Le personnel de la marine française a révélé des informations classifiées sur les patrouilles de sous-marins par le biais de l'application de fitness Strava, selon une enquête du journal Le Monde.
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Les membres d'équipage des sous-marins nucléaires français ont involontairement communiqué des informations sensibles sur leurs positions et leurs horaires de patrouille en partageant leurs séances d'entraînement sur l'application de fitness Strava, selon une enquête menée par le journal français Le Monde.
Les membres de l'équipage auraient utilisé l'application pour enregistrer leurs courses alors qu'ils étaient basés sur le site naval de l'Ile Longue à Brest, dans l'ouest de la France. Ce site abrite les quatre sous-marins nucléaires à missiles balistiques du pays, chacun pouvant transporter 16 missiles nucléaires.
Bien que plus de 2 000 employés soient soumis à des contrôles de sécurité de haut niveau pour entrer dans les locaux - en passant par des scanners faciaux et en remettant leur téléphone à des points de contrôle spécifiques - les smartwatches n'auraient pas été prises en compte dans le processus.
Ces appareils, qui peuvent stocker des données sans être connectés à un smartphone ou à l'internet, ont échappé à l'attention des hauts responsables militaires. Selon Le Monde, lorsque les membres de l'équipage ont quitté la base, leurs déplacements sur le site ont été téléchargés sur Strava.
De nombreux membres de l'équipage avaient utilisé leur vrai nom et avaient des profils publics sur Strava, ce qui a permis au Monde d'identifier plusieurs membres du personnel, soulevant des inquiétudes quant à une menace pour la sécurité nationale.
Les informations téléchargées sur Strava montrent comment les patrouilles de sous-marins nucléaires sont effectuées, avec les horaires des patrouilles et les itinéraires des programmes d'entraînement, a rapporté Le Monde. Les intervalles de temps entre les entraînements téléchargés sur Strava indiquaient également quand les utilisateurs étaient en mer.
Contactée par Le Monde, la marine française a reconnu "une situation problématique", mais a déclaré qu'elle ne représentait "pas un risque majeur". Elle a déclaré que les révélations ne présentaient "aucune lacune susceptible d'affecter les activités de la base opérationnelle de l'Île Longue".
En 2018, le journal local Le Télégramme a publié une enquête similaire portant sur le personnel militaire utilisant Strava sur la même base, mais il semble que peu de choses aient changé depuis.
En octobre, Le Monde a publié une autre enquête liée à Strava, révélant que les allées et venues du président français Emmanuel Macron et du président américain Joe Biden ont pu être retracées parce que leurs agents de sécurité utilisaient l'application lorsqu'ils étaient en mission.