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Une rencontre "potentiellement historique" entre Zelensky et Trump aux obseques du pape

Volodymyr Zelensky et Donald Trump s'entretiennent alors qu'ils assistent aux funérailles du pape François au Vatican, le samedi 26 avril 2025.
Volodymyr Zelensky et Donald Trump s'entretiennent alors qu'ils assistent aux funérailles du pape François au Vatican, le samedi 26 avril 2025. Tous droits réservés  AP/Ukrainian Presidential Press Office
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Par Serge Duchêne avec AP
Publié le Mis à jour
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La rencontre suit plusieurs déclarations de Trump sous forme d'ultimatums et une contre-proposition ukrainienne à son "plan de la paix" qui, selon les Ukrainiens et les Européens, donne à Moscou presque tout ce qu'elle demandait depuis son invasion à grande échelle de l'Ukraine en 2022.

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Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se sont rencontrés avant les funérailles du pape.

« Nous avons beaucoup discuté en tête-à-tête. Nous espérons des résultats sur tous les points abordés », a déclaré Zelensky dans un message publié samedi sur X. « Protéger la vie de nos citoyens. Cessez-le-feu total et inconditionnel. Une paix durable et fiable qui empêchera une nouvelle guerre d'éclater. »

« Une rencontre hautement symbolique qui a le potentiel de devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a-t-il conclu, remerciant le président américain.

Le directeur de la communication de la Maison Blanche, Steven Cheung, a confirmé les affirmation du porte-parole de Zelensky, Serhii Nykyforov, et a déclaré qu'ils « se sont rencontrés en privé aujourd'hui et ont eu une discussion très productive ». Il a ajouté : « Nous aurons plus de détails sur cette rencontre ».

Cette rencontre, qui aurait duré un quart d'heure, a été la première depuis une violente altercation des deux hommes dans le bureau ovale à Washington en février.

Selon Sky News, les présidents américain et ukrainien ont convenu de s'entretenir à nouveau après la cérémonie.

Peu après son arrivée à Rome vendredi, Donald Trump a déclaré sur les médias sociaux que l'Ukraine et la Russie devraient se rencontrer pour des « discussions de très haut niveau » afin de mettre fin à la guerre de trois ans déclenchée par l'invasion de la Russie. Son envoyé, Steve Witkoff, a rencontré le président russe Vladimir Poutine plus tôt dans la journée de vendredi, et Trump a déclaré que les deux parties étaient « très proches d'un accord ».

La rencontre de Trump avec Zelensky a eu lieu peu de temps après que le président américain a fait sa déclaration la plus définitive à ce jour sur la nécessité pour l'Ukraine de céder des territoires à la Russie pour mettre un terme à la guerre. Il a déclaré dans une interview au magazine Time publiée vendredi que « la Crimée restera avec la Russie ».

La Russie s'est emparée de la péninsule stratégique située le long de la mer Noire, dans le sud de l'Ukraine, en 2014, des années avant l'invasion à grande échelle qui a débuté en 2022. Zelensky souhaite récupérer la Crimée et d'autres territoires ukrainiens saisis par la Russie, mais cette demande est devenue un point de friction pour M. Trump.

En évoquant la Crimée lors de l'interview, qui s'est déroulée à la Maison Blanche mardi, M. Trump a déclaré : « Tout le monde comprend que la Crimée est avec eux depuis longtemps ».

Mais si Trump et son vice-président J.D. Vance se sont dits prêts cette semaine à reconnaître la souveraineté russe sur la Crimée, les Américains ont à plusieurs reprises fait savoir aux Ukrainiens qu'ils n'exigeraient pas de Kyiv qu'elle le fasse, et qu'ils n'attendraient pas non plus des Européens qu'ils suivent l'exemple américain.

Un nouvel ultimatum de Trump à l'Ukraine

Le plan du président américain Donald Trump prévoit que la Russie conserve le contrôle des territoires ukrainiens occupés - cette condition est « définitive ». Selon le Times qui cite une source proche de l'envoyé spécial du président américain, Steve Witkoff, il s'agit là d'un ultimatum lancé à Kyiv : accepter ou perdre le soutien des États-Unis.

Selon cette source, Trump estime que le président ukrainien « n'a pratiquement pas d'autre choix » que d'accepter le plan proposé. Il a menacé de se retirer du processus de paix dès la semaine prochaine si aucun accord n'était conclu.

La proposition américaine, que Witkoff a présentée à Moscou et à Kyiv, comprend la reconnaissance officielle par les États-Unis du contrôle de la Russie sur la Crimée, ainsi que la reconnaissance de facto du contrôle russe sur les régions du sud et de l'est de l'Ukraine saisies à la suite d'une invasion totale en 2022.

La proposition concurrente euro-ukrainienne stipule que la question du contrôle des territoires ne sera discutée qu'après la conclusion d'un cessez-le-feu.

Une contre-proposition ukrainienne au "plan de la paix" de Trump

Selon le New York Times, les dirigeants ukrainiens ont rédigé une contre-proposition à un plan de l'administration Trump qui a suscité des critiques pour avoir trop concédé à la Russie. Bien que la contre-proposition s'en tienne à certaines des demandes antérieures de Kyiv, elle laisse entrevoir des concessions possibles sur des questions qui ont longtemps été considérées comme insolubles.

Selon ce plan, que le New York Times s'est procuré, il n'y aurait aucune restriction sur la taille de l'armée ukrainienne, un « contingent de sécurité européen » soutenu par les États-Unis serait déployé sur le territoire ukrainien pour garantir la sécurité, et les avoirs russes gelés seraient utilisés pour réparer les dommages causés en Ukraine pendant la guerre.

Ces trois dispositions pourraient constituer des obstacles pour le Kremlin, mais certaines parties du plan ukrainien suggèrent la recherche d'un terrain d'entente. Il n'est pas fait mention, par exemple, de la récupération par l'Ukraine de tous les territoires saisis par la Russie, ni de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, deux questions dont le président Volodymyr Zelensky dit depuis longtemps qu'elles ne font pas l'objet de négociations.

La dernière proposition de l'Ukraine ne demande pas, par exemple, que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN - à laquelle Moscou est farouchement opposée - soit garantie, bien que cette position soit défendue depuis longtemps par M. Zelensky. Le texte dit plutôt : « L'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN dépend d'un consensus entre les membres de l'Alliance ».

Lors des discussions à Londres et à Paris, les responsables américains ont réitéré l'intention de M. Trump de s'opposer à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, mais ils ont dit à leurs homologues ukrainiens que cette position ne lierait pas les futurs présidents américains si l'un d'entre eux avait une position différente.

De son côté, l'agence Reuters publie en entier (en anglais) le texte d'une série de propositions sur la façon de mettre fin à la guerre de la Russie en Ukraine qui ont été remises à la partie américaine mercredi par des responsables ukrainiens et européens lors de discussions à Londres.

Comme affirme la CNN, Washington et Kyiv restent en profond désaccord sur les termes d'un accord-cadre de paix avec la Russie. Les principales pierres d'achoppement sont les garanties de sécurité pour l'Ukraine et la position américaine sur la reconnaissance du contrôle de la Crimée par la Russie.

En même temps, selon le Telegraph, ces dernières semaines, les États-Unis ont exprimé en privé leur volonté de fournir des garanties de sécurité à un contingent militaire de la « coalition des volontaires » qui pourrait être déployé en Ukraine après la conclusion d'un accord de paix avec la Russie.

Trump se ravise ?

À contre-courant de ses déclarations précédentes, samedi après-midi le président américain a déclaré qu'il n'y avait aucune raison pour que Vladimir Poutine lance des frappes de missiles sur l'Ukraine ces derniers jours alors que les négociations se poursuivent pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

Donald Trump estime qu’un tel comportement du président russe indique que Poutine ne souhaite pas vraiment que la guerre se termine. En réponse, le dirigeant américain a menacé Moscou de nouvelles sanctions.

"Poutine n'avait aucune raison de lancer des missiles sur des zones civiles, des villes et des villages ces derniers jours. Cela me fait penser qu'il ne veut peut-être pas arrêter la guerre, qu'il me mène en bateau et qu'il faut le traiter différemment, par des sanctions bancaires ou secondaires. Trop de gens meurent !" — a écrit Trump sur son réseau social Truth Social.

La veille, le 25 avril, Vladimir Poutine avait tenu une nouvelle réunion au Kremlin avec l'envoyé spécial de Trump, Steve Witkoff, concernant les négociations de paix entre Moscou et Kiev. Comme l'a rapporté samedi le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, lors de la réunion, Poutine a réitéré que « la partie russe est prête à reprendre le processus de négociation avec l'Ukraine sans aucune condition préalable ».

Sources additionnelles • Ukraïnska Pravda, The Times, The New York Times, Reuters, CNN, Telegraph, Meduza

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