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“Financement libyen” : tout savoir sur le procès de Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi à Tripoli, le 25 juillet 2007
Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi à Tripoli, le 25 juillet 2007 Tous droits réservés  Michel Euler/AP2012
Tous droits réservés Michel Euler/AP2012
Par Barbara Loundou & Euronews
Publié le Mis à jour
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L’ancien président français et 11 autres personnes, dont trois anciens ministres, sont jugés, à partir de ce lundi dans l’affaire du “financement libyen” de sa campagne présidentielle de 2007.

Les débuts de l’affaire

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Peu avant la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, son fils Saïf al-Islam affirme, dans une interview accordée à Euronews, avoir des preuves de l'existence de versements du régime de Kadhafi à la campagne présidentielle du candidat de la droite en 2007.

"J'ai moi-même été témoin de la livraison de la première tranche d'argent à Claude Guéant à Tripoli", déclare-t-il.

Le journal d'investigation Mediapart enquête sur l'affaire dès janvier 2011 et diffuse en 2012 deux documents laissant supposer l’existence d’un versement non déclaré de 50 millions d'euros à des fins de financement illégal de la campagne présidentielle française de Nicolas Sarkozy de la part du régime de Kadhafi.

Alors que le montant officiel de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 était de 20 millions d’euros.

Qu'est-il reproché à Nicolas Sarkozy ?

Nicolas Sarkozy est jugé pour “financement illégal de campagne”, “recel de détournement de fonds publics”, “corruption passive” et "association de malfaiteurs”.

Il est accusé d’avoir noué avec Kadhafi un “pacte de corruption”, pour qu’il finance sa campagne victorieuse de 2007 en échange notamment de contreparties diplomatiques, comme la réhabilitation de Kadhafi sur la scène internationale et la tentative d’annuler un mandat d’arrêt français contre le chef des services de renseignements libyens Abdallah Senoussi.

Ce dernier est considéré comme responsable de l’attentat à la bombe contre l’avion de la compagnie française UTA, qui a fait 170 morts, au-dessus du désert nigérien en 1989.

Que risque-t-il ?

De retour devant la justice, l'ancien président encourt une peine de 10 ans de prison et 375 000 euros d'amende. Il s'agit de son cinquième procès et il va comparaître pour la première fois avec un casier judiciaire. Ce qui pourrait peser contre lui lors de cette affaire.

Plusieurs enquêtes en cours

Condamné définitivement à un an ferme sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes, dite aussi “Bismuth”, Nicolas Sarkozy a également été condamné en appel en février 2024, pour les dépenses excessives de sa campagne perdue de 2012, dans l’affaire “Bygmalion”.

En octobre 2023, il a aussi été mis en examen dans l’enquête sur de possibles manœuvres frauduleuses pour obtenir la rétractation, en 2020, des accusations de l’intermédiaire Ziad Takkieddine dans l’affaire sur le financement de sa campagne de 2007.

Ses activités de conseil en Russie font également l'objet d’une enquête préliminaire du parquet national financier, de même que son dîner, en 2010, avec de hauts dirigeants qataris et Michel Platini (ancien patron de la FIFA) qui pourrait avoir conduit à l’attribution controversée du Mondial 2022 au Qatar.

Qui sont les autres protagonistes de cette affaire ?

Ziad Takieddine

L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine
L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine Remy de la Mauviniere/AP2011

Quelques mois après la publication d’une note de Mediapart affirmant, en 2006, que Tripoli aurait versé 50 millions d'euros pour la campagne de Nicolas Sarkozy, l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine affirme, en décembre 2012, détenir des preuves de ce financement libyen.

En fuite au Liban, il se rétracte en 2020, avant de confirmer ses accusations en 2021.

Claude Guéant

L'ancien ministre Claude guéant
L'ancien ministre Claude guéant Lewis Joly/Copyright 2021 The AP. All rights reserved.

L’ex-secrétaire général de l’Élysée est jugé pour avoir été un intermédiaire pour obtenir ces fonds libyens via les réseaux de Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri.

En 2008, après la présidentielle, il aurait reçu un virement de 500 000 euros, qu’il affirme être issus de la vente de tableaux à un avocat malaisien, également mis en cause dans cette affaire, mais dont la justice a appris le décès.

Deux jours avant le virement, l’avocat avait reçu 500 000 euros de la part d’un homme d’affaires saoudien, proche d’Alexandre Djouhri, qui lui a remboursé cette somme.

Alexandre Djouhri

L'homme d'affaire franco-algérien Alexandre Djouhri
L'homme d'affaire franco-algérien Alexandre Djouhri Kirsty Wigglesworth/Copyright 2018 The AP. All rights reserved.

Intermédiaire franco-algérien de 66 ans, est un ancien délinquant du Val-d’Oise devenu hommes d’affaires.

Proche de la Chiraquie et des réseaux de la Françafrique, il est accusé d’avoir bénéficié de fonds publics libyens détournés.

Brice Hortefeux

L’ancien ministre de l’Intérieur, aurait aussi agi comme intermédiaire et aurait transféré des fonds via des comptes offshore.

Éric Woerth

Ancien ministre du Travail et du Budget sous Sarkozy, il a été le trésorier de la campagne de 2007.

Mis en examen pour “complicité de financement illégal de campagne”, il reconnaît avoir reçu des dons anonymes en espèces pendant la campagne présidentielle, qu’il a redistribué à ses équipes.

Combien de temps va durer le procès ?

Le procès qui s’ouvre ce lundi 6 janvier devant le tribunal correctionnel de Paris doit se tenir jusqu’au 10 avril.

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