L'état Hébreu avait retardé la libération des détenus pour protester contre le processus de remise en liberté des otages, jugé chaotique.
Israël a libéré 110 prisonniers palestiniens en échange de huit otages détenus par le Hamas. Il s'agit du troisième échange de ce type depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu à Gaza.
Une foule en liesse à Ramallah
Les anciens détenus ont été accueillis par une foule de Palestiniens en liesse dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie.
Le Hamas a libéré 15 otages depuis le 19 janvier, date d'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Les 110 Palestiniens libérés jeudi portent à 400 le nombre total de prisonniers libérés par Israël.
Benjamin Netanyahu dénonce des scènes "choquantes" lors de la libération des otages
Israël a retardé la libération des prisonniers palestiniens pour protester contre le processus de remise des otages au personnel de la Croix-Rouge à Khan Younis, jugé chaotique. Les otages, escortés par des hommes armés, ont été libérés au beau milieu d’une foule survoltée.
Benjamin Netanyahu a dénoncé des scènes "choquantes" : "Nous avons clairement fait savoir aux médiateurs que nous n'avions pas l'intention d'accepter le moindre risque pour nos otages. Et j'ajoute que quiconque osera faire du mal à nos otages aura son sang sur la tête", a déclaré le premier ministre israélien, lors d'une allocution télévisée.
Ce jeudi, deux Israéliens et cinq ressortissants thaïlandais ont été libérés.
Les anciens otages israéliens sont Arbel Yehud, 29 ans, et Gadi Moses, 80 ans. L'octogénaire a été immédiatement transféré dans un hôpital de Tel Aviv, où son état de santé est jugé satisfaisant.
"Après une première évaluation, je suis heureux de dire que son état est assez bon et stable. Cela lui permet de passer les premières heures ici avec sa famille dans un environnement privé, ils peuvent parler, ils peuvent être ensemble, ils peuvent se reposer un peu de cette journée très excitante et pas facile", a déclaré le professeur Gil Fire, le médecin qui a a examiné Gadi Moses.
Les cinq anciens otages thaïlandais - Pongsak Thaenna, Sathian Suwannakham, Watchara Sriaoun, Bannawat Seathao et Surasak Lamnao - sont des travailleurs agricoles et ont été transportés dans un hôpital du centre d'Israël pour y subir des examens médicaux.
Ils ont été accueillis au centre médical Shamir par l'ambassadeur de Thaïlande en Israël, Pannabha Chandraramya.
L'UNRWA interdite sur le sol israélien
Par ailleurs, une loi adoptée l'année dernière par la Knesset interdisant à l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens d'opérer sur le territoire israélien est également entrée en vigueur ce jeudi.
L'agence onusienne a déclaré qu'elle n'avait reçu aucune communication officielle de la part des autorités israéliennes sur la manière dont l'interdiction serait mise en œuvre, et a assuré qu’elle allait poursuivre ses activités Gaza et en Cisjordanie occupée.
25 membres du personnel international ont cependant quitté Jérusalem pour la capitale jordanienne, Amman.
"C'est un scénario cauchemardesque. Et il est tout à fait absurde qu'un État membre du système des Nations unies choisisse d'annuler le mandat d'une organisation qui, ne l'oublions pas, est mandatée par l'Assemblée générale des Nations unies", a déclaré Jonathan Fowler, porte-parole de l'UNRWA.
La préoccupation immédiate est maintenant l'aide à Gaza, dont la majorité provient de l'UNRWA, et une partie de la première phase de l'accord de cessez-le-feu prévoit une augmentation sensible des livraisons d'aide à la bande de Gaza.
"Nous sommes responsables de plus de la moitié des livraisons à l'intérieur de la bande de Gaza. Nous sommes responsables de plus de la moitié des livraisons à l'intérieur de la bande de Gaza, de plus de la moitié de l'aide qui arrive. L'UNRWA a été décrit à plusieurs reprises, non pas par nous-mêmes, mais par d'autres, comme l'épine dorsale de l'opération d'aide internationale. En effet, le reste de l'opération d'aide se résume à la présence de l'ONU, à quelques centaines de personnes. Si l'UNRWA n'est pas en mesure d'opérer, il existe un risque très réel de voir cette opération humanitaire s'effondrer", a déclaré Jonathan Fowler.
Israël a maintes fois critiqué l'UNRWA, affirmant que son existence a prolongé le conflit entre Israéliens et Palestiniens. L’Etat hébreu a également accusé 12 des membres de l’agence des Nations Unies d’implication dans l'attaque du 7 octobre.
En août dernier, l'UNRWA a annoncé enquêter sur plusieurs de ses employés. L'agence assure respecter le principe d'impartialité et de neutralité humanitaire à Gaza.