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Intelligence Artificielle, le vertige des enjeux en Europe

Hannes Kaufmann, professeur de réalité virtuelle et augmentée à l'Université technique de Vienne, en Autriche.
Hannes Kaufmann, professeur de réalité virtuelle et augmentée à l'Université technique de Vienne, en Autriche. Tous droits réservés  euronews
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Par Julian GOMEZ & Euronews
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Ardemment défendue par ses partisans, pourfendue par ses détracteurs, une chose est sûre : l'IA, l'Intelligence Artificielle, ne laisse personne indifférent. Mais qui va tirer parti, ou perdre beaucoup avec l'arrivée de ces outils révolutionnaires en Europe ? Un reportage signé Julián López.

Aujourd'hui, près des trois quarts des salariés européens ont déjà été confrontés en pratique à l'IA. Celle-ci permet de développer de nouveaux outils de réalité virtuelle, mais aussi d'aider, par exemple, à transcrire des manuscrits médiévaux ou encore à concevoir des véhicules autonomes ou des bâtiments futuristes.

Son utilisation suscite cependant des inquiétudes, en particulier dans les écoles et les universités, mais aussi dans le monde du travail. Sans parler des artistes, dont la créativité est mise au défi par ce champ des possibles aux contours inconnus.

L'artiste Renate Pittroff s'est récemment essayée à demander des idées à plusieurs outils d'IA générative en vue d'un événement culturel, qui se déroulait le long d'un canal de Vienne. Les textes suggérés par l'IA ont ensuite été lus par les artistes, puis cette mise en scène a ensuite fait l'objet d'une exposition.

Renate Pittroff, curatrice de l'exposition "l'Art intelligent au canal", à Vienne en Autriche.
Renate Pittroff, curatrice de l'exposition "l'Art intelligent au canal", à Vienne en Autriche. Julian Gomez

"L'IA n'est pas uniquement, et en permanence, terrifiante", estime Renate Pittroff.

"Elle est effrayante en raison de son potentiel à remodeler la réalité telle que nous l'avons connue jusqu'à présent. Elle peut être géniale, mais aussi très néfaste. Il est essentiel d'en faire bon usage. Ce qui est crucial , c'est que les gens soient pleinement conscients de ce qu'ils font avec l'intelligence artificielle".

Une prudence qui est aussi de mise dans les laboratoires de robotique et de réalité virtuelle de la TU Wien, l'université technique de Vienne.

Les chercheurs s'appuient largement sur l'intelligence artificielle pour développer des robots conçus, par exemple, pour cartographier de manière autonome l'intérieur des bâtiments inaccessibles, ce qui pourrait aider à sauver des vies humaines lors d'opérations de sauvetage.

"Ma mère utilisait l'intelligence artificielle pour qu'elle l'aide à écrire des lettres, et elle avait 85 ans. Mais on redoute aussi que les gens perdent leur emploi, bien sûr, et que l'intelligence artificielle prenne le contrôle de tout", note Hannes Kaufmann, professeur de réalité virtuelle et augmentée à l'université technique de Vienne (TU Wien).

"Nous devons également nous demander à quoi elle sert. À quoi peut-elle servir ? Et comment l'appliquer ?Je dirais que nous l'utilisons à bon escient. Nous nous demandons dans quelles circonstances cela a du sens, en quoi cela peut améliorer notre travail, mais nous ne l'utilisons pas à l'aveugle. Nous voulons comprendre ce qui se passe" .

L'IA contribue déjà à la création de milliers d'emplois

À Tallinn, une start-up a développé des chatbots d'IA qui permettent aux grandes entreprises de contacter simultanément des milliers de fournisseurs, de négocier et de déterminer les contrats les plus avantageux. La start-up emploie actuellement 100 personnes.

Kaspar Korjus, directeur de Pactum AI.
Kaspar Korjus, directeur de Pactum AI. Julian Gomez

"S'adapter aux nouvelles technologies, cela constitue un risque dans le domaine des affaires, et en ce qui concerne votre vie personnelle, cela consiste à se lancer dans une démarche dont vous ne connaissez pas l'issue. D'un autre côté, il faut se demander ce qui est vraiment le plus risqué, de se lancer ou de s'en tenir au statu quo et de ne rien faire", a déclaré son PDG, Kaspar Korjus. Mais ces changements à grandes enjambées peuvent aussi induire des difficultés pour certains.

L'une des plus grandes agences de traduction d'Estonie emploie une quarantaine de personnes, salariés et indépendants confondus.

Ici, ce n'est pas le spectre d'une perte d'emploi qui suscite des inquiétudes, mais plutôt la manière dont l'IA est déjà en train de remodeler les conditions de travail.

Marge Žordania, responsable des traductions médicales, agence Luisa Translation.
Marge Žordania, responsable des traductions médicales, agence Luisa Translation. Julian Gomez

"Aujourd'hui, les outils traduisent beaucoup plus vite. On attend donc des traducteurs qu'ils traitent plus de textes, plus rapidement. Mais comme la machine fait la moitié du travail, voire plus, ils sont moins bien payés, car ils doivent fournir plus de travail et touchent moins d'argent. C'est également très frustrant", explique Marge Žordania, responsable des traductions médicales.

Dans le cadre d'un sondage récent, près de deux personnes sur trois disaient craindre pour leur emploi en raison de l'expansion de l'IA en Europe. Reste à savoir dans quelle mesure cette nouvelle technologie aura un impact dans la sphère professionnelle, que ce soit pour les entreprises ou leurs salariés, en Europe.

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