L'attentat qui a fait au moins 27 morts a ravivé la crise entre l'Inde et le Pakistan, New Delhi annonçant la fermeture du seul point de passage terrestre entre les deux pays. Quelles sont les racines du différend entre l'Inde et le Pakistan au sujet du Cachemire ?
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Au Cachemire indien, un attentat a fait au moins 27 morts ce mardi, à Pahalgam, destination touristique populaire dans la région himalayenne.
Selon la police, 26 Indiens et un Népalais figuraient parmi les victimes.
L'attaque, le pire contre des civils en Inde depuis la fusillade de Bombay en 2008 a ébranlé la région relativement paisible du Cachemire, qui a connu une reprise du tourisme depuis le déclin de l'insurrection anti-indienne au cours des dernières années.
Les agences de sécurité indiennes affirment que, la Résistance du Cachemire, qui a revendiqué l'attentat, est une façade pour des organisations militantes basées au Pakistan, telles que Lashkar-e-Taiba et Hizbul Mujahideen.
Origines des tensions
Le Cachemire est un territoire ethniquement diversifié qui, depuis des générations, est en proie à la violence, de nombreux pays tentant de le contrôler.
Son sort a été remis en question en 1947, lorsque les Britanniques ont divisé l'Inde, leur ancienne colonie, en deux pays : le Pakistan, à majorité musulmane, et le Pakistan, à majorité hindoue, qui a conservé le nom d'Inde.
Les deux pays convoitaient le Cachemire, riche en beautés naturelles et en ressources. Quelques mois après la partition, et après quelques résistances, le souverain hindou du Cachemire, région à majorité musulmane, a accepté d'être rattachée à l'Inde.
Les batailles entre l'Inde et le Pakistan
L'Inde et le Pakistan se sont toutefois livrés trois guerres au Cachemire. La région a également été le théâtre de nombreuses batailles internes, certains groupes militants menant des opérations militaires contre les pèlerins hindous dans la région.
Depuis la dernière guerre, en 1999, le Cachemire est resté l'une des régions les plus militarisées du monde.
L'Inde et le Pakistan, qui possèdent tous deux l'arme nucléaire, ont frôlé un nouveau conflit à plusieurs reprises, notamment en 2019, lorsqu'un attentat-suicide à la bombe au Cachemire a tué au moins 40 soldats indiens.
L'Inde a accusé le Pakistan d'être à l'origine de l'attaque, et le groupe militant Jaish-e-Mohammad, basé au Pakistan, a revendiqué l'attentat. Bien qu'Islamabad ait nié la présence de responsables du groupe sur son territoire, des responsables indiens et américains ont déclaré qu'il opérait toujours dans le pays et l'ont qualifié de groupe terroriste.
Les deux pays n'ont pas changé de position sur le Cachemire au cours des cinquante dernières années, malgré des décennies de violence et les tentatives de médiation des Nations unies.
L'Inde a accusé le Pakistan de parrainer la violence séparatiste, mais ce dernier a nié cette accusation, affirmant que le conflit du Cachemire devrait être résolu par un référendum mandaté par l'ONU qui permettrait aux Cachemiris de déterminer leur propre statut, ce que New Delhi a rejeté.
En 2019, le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi a annulé une partie de la constitution indienne qui accordait l'autonomie à l'État du Jammu-et-Cachemire. Cette décision, qui vise à intégrer totalement la partie indienne du Cachemire, s'inscrit dans le cadre de son programme nationaliste hindou.
Son gouvernement a commencé à administrer la région directement depuis New Delhi, en mettant en place une présence sécuritaire massive dans la région et en coupant les communications avec le monde extérieur. Le gouvernement a emprisonné des milliers de dirigeants politiques, de militants des droits de l'homme et de civils, selon les rapports sur les droits de l'homme.
Le Pakistan a condamné les mesures prises par l'Inde. Mais de violents troubles ont également éclaté dans la partie du Cachemire contrôlée par le Pakistan. Les manifestations ont reflété un sentiment général de mécontentement à l'égard du pouvoir pakistanais. L'autorité directe de l'Inde a atténué la flambée de violence dans la partie du Cachemire contrôlée par le Pakistan.
Vers un nouveau conflit ?
SelonThe bridge chronicle, de nouvelles images prises mardi ont révélé une activité importante de l'armée de l'air pakistanaise près de la ligne de contrôle au Jammu-et-Cachemire.
Selon le site web américain, le déploiement de l'armée de l'air pakistanaise et ses sorties intensives indiquent une escalade plus sérieuse, peut-être en réponse aux récentes opérations antiterroristes indiennes ou en prélude à la riposte à une attitude agressive de l'Inde après l'attaque du Cachemire.
Selon le magazine britannique The Economist, l'attaque de Pahalgam menace de déclencher une nouvelle confrontation militaire entre l'Inde et le Pakistan, qui possèdent des armes nucléaires et se sont livrés deux guerres, ainsi qu'un autre conflit limité, au sujet du Cachemire depuis leur indépendance en 1947.
Depuis le début du mois d'avril 2025, la région a été le théâtre de multiples violations du cessez-le-feu et de tentatives d'infiltration par les forces pakistanaises le long de la ligne de contrôle, en particulier dans des secteurs tels que Poonch et Krishna Ghati.
Les forces indiennes ont réagi avec fermeté et détermination, déjouant les tentatives d'infiltration et la pose d'explosifs par des militants soutenus par des groupes basés au Pakistan.