, la qualifiant de "plaisanterie de mauvais goût".

L'année dernière, M. Macron s'est efforcé de faire passer un projet impopulaire visant à faire passer l'âge de la retraite de 62 à 64 ans, ce qui a provoqué des mois de manifestations massives qui ont nui à son leadership.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Emmanuel Macron tente de rassurer ses alliés au sommet de l'OTAN à Washington

Macron sort de son silence dans une lettre aux Français

Emmanuel Macron a accepté la démission de Gabriel Attal