Le président ukrainien Volodymyr Zelensky affirme que Vladimir Poutine "se prépare à rejeter" une proposition de cessez-le-feu de 30 jours soutenue par les États-Unis et l'Ukraine.
Plusieurs personnes ont été blessées dans des frappes russes sur l'Ukraine dans la nuit de jeudi à vendredi, alors que le président russe Vladimir Poutine a émis des réserves sur la proposition américaine d'un cessez-le-feu de 30 jours avec Kyiv.
Oleh Syniehubov, le gouverneur de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, a déclaré que de nombreuses personnes, dont des enfants, avaient été blessées lorsqu'un drone russe est tombé dans une zone ouverte.
Selon les forces armées ukrainiennes, 146 affrontements entre les forces ukrainiennes et russes ont été enregistrés jeudi.
Vladimir Poutine "favorable" à un accord mais avec "des nuances"
Les combats se poursuivent alors que Vladimir Poutine a remis en question l'accord de cessez-le-feu proposé par l'Ukraine et les États-Unis, qui prévoit une trêve de 30 jours, notamment en mer Noire et sur la ligne de front.
Lors d'une conférence de presse avec son homologue bélarusse Alexandre Loukachenko, jeudi à Moscou, le dirigeant russe a déclaré qu'il était "favorable" à un accord en vue d'une paix durable mais que certaines "questions" devaient être discutées avec les États-Unis.
Vladimir Poutine affirme que Washington a persuadé Kyiv d'accepter un cessez-le-feu en raison de la situation actuelle sur le champ de bataille, en particulier dans la région russe de Koursk, où l'Ukraine a lancé une incursion surprise l'année dernière.
Les forces russes "avancent presque" partout à Koursk, déclare le président russe, suggérant que les négociations sur le cessez-le-feu devraient mentionner le sort des troupes ukrainiennes dans la région.
"Tous ceux (les troupes ukrainiennes) qui se trouvent là-bas vont-ils sortir sans se battre ? Ou bien les dirigeants ukrainiens vont-ils leur ordonner de déposer les armes et de se rendre ?", demande Vladimir Poutine. "La manière dont la situation le long de la ligne de front sera résolue n'est pas claire".
En réponse, le président ukrainien Volodymyr Zelensky affirme que l'hésitation de Vladimir Poutine signifie qu'il "se préparait à rejeter l'accord".
Le président russe "a peur de dire directement au président Trump qu'il veut poursuivre cette guerre, qu'il veut tuer des Ukrainiens", affirme le dirigeant ukrainien. "C'est pourquoi, à Moscou, on entoure l'idée d'un cessez-le-feu de telles conditions préalables qu'il n'en sortira rien - ou du moins, qu'il sera retardé le plus longtemps possible".
Donald Trump évoque une déclaration "prometteuse" mais "incomplète"
Pour sa part, le président américain Donald Trump a déclaré qu'il y avait de "bons signaux" de la part du Kremlin et a proposé de parler à son homologue russe.
Vladimir Poutine "a fait une déclaration très prometteuse, mais elle n'était pas complète", estime Donald Trump.
Jeudi, les médias américains ont annoncé que le président américain avait donné plus de détails sur les négociations avec la Russie et l'Ukraine, affirmant que les deux pays avaient discuté des terres qui seraient "conservées et perdues" et d'autres éléments d'un "accord final".
Précédemment, Donald Trump avait déjà déclaré qu'il pourrait faire "de très mauvaises choses financièrement" à la Russie si un accord n'était pas conclu.
Jeudi, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que la Russie était prête à discuter d'un accord, mais qu'elle ne voyait pas l'urgence d'arrêter les combats.
Elle a réaffirmé que Moscou n'accepterait pas la présence de troupes occidentales de maintien de la paix en Ukraine, une idée lancée par la France et le Royaume-Uni comme moyen de garantir la paix en cas de cessez-le-feu.
L'Ukraine a cependant déclaré qu'elle aurait besoin d'une forme de garantie de sécurité pour signer un accord de cessez-le-feu durable.
Moscou a répété à maintes reprises que ses principales exigences pour mettre fin à sa guerre contre l'Ukraine comprenaient l'arrêt de l'aide militaire à Kyiv, la démilitarisation de l'Ukraine et l'engagement que le pays ne rejoindrait pas l'alliance militaire de l'OTAN.