L'offensive surprise des rebelles ce week-end a ravivé le conflit en Syrie après 5 ans de trêve.
Les États-Unis, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont publié dimanche une déclaration commune appelant à la désescalade en Syrie, où les forces rebelles ont lancé leur plus grande offensive contre le gouvernement de Bachar al-Assad depuis des années.
Les pays de l'OTAN ont déclaré qu'ils "suivaient de près l'évolution de la situation en Syrie", où 255 personnes, pour la plupart des militants, ont trouvé la mort depuis mercredi dernier, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Dans leur déclaration commune, les quatre gouvernements ont appelé à une désescalade pour "protéger les civils et les infrastructures afin d'éviter de nouveaux déplacements et permettre l'accès de l'aide humanitaire".
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies déclare que plus de 14 000 personnes, dont des enfants, ont été déplacées par les violences de ces derniers jours.
Mercredi, des rebelles issus de diverses forces d'opposition ont formé une nouvelle coalition appelée "Commandement des opérations militaires", qui ont marché sur plusieurs villages avant atteindre la deuxième plus grande ville du pays, Alep.
Les combattants rebelles se sont emparés de la majeure partie d'Alep samedi, prenant le contrôle de l'aéroport de la ville et étendant leur offensive à une province voisine.
Ils n'ont rencontré que peu de résistance de la part du gouvernement d'Al-Assad, qui a déclaré samedi par l'intermédiaire de l'agence de presse officielle du pays que la Syrie "défendrait sa stabilité et son intégrité territoriale contre les terroristes et ceux qui les soutiennent".
Contre-attaque des forces gouvernementales
Les forces armées syriennes ont déclaré samedi qu'elles avaient redéployé des troupes et se préparaient à une contre-attaque, reconnaissant que les insurgés étaient entrés dans plusieurs quartiers de la ville, mais niant les informations selon lesquelles ils auraient établi des bases.
C'est la première fois que les insurgés occupent Alep depuis 2016, année au cours de laquelle les forces d'Al-Assad ont mené une longue campagne militaire avec le soutien de la Russie, de l'Iran et de leurs autres alliés.
Les combats de 2016 ont marqué un tournant dans la guerre de longue date entre le gouvernement syrien et les combattants rebelles, après que les manifestations de 2011 contre le régime de Bachar al-Assad ont déclenché une guerre totale.
Avant l'offensive surprise de la semaine dernière, la guerre était dans une impasse depuis plusieurs années. Toutefois, l'offensive sur Alep a fait suite à des semaines de violence intermittente, notamment des attaques du gouvernement contre des zones tenues par les rebelles.
En novembre 2023, un tribunal français a émis un mandat d'arrêt à l'encontre de Bachar al-Assad pour son rôle dans des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, notamment des attaques à l'arme chimique contre des civils.