Le premier ministre hongrois a rencontré le président russe à Moscou afin d'obtenir davantage de pétrole et de gaz, malgré les efforts de l'UE pour réduire les importations d'énergie russe d'ici à 2027.
Viktor Orbán a choisi le Kremlin pour défier ouvertement l’Union européenne. "Je tiens à réaffirmer que les approvisionnements énergétiques en provenance de Russie constituent actuellement la base de l’approvisionnement énergétique de la Hongrie et qu’ils le resteront à l’avenir", a déclaré le premier ministre hongrois.
Viktor Orbán, rare dirigeant européen proche à la fois du président américain et du président russe, n’a pas cherché à diversifier les importations depuis le déclenchement de l’invasion russe en Ukraine en février 2022. Il a refusé d’envoyer une aide militaire à l’Ukraine et s’est opposé au sein de l’Union européenne et de l’Otan à toute action plus ferme contre la Russie. Sa visite au Kremlin intervient alors que le bloc européen tente de se libérer de sa dépendance aux hydrocarbures russes et de maintenir la pression sur Moscou.
Une position "équilibrée", selon Poutine
À quelques mois d’élections législatives, Viktor Orbán a rappelé sur les réseaux sociaux vouloir sécuriser l’approvisionnement en énergie "à un prix abordable", mettant en avant les prix bas dans son pays grâce au gaz et au pétrole russes. Il s’est rendu début novembre aux Etats-Unis, obtenant du président américain Donald Trump une dérogation aux sanctions liées au pétrole russe valable un an.
Le premier ministre hongrois a également souligné que la Hongrie subissait "des pertes économiques importantes" à cause de la guerre et a réitéré sa volonté de "servir de lieu pour des négociations de paix". Le président russe Vladimir Poutine s’est dit "très heureux" de la poursuite des relations entre Moscou et Budapest "malgré toutes les difficultés d’aujourd’hui", saluant la position "équilibrée" de Viktor Orbán sur "la question ukrainienne". Il a répété que le conflit ne prendrait fin que si l’Ukraine acceptait de renoncer aux territoires revendiqués par Moscou, faute de quoi l’armée russe les prendrait "par la force".
La visite du premier ministre hongrois au Kremlin n’a pas surpris le chancelier allemand Friedrich Merz : "ce n’est pas nouveau. Il a ses propres idées pour mettre fin à cette guerre, qui jusqu’à présent ne se sont pas concrétisées", a-t-il commenté. La rencontre s’inscrit dans un contexte où les Européens tentent de sécuriser leur place à la table des négociations avec les Etats-Unis, l’Ukraine et la Russie.