Lors d'un entretien exclusif avec Euronews, le ministre albanais des Affaires étrangères, Igli Hasani, a déclaré que la récente réforme judiciaire du pays était une étape majeure vers l'adhésion à l'UE.
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L'Albanie espère achever les négociations techniques d'adhésion à l'UE d'ici 2027 et rejoindre le bloc à part entière en 2030.
À cette fin, Tirana a récemment adopté une largue réforme du système judiciaire, qui vise à lutter contre la corruption généralisée dans ce pays des Balkans.
La "pierre angulaire d'un changement de perception"
Le ministre albanais des Affaires étrangères, Igli Hasani, a accordé une interview exclusive à Euronews lors de sa visite en Grèce, cette semaine. Selon lui, cette réforme de la justice est une étape majeure vers l'adhésion à l'UE.
"La réforme du système judiciaire a été la pierre angulaire du changement de perception face aux défis auxquels nous sommes confrontés", déclare-t-il.
"Elle a apporté de l'espoir à notre peuple et créé l'environnement nécessaire à la poursuite des investissements dans un pays qui n'a pas connu de réforme majeure de ce type depuis son indépendance".
Igli Hasani affirme par ailleurs que l'Albanie est le seul pays candidat à l'UE à avoir créé "un tel mécanisme, avec cette nouvelle classe de juges et de procureurs".
"Notre objectif est de poursuivre ces réformes, l'initiative anti-corruption doit être au cœur de notre travail et j'attends avec impatience que le nouveau Parlement élu il y a deux semaines en Albanie poursuive ces réformes", poursuit Igli Hasani.
Le parti socialiste du Premier ministre Edi Rama a remporté la majorité absolue lors des élections législatives du 11 mai, obtenant 52,3 % des voix et 83 mandats de députés sur les 140 du Parlement albanais.
"Le consensus est total"
Igli Hasani affirme qu'un large consensus existe en Albanie sur les réformes en cours, de la part de la population comme des responsables politiques de tous bords.
"93 à 95 % des Albanais estiment que la voie de notre pays vers l'Union européenne est positive [...], selon les chiffres des instituts de sondage", indique-t-il. "En Albanie, aucun élu au Parlement ou dans les gouvernements locaux ne pense le contraire".
"Le consensus est total, la seule pression exercée par l'opposition est de faire plus et plus vite, ce que nous faisons. Il s'agit d'un cas rare de large consensus à travers le spectre politique et d'une majorité absolue de la population en faveur de l'adhésion à l'UE".
Après deux ans de tensions dues à l'affaire du maire emprisonné Fredi Beleri, Athènes et Tirana se sont récemment engagées à renforcer leurs relations bilatérales, le ministre grec des affaires étrangères, George Gerapetritis, déclarant que "les ombres qui ont perturbé les relations entre les deux pays doivent être éliminées".
"Les relations gréco-albanaises sont très importantes", affirme-t-il. "Nous sommes deux pays, deux peuples, deux sociétés qui vivent côte à côte depuis des siècles, voire des millénaires. Nous devons cultiver ces relations de manière positive".
"Je suis très heureux d'avoir un homologue qui s'engage dans cette voie, qui est prêt à le faire. Nous avons traversé de nombreuses difficultés par le passé, non pas entre nous, mais ensemble", déclare quant à lui Igli Hasani, en saluant l'"engagement dans la même direction" de l'Albanie et de la Grèce "à faire partie de la même famille".