Cette annonce intervient dans un climat de tensions persistantes entre Israël et le Hamas qui s'accusent mutuellement de ne pas respecter les conditions du cessez-le feu.
Le Hamas a déclaré jeudi qu'il libérerait trois otages israéliens comme prévu ce samedi, ouvrant ainsi la voie à la résolution d'un différend majeur qui risquait de mettre en péril le cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Une libération menacée d'être retardée
Le mouvement palestinien avait menacé de retarder la libération des captifs, accusant Israël de ne pas respecter ses engagements, notamment quant à l'acheminement de tentes et d'abris. De son côté, Israël, avec le soutien du président américain Donald Trump, avait menacé de reprendre les hostilités si les otages n'étaient pas relâchés.
Le Hamas a indiqué s'est entretenu avec des responsables égyptiens au Caire et être en contact avec le Premier ministre du Qatar au sujet de l'acheminement d'abris, de fournitures médicales, de carburant et d'équipements lourds pour déblayer les décombres – une exigence clé de l'organisation ces derniers jours. Les médiateurs auraient promis de "supprimer tous les obstacles".
Peu après cette annonce, le porte-parole de Hamas, Abdul Latif al-Qanou, a confirmé que les trois otages seraient libérés samedi.
Des images diffusées par les médias égyptiens montrent des camions transportant des logements temporaires et des bulldozers côté égyptien du point de passage de Rafah, en route vers une zone d'inspection israélienne avant d'entrer dans Gaza.
Une trêve fragile sous la menace de nouvelles violences
Alors que les hostilités entre Israël et le Hamas ont diminué depuis le début du cessez-le-feu, le calme semble cependant fragile.
Un premier tir de roquette en provenance de la bande de Gaza a été observé jeudi en fin de journée par Tsahal. L'armée israélienne a confirmé que le projectile s'est abattu à l'intérieur du territoire israélien, sans préciser sa provenance exacte. Ni le Hamas ni le Djihad islamique n'ont pour l'instant réagi à ces accusations.
La situation en Cisjordanie occupée reste explosive. Jeudi, l'armée israélienne a ouvert le feu sur un Palestinien qui, selon elle, se comportait de manière suspecte près d'une base militaire. Le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne a annoncé la mort d'Issa Jabali, 28 ans. Aucun détail supplémentaire n'a été donné.
Par ailleurs, dans le camp de réfugiés de Nur Shams, au nord de la Cisjordanie occupée, deux femmes, dont une enceinte de huit mois, ont été tuées cette semaine.
Donald Trump propose de déplacer les Palestiniens
La première phase du cessez-le-feu doit se terminer au début du mois de mars, et aucune négociation substantielle n'a encore eu lieu pour la seconde, qui prévoit la libération de dizaines d'autres otages en échange de la fin de la guerre.
La proposition de Donald Trump visant à déplacer environ deux millions de Palestiniens hors de Gaza et à les réinstaller dans d'autres pays complique encore l'avenir du cessez-le-feu. Le président américain a, de plus, appelé les Israéliens à faire vivre "un véritable enfer" au Hamas si les otages ne sont pas tous libérés samedi, et suggéré de transformer l'enclave en "Riviera du Moyen-Orient".
Ce plan a été accueilli favorablement par Israël mais rejeté fermement par les Palestiniens et les pays arabes, qui refusent tout afflux de réfugiés. Les organisations de droits de l'homme estiment qu'une telle déportation pourrait constituer un crime de guerre selon le droit international.
L'administration Trump a déjà levé les restrictions sur les transferts d'armes et prévoit la vente de sept milliards de dollars d'équipements militaires à Israël, approuvée sous l'administration Biden.
Pressions politiques pour une reprise de la guerre
Les alliés d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu appellent déjà à la reprise de la guerre à l'issue de la première phase, dans le but d'anéantir le Hamas et de mettre en œuvre le plan de Trump.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a averti mercredi que "les portes de l'enfer s'ouvriront sur sur le Hamas" si le groupe islamiste cessait de libérer des otages. Il a également affirmé qu'une "nouvelle guerre à Gaza" ne se terminerait que par la destruction de Hamas, permettant ainsi la mise en œuvre du plan de déplacement de Trump.
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, un allié clé de Netanyahu, plaide pour la reprise de la guerre, la "migration volontaire" de nombreux Palestiniens et la réinstallation de colonies juives à Gaza.