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L'OTAN pourrait s'affaiblir si les Européens ne s'unissent pas (expert)

Joe Biden est attendu en Europe.
Joe Biden est attendu en Europe. Tous droits réservés  Ben Curtis/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
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Par Liv Stroud
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Le président américain Joe Biden est en visite à Berlin cette semaine après que l'ouragan Milton l'a contraint à annuler son voyage initialement prévu la semaine dernière. Mais que pourrait signifier sa visite avant les élections américaines pour l’OTAN et pour l’UE ?

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Le président américain Joe Biden est en route pour le Vieux Continent. Il doit rencontrer à Berlin le chancelier allemand Olaf Scholz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Kier Starmer, alors que sa présidence touche à sa fin. Sa visite était initialement prévue la semaine dernière et comprenait une réunion à la base aérienne allemande de Ramstein, où il devait rencontrer le président ukrainien Zelensky et les principaux dirigeants européens.

Des rumeurs circulaient selon lesquelles l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN aurait pu être annoncée lors de la réunion de Ramstein. Euronews s'est entretenu avec l'experte transatlantique Rachel Tausendfreund, de Société allemande pour la politique étrangère, pour l'interroger sur la probabilité d'une telle annonce. "Les décisions vraiment importantes, comme l'avenir de l'Ukraine ou l'adhésion à l'OTAN, ne se produiront pas avant novembre", soit après l'élection américaine, a-t-elle tempéré.

Alors que Joe Biden se prépare à céder les rênes à l’ancien président Donald Trump ou à la vice-présidente Kamala Harris, les gouvernements de toute l’Europe ont élaboré des plans pour les deux scénarios, mais l’Europe devra dans tous les cas réduire sa dépendance à l’égard des États-Unis.

Rachel Tausendfreund souligne que les Européens devraient se procurer davantage d’armes et de munitions et mieux se coordonner. "Séparément, ils achètent tous une quantité décente de choses ou produisent une quantité décente de matériel" mais il le font seuls or, leur capacité est "bien inférieure à ce qu'elle devrait être".

Alors que la France soutient la production d’avions de combat ou de munitions en tant que projet européen, d’autres pays, comme l’Allemagne, affirment que les armes devraient être achetées partout où elles sont les moins chères et les plus efficaces, y compris en Israël, ce qui provoque des frictions entre les États.

Quid de l'OTAN si Donald Trump gagne la présidentielle ?

"Il y a deux scénarios", explique Rachel Tausendfreund. "Le scénario optimiste de la France est qu'en fin de compte tout le monde sera d'accord avec la France sur le fait que l'Europe ne peut pas toujours compter sur les États-Unis et qu'elle doit donc établir une autonomie stratégique. Et cela signifierait également moins de dépendance aux systèmes américains, car il faut et parfois un soutien politique pour l'utilisation de certains de ces systèmes d'armes".

Selon l'experte, ce scénario a peu de chances de se réaliser, car les pays du flanc oriental de l'Europe, qui se sentent vulnérables en raison de leur proximité avec la Russie, s'appuient sur leurs relations avec les États-Unis et se concentrent sur leur propre défense, ce qui peut conduire à une fragmentation continue en Europe pour les États membres de l’OTAN.

Concernant l'avenir de l'Ukraine, si Trump remportait les élections dans moins de trois semaines, la chercheuse estime que le soutien à l'Ukraine diminuerait probablement. "Je pense que Trump va pousser les partie plus ou moins immédiatement à négocier des options et utiliser le soutien militaire comme levier pour amener Kyiv à négocier. Ils seront donc obligés de négocier quel que soit le scénario, début janvier", estime-t-elle, soulignant qu’il sera probablement important pour Trump d’obtenir une sorte d’accord afin qu’il puisse le vendre comme une victoire.

Le meilleur scénario pour l’OTAN sous une présidence Trump serait d’avoir "une réponse européenne forte et coordonnée avec le Royaume-Uni. La seule façon plausible d’y parvenir est une sorte d’européanisation de l’OTAN qui laisserait l’OTAN encore assez forte". Les États de l’OTAN devraient y parvenir en augmentant leurs capacités et en comblant les lacunes qui pourraient subsister si les États-Unis retiraient leur soutien. "Un scénario positif serait celui d'une OTAN véritablement européanisée dans laquelle les Européens fourniraient 60 % des capacités de défense et de dissuasion", estime Tausendfreund. Cependant, si les pays de l'OTAN et l'UE ne renforcent pas leurs capacités de défense, celles-ci pourraient devenir très faibles d'ici 2025, prévient-elle.

Et si Kamala Harris l'emporte ?

"Nous envisageons un soutien solide pendant peut-être deux ans, mais en vue de trouver une stratégie de sortie", explique l'analyste. Elle espère qu’une présidence sous Harris pourrait encourager l’UE à se coordonner pour renforcer le pilier européen. Elle prévient que si l’Europe continue sur cette voie consistant à ne pas être unie dans la prise de décisions, les effets seront négatifs et pourraient conduire à un affaiblissement de la sécurité européenne d’ici 2027 ou 2028.

"Les États-Unis n’ont tout simplement pas la capacité de rester concentrés sur l’Europe autant qu’ils l’ont fait", explique-t-elle. Au sujet de l'Ukraine, Rachel Tausendfreund déclare que "si Harris gagne, vous pouvez vous attendre au même niveau de soutien rhétorique que celui que nous avons eu dans l'administration Biden. Et je pense en fait qu'un autre gros plan de dépenses serait possible, même si les Républicains ont contrôle du Sénat, car un nombre important de républicains, peut-être pas tout à fait majoritaires, mais proches, soutiennent en fait l'aide à l'Ukraine, l'Ukraine, tant que la pression politique n'est pas si élevée."

Quel avenir pour l'Ukraine ?

Quoi qu’il en soit, il est peu probable que la pression en faveur d’un armement de l’OTAN diminue, quel que soit le candidat élu. Sans une meilleure coopération entre les États membres, la Russie pourrait s’enhardir et "créer des troubles sur le continent".

Mais est-il probable que l’Ukraine puisse un jour rejoindre l’OTAN ? "L'Ukraine aura besoin de garanties de sécurité assez solides de la part des partenaires de l'OTAN, que ce soit sous la forme d'une adhésion ou simplement sous la forme de garanties de sécurité bilatérales. Pour que cela fonctionne, ces alliés doivent être des fournisseurs de sécurité crédibles et les Européens ont beaucoup de travail à faire", ajoute Tausendfreund.

Quant au plan de paix de Zelensky, c'est un plan ambitieux. Il s'agit clairement et simplement de mettre sur papier ce dont il pense que les Ukrainiens auraient besoin pour gagner. Je ne suis pas sûre qu'il soit très réaliste qu'il l'obtienne. Il ne l'obtiendra pas de Biden."

"Je ne pense pas que cela va arriver", déclare Tausendfreund. Mais sous une administration Harris, il pourrait néanmoins y avoir davantage de soutien.

Les experts en sécurité exhortent l’Europe à adopter une approche plus unie dans la production d’armes et affirment qu’elle doit accélérer la prise de décisions difficiles pour l’avenir de l’OTAN.

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