Le président ukrainien a déclaré publiquement pour la première fois que des troupes ukrainiennes avaient été actives autour de Belgorod, ce qui constitue la deuxième incursion dans les régions frontalières de la Russie depuis août 2024.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé la présence de troupes ukrainiennes dans la région russe de Belgorod, affirmant que les opérations actives dans les zones frontalières sont une réponse justifiée à l'invasion massive en cours de Moscou.
"Nous continuons à mener des opérations actives dans les zones frontalières, en territoire ennemi, et c'est tout à fait juste - la guerre doit retourner d'où elle vient", a déclaré le leader ukrainien.
Dans ce qui constitue la première déclaration officielle sur l'incursion dans l'oblast de Belgorod, Zelensky a souligné que l'objectif premier de ces actions était de protéger les villes et les localités ukrainiennes des régions de Soumy et de Kharkiv, que la Russie attaque régulièrement.
Des troupes ukrainiennes auraient franchi la frontière russe dans la région de Belgorod à la fin du mois de mars.
Selon l'évaluation de l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW) du 29 mars, les images géolocalisées ont confirmé que les forces ukrainiennes ont avancé jusqu'au village de Popovka, près de la frontière entre la Russie et l'Ukraine.
Moscou a également confirmé l'invasion, déclarant que les troupes ukrainiennes tentaient de "s'enfoncer" dans la partie occidentale de la région de Belgorod. Les autorités russes ont affirmé que Kyiv essayait de "créer un contexte négatif" dans le cadre des pourparlers en cours entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
Ce n'est pas la première fois que les forces ukrainiennes franchissent la frontière de Belgorod. Elles ont mené des raids occasionnels depuis 2023, y compris avec des soldats volontaires russes combattant du côté ukrainien. Ces raids ont généralement duré quelques heures et n'ont pas eu d'importance militaire stratégique.
Cette situation contraste avec l'opération en cours, qui ressemble davantage à l'incursion de Koursk en août 2024.
Alors que les troupes ukrainiennes franchissaient la frontière avec la région de Belgorod, elles se retiraient également de la ville russe de Koursk, où les forces de Moscou ont repris le centre logistique de Soudja et une grande partie du territoire que les troupes ukrainiennes tenaient depuis le mois d'août de l'année dernière.
Le nombre de soldats présents sur le terrain, l'importance accordée par Kyiv à la nouvelle incursion à Belgorod et la durée pendant laquelle elle compte s'y maintenir ne sont pas encore clairs.
Les États-Unis s'impatientent
Pendant ce temps à Washington, le président Donald Trump a déclaré ce lundi lors de sa rencontre avec Benjamin Netanyahu, qu'il n'était "pas content" des frappes incessantes de la Russie en Ukraine, alors que son administration tente de négocier la paix entre les deux nations.
Interrogé par des journalistes, il a répondu : "Je ne suis pas content de ce qui se passe avec les bombardements, parce qu'ils bombardent comme des fous en ce moment. Ils bombardent - je ne sais pas ce qui se passe là-bas".
Cette pique lancée à l'encontre de Vladimir Poutine, fait suite à un tir de missile russe meurtrier sur Kryvyi Rih qui a tué au moins 19 personnes, dont neuf enfants, le 4 avril. Il s'agit de l'une des attaques les plus meurtrières de la guerre depuis le début de l'année.