Un responsable de la Maison Blanche a annoncé la suspension de l'aide militaire américaine à Kyiv.
L'annonce intervient quelques jours après l'altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans le bureau Ovale.
Un responsable de la Maison Blanche, cité sous couvert d'anonymat par la chaîne de télévision conservatrice Fox News, a annoncé que l'administration Trump avait pris la décision de suspendre l'aide militaire américaine à l'Ukraine.
"Nous faisons une pause et réexaminons notre aide pour nous assurer qu’elle contribue à la recherche d’une solution", a déclaré le représentant. Une manière de faire pression sur Volodymyr Zelensky.
Le vice-président américain J. D. Vance, qui a lui aussi eu un échange tendu avec le président ukrainien à la Maison Blanche estime que ce dernier a "montré un refus clair de s’engager dans le processus de paix."
Un peu plus tôt, Donald Trump s'en était de nouveau pris à Volodymyr Zelensky, sans le nommer : "Si quelqu'un ne veut pas conclure d'accord, il ne restera pas très longtemps dans les parages".
Le président ukrainien exprime des doutes quant à la confiance qu'il peut accorder au président russe Vladimir Poutine et insiste sur le fait que tout cessez-le-feu doit inclure des garanties de sécurité de la part des États-Unis et de l'Europe.
Il a également suggéré que la fin du conflit est encore "très, très loin", une déclaration que le président américain a qualifiée de "pire" possible dans un message sur Truth Social.
Lors de son prochain discours devant le Congrès, Donald Trump devrait évoquer l'avenir d'un accord américano-ukrainien portant sur les minéraux des terres rares, qui est désormais remis en question.
L'escalade des tensions commerciales
Le président Trump a également annoncé que les États-Unis commenceraient à imposer des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique à partir de mardi.
Cette annonce a suscité des inquiétudes quant à la possibilité d'un nouveau conflit commercial en Amérique du Nord, qui pourrait exacerber l'inflation et ralentir la croissance économique.
Donald Trump estime que ces droits de douane sont nécessaires pour inciter les deux pays à prendre des mesures plus fortes contre le trafic de fentanyl et l'immigration clandestine.
Il a également réitéré son intention de faire passer les droits de douane sur toutes les importations chinoises de 10 à 20 %, en réponse aux exportations de fentanyl de la Chine vers les États-Unis. Il reproche à la Pékin de ne pas prendre de mesures suffisantes pour lutter contre la crise actuelle des drogues illicites.
Le président américain a également indiqué que ces droits de douane s'inscrivaient dans le cadre d'un programme plus large visant à remédier aux déséquilibres commerciaux et à encourager la relocalisation de l'industrie manufacturière aux États-Unis.
Donald Trump avait déjà accordé un délai d'un mois au Mexique et au Canada pour leur permettre de faire des concessions, mais il a maintenant déclaré qu'il n'y avait plus de place pour la négociation, indiquant ainsi que les nouveaux tarifs douaniers imposés aux deux pays allaient être appliqués.
Les produits énergétiques canadiens, tels que le pétrole et l'électricité, seront également frappés d'un droit de douane de 10 %.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a réagi en soulignant que le Canada était prêt à riposter en imposant ses propres droits de douane, évalués à 155 milliards de dollars (148 milliards d'euros).
De son côté, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a déclaré que le Mexique se préparait aussi à répondre : "Nous prendrons nos décisions, et il y a un plan, il y a une unité au Mexique".
Le Mexique avait déjà répondu aux exigences de Trump en déployant 10 000 soldats de la Garde nationale pour lutter contre le trafic de drogue et l'immigration illégale.