Par ailleurs, les médias d'État russes affirment que les avions de guerre russes ont tué 200 des rebelles qui ont lancé l'offensive sur la plus grande ville syrienne, vendredi.
Les troupes gouvernementales syriennes ont combattu les insurgés à l'intérieur de la plus grande ville d'Alep pour la première fois depuis 2016, tandis que les avions de guerre ont ciblé les lignes de ravitaillement des rebelles à la périphérie de la ville, ont rapporté samedi les médias d'État syriens.
Parallèlement, l'agence de presse russe TASS a cité Oleg Ignassiouk, un responsable du ministère russe de la Défense chargé de la coordination en Syrie, qui a déclaré que les avions de guerre russes avaient ciblé et tué 200 militants qui avaient lancé l'offensive dans le nord-ouest vendredi. Il n'a pas fourni d'autres détails.
La Russie soutient le régime du président Bachar al-Assad depuis des années, notamment par des frappes aériennes meurtrières sur Alep en 2016.
«Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et les factions rebelles alliées ont pris le contrôle de la majeure partie de la ville, des bâtiments gouvernementaux et des prisons», a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) cite par Le Figaro.
Ces combats ont fait au moins 277 morts, selon un bilan donné plus tôt par l'OSDH, et sont les plus violents depuis 2020 dans la région. Les rebelles ont aussi pris le contrôle de la ville stratégique de Saraqeb, au sud d'Alep, à l'intersection de deux autoroutes reliant Damas à Alep et à Lattaquié, selon l'OSDH.
Les insurgés ont percé les lignes de défense du gouvernement à Alep vendredi et sont entrés dans le quartier ouest de la ville avec peu de résistance. Les insurgés ont lancé leur offensive choc dans la campagne d'Alep et d'Idlib mercredi et ont pris le contrôle de dizaines de villages et de villes en cours de route, y compris une ville stratégique au sud d'Alep.
Le journal pro-gouvernemental Al-Watan a fait état de frappes aériennes à la périphérie de la ville d'Alep, ciblant les lignes de ravitaillement des rebelles. Il a publié une vidéo montrant un missile atterrissant sur un rassemblement de combattants et de véhicules, dans une rue bordée d'arbres et de bâtiments.
Vingt combattants ont été tués dans les frappes aériennes qui visaient les renforts rebelles, a déclaré l'Observatoire syrien des droits de l'homme, qui surveille la guerre civile non résolue dans le pays. Les habitants d'Alep ont fait état d'affrontements et de tirs, et certains fuyaient les combats.
Les écoles et les bureaux du gouvernement étaient fermés samedi, la plupart des gens restant à l'intérieur, selon la radio Sham FM, une station pro-gouvernementale. Les boulangeries étaient ouvertes.
Sur les réseaux sociaux, les insurgés ont été photographiés à l'extérieur de la citadelle d'Alep, un palais médiéval situé dans le centre historique de la ville et l'un des plus grands au monde. Dans des vidéos filmées à l'aide de téléphones portables, les insurgés se sont filmés en train de discuter avec des habitants à qui ils rendaient visite chez eux, cherchant à les rassurer sur le fait qu'ils ne leur feraient aucun mal.
Les médias d'État ont indiqué qu'un certain nombre de "terroristes", y compris des cellules dormantes, s'étaient infiltrés dans certaines parties de la ville. Les troupes gouvernementales les ont poursuivis et ont arrêté un certain nombre d'entre eux qui ont posé pour des photos près des monuments de la ville, selon les médias d'État.
Lors d'une émission matinale de la télévision d'État samedi, des commentateurs ont déclaré que les renforts de l'armée et l'aide de la Russie repousseraient les "groupes terroristes", reprochant à la Turquie de soutenir l'avancée des insurgés dans les provinces d'Alep et d'Idlib.
Alep n'a pas été attaquée par les forces de l'opposition depuis qu'elles ont été chassées des quartiers est en 2016, à la suite d'une campagne militaire épuisante dans laquelle les forces gouvernementales syriennes étaient soutenues par la Russie, l'Iran et ses groupes alliés.
L'attaque d'Alep fait suite à des semaines de violences larvées, notamment des attaques du gouvernement contre des zones tenues par l'opposition. La Turquie, qui a soutenu les groupes d'opposition syriens, a échoué dans ses efforts diplomatiques pour empêcher les attaques du gouvernement syrien, qui ont été considérées comme une violation d'un accord de 2019 parrainé par la Russie, la Turquie et l'Iran pour geler la ligne du conflit.
L'offensive a eu lieu alors que les groupes liés à l'Iran, principalement le Hezbollah libanais, qui soutient les forces gouvernementales syriennes depuis 2015, étaient préoccupés par leurs propres batailles à l'intérieur du pays. Un cessez-le-feu dans la guerre de deux mois entre le Hezbollah et Israël est entré en vigueur mercredi, le jour où les factions de l'opposition syrienne ont annoncé leur offensive. Israël a également intensifié ses attaques contre le Hezbollah et les cibles liées à l'Iran en Syrie au cours des 70 derniers jours.
L'agence de presse turque Anadolu a déclaré que les insurgés avaient pris le contrôle d'une grande partie des campagnes d'Alep et d'Idlib.
La bataille d'Alep en 2016 a marqué un tournant dans la guerre entre les forces gouvernementales syriennes et les combattants rebelles, après que les manifestations de 2011 contre le régime du président Bachar Assad se sont transformées en une guerre totale.
La Russie, l'Iran et leurs alliés ont aidé les forces gouvernementales syriennes à reprendre le contrôle de la ville cette année-là, après une campagne militaire épuisante et un siège qui a duré des semaines.