Alors que le président américain a de nouveau remis en question l'alliance transatlantique ce jeudi, Emmanuel Macron a rappelé l’histoire commune de la France et des États-Unis.
Répondant aux nouvelles déclarations de Donald Trump qui a une fois de plus mis en doute l’engagement des États-Unis envers l’Alliance atlantique, Emmanuel Macron a réaffirmé jeudi la loyauté de la France envers l’OTAN.
Le président français a rappelé les liens historiques forts unissant la France et les États-Unis, citant notamment le rôle du marquis de Lafayette lors de la guerre d’Indépendance américaine. "Nous avons toujours été là les uns pour les autres", a-t-il insisté.
La France a fait preuve de "respect et d'amitié" à l'égard des États-Unis, a déclaré Emmanuel Macron. "Je pense que nous sommes en droit d'attendre la même chose", a-t-il ajouté.
Trump conditionne la défense des alliés à leurs dépenses
Lors d’une déclaration à la presse jeudi, Donald Trump a répété son scepticisme quant à l’engagement américain en cas d’attaque contre un pays membre de l’OTAN, si celui-ci ne contribue pas suffisamment à sa propre défense.
« S’ils ne paient pas, je ne vais pas les défendre », a indique le président américain estimant que les efforts des membres européens pour atteindre l’objectif de 2 % du PIB en dépenses militaires ne sont toujours "pas suffisants" et qu’ils "devraient payer davantage". Le président américain a également cité la France comme exemple d'un allié dont il n'est "pas sûr".
L’article 5, garantie d'une réponse de défense collective
L’article 5 du traité de l’Atlantique Nord stipule cependant que toute attaque contre un membre de l’OTAN entraîne une réponse collective.
L’OTAN avait activé cet article pour la première fois de son histoire après les attentats du 11 septembre 2001, en soutien aux États-Unis. La France et d’autres membres avaient alors participé à la plus grande opération militaire de l’Alliance en Afghanistan.
Des voix rassurantes au sein de l’OTAN
Les commentaires de Donald Trump font suite à ceux du secrétaire américain à la défense, Pete Hegseth, qui a déclaré le mois dernier dans un discours que Washington ne participerait pas à une éventuelle force de maintien de la paix en Ukraine et ne se porterait pas à la défense d'un pays de l'OTAN qui le ferait en cas d'attaque de la part de la Russie.
Malgré ces déclarations, Matt Whitaker, candidat choisi par Donald Trump pour être ambassadeur des États-Unis auprès de l’OTAN, a tenu à rassurer mercredi en affirmant que l’engagement américain envers l’Alliance et l’article 5 resterait " inébranlable".
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a également cherché à réaffirmer la force de l'alliance plus tôt dans la journée de jeudi, en déclarant aux journalistes à Bruxelles : "Permettez-moi d'être clair, la relation transatlantique et le partenariat transatlantique restent le fondement de notre alliance.
Trump met l'OTAN sous pression
"Le président Trump a clairement exprimé l'engagement des États-Unis et son engagement personnel envers l'OTAN, et il a également clairement exprimé l'attente que nous, en Europe, devions faire plus en termes de dépenses de défense", a t-il ajouté
Depuis sa campagne présidentielle de 2016, Donald Trump exige une augmentation des dépenses militaires des alliés. En 2023, l’ancien secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, annonçait que 23 des 32 États membres avaient atteint l’objectif des 2 % de dépenses militaires, un record.
M. Trump s’attribue le mérite de ces avancées, affirmant que ses menaces ont forcé les Européens à revoir leur stratégie.