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Viktor Orbán va rencontrer Vladimir Poutine pour discuter de la guerre en Ukraine et de l'énergie

 Le président russe Vladimir Poutine, à droite, et le premier ministre hongrois Viktor Orban se serrent la main lors d'une réunion à Moscou, le 5 juillet 2024. (Valeriy Sharifulin, Sputnik, Kremlin
Le président russe Vladimir Poutine, à droite, et le premier ministre hongrois Viktor Orban se serrent la main lors d'une réunion à Moscou, le 5 juillet 2024. (Valeriy Sharifulin, Sputnik, Kremlin Tous droits réservés  AP Photo
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Par Sandor Zsiros
Publié le
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Le Premier ministre hongrois est l'un des rares dirigeants européens à avoir maintenu des liens avec le président russe. Leur rencontre intervient à un moment diplomatique tendu dans le cadre des efforts internationaux visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán rendra visite au président russe Vladimir Poutine, ce vendredi 28 novembre. Avec cette rencontre, il va rompre avec un quasi-consensus parmi les dirigeants européens selon lequel il faut augmenter la pression sur Moscou en imposant davantage de sanctions et en isolant le pays dans le but d'arriver à la fin de la guerre en Ukraine.

Cette rencontre intervient alors que les Européens s'efforcent de convaincre l'administration Trump de négocier un accord de paix qui garantisse la souveraineté de Kyiv, après qu'un plan controversé élaboré par des diplomates russes et américains a fuité la semaine dernière. Ce plan proposait des concessions importantes de la part de l'Ukraine en termes de territoire et d'armée, tout en excluant totalement les dirigeants ukrainiens et européens des négociations.

Donald Trump a depuis assuré avoir "affiné" son plan à la suite de pourparlers avec le gouvernement ukrainien, mais n'a pas encore été finalisé. Et pour preuve, le président états-unien a indiqué envoyer des négociateurs à Kyiv et Moscou. Le Kremlin a d'ailleurs confirmé une rencontre entre Vladimir Poutine et Steve Witkoff.

Une visite axée sur l'énergie

Viktor Orbán est l'un des rares dirigeants européens à toujours entretenir des liens diplomatiques avec la Russie. Le Premier ministre hongrois insiste sur le fait que l'Ukraine ne peut pas gagner la guerre militairement et a accusé les dirigeants européens de "vouloir la guerre, pas la paix". Il a également ignoré les conseils de la plus haute diplomate de l'UE, Kaja Kallas, qui lui demandait d'éviter les rencontres bilatérales avec les Russes.

S'exprimant depuis la Serbie, où il a rencontré le président Aleksandar Vučić, Viktor Orbán a déclaré que sa visite en Russie serait principalement axée sur l'énergie.

Car la Hongrie a obtenu une exemption des sanctions américaines touchant les compagnies pétrolières russes au début du mois. Budapest cherche à présent à conclure des contrats avec des fournisseurs russes de pétrole et de gaz, alors même que l'UE appelle ses États membres à diversifier leurs sources d'énergie.

"Je dois veiller à ce que nous obtenions du pétrole et du gaz, et pas seulement du papier et un permis. Je négocierai pour cela, j'espère avec succès", a déclaré Viktor Orbán, en référence à l'exemption américaine accordée par Donald Trump.

La Hongrie importe de grandes quantités de gaz naturel et de pétrole de Russie par les gazoducs Druzhba et South Stream. Le maintien des prix de l'énergie à un niveau bas est une priorité politique majeure pour le gouvernement Orbán à l'approche des élections législatives d'avril prochain.

L'opposition, dirigée par Péter Magyar, candidat conservateur beaucoup plus jeune, mène une campagne agressive critiquant les mauvais résultats économiques du gouvernement et le coût de la vie.

Avant la visite du Premier ministre hongrois, Vladimir Poutine a déclaré qu'il était prêt à discuter de la centrale nucléaire Paks 2, un projet énergétique historique lancé par Viktor Orbán visant à construire de nouveaux réacteurs nucléaires en utilisant la technologie russe.

Pour la Hongrie, ce projet est un exercice d'équilibre, car les réacteurs seraient russes, mais le combustible nécessaire à leur fonctionnement proviendrait des États-Unis. Lors de sa visite à Washington, Viktor Orbán a réaffirmé qu'il utiliserait du combustible américain pour ce réacteur. Selon Vladimir Poutine, l'accord sera compliqué à trouver et il faut encore le mettre au point. "Certaines questions doivent être examinées plus en détail", a-t-il ajouté avant la réunion.

Moment critique pour l'Ukraine

Lors de sa visite à Moscou, Viktor Orbán devrait également discuter de la guerre en Ukraine. Depuis février 2022, la Hongrie a systématiquement refusé de fournir une aide militaire ou financière à l'Ukraine, préférant entretenir des relations diplomatiques et commerciales avec la Russie.

Viktor Orbán s'oppose aux sanctions contre la Russie, qu'il qualifie d'inefficaces et de contre-productives pour l'économie européenne. Il a également bloqué la candidature de l'Ukraine à l'adhésion à l'UE, même si les négociations progressent, en invoquant le risque d'"élargissement de la guerre".

Sa position est désavouée par la plupart des dirigeants européens, qui sont favorables aux sanctions et ont appelé à un cessez-le-feu inconditionnel de la part de Moscou avant l'ouverture de négociations politiques.

Marc Loustau, chercheur affilié à la Central European University de Budapest, a déclaré que cette visite pourrait mettre en péril l'unité de l'UE à un moment critique. Car le bloc aide Kyiv dans ses négociations avec Washington et espère convaincre l'administration Trump que le pays ne devrait accepter qu'un règlement équitable et respectueux de la souveraineté ukrainienne.

"Viktor Orbán tente de légitimer l'approche anti-européenne de Donald Trump", a-t-il assuré à Euronews. "L'Europe devrait faire comprendre que Viktor Orbán ne parle pas au nom du bloc."

Le week-end dernier, Viktor Orbán a envoyé une lettre à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, exigeant un soutien européen inconditionnel aux pourparlers de paix de Donald Trump et aux discussions directes avec la Russie. Lors de sa visite à Washington, il a assuré au président républicain que "le problème, ce sont les Européens et Bruxelles".

Le Conseil européen a appelé à plusieurs reprises à la fin des hostilités et à une paix juste.

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