Des mouvements d’avions de ravitaillement et de chasseurs américains au-dessus de la Méditerranée orientale laissent entrevoir une consolidation de la posture militaire des États-Unis. À Téhéran, la population entame un exode massif.
Plusieurs avions-ravitailleurs de l’US Air Force ont été repérés mardi après-midi se dirigeant vers l’est au-dessus de la mer Méditerranée. Ces mouvements nourrissent les craintes d’une possible intervention militaire conjointe des États-Unis et d’Israël contre des installations nucléaires et de missiles en Iran.
"L'Iran ne peut pas se doter de l'arme nucléaire", a déclaré le président Donald Trump lundi soir, alors qu’il rentrait prématurément à Washington après le sommet du G7 au Canada." Tout le monde devrait immédiatement évacuer Téhéran", a-t-il ajouté.
Cette déclaration marque un virage abrupt dans la position américaine, qui jusqu’à récemment privilégiait une approche diplomatique du dossier iranien. Washington semble désormais envisager une option militaire directe.
Une activité aérienne américaine inhabituelle
Selon les sources militaires d'Euronews et des portails de surveillance de l'aviation en source ouverte tel que Flightradar24, l’activité aérienne américaine est en nette augmentation et permet de déduire un renforcement des capacités de frappe militaires américaines en Méditerranée.
Des avions ravitailleurs KC-135 Stratotanker ont décollé des bases américaines de la RAF de Mildenhall (Royaume-Uni) et Morón de la Frontera (Espagne), se dirigeant vers l’est au-dessus de la Méditerranée, en direction de destinations inconnues.
Des chasseurs F-15E et F-35 basés à Lakenheath, ainsi que des F-16CJ/DJ et F-16C/D venant respectivement de Spangdahlem et d’Aviano auraient été mobilisés.
Des photos partagées par des observateurs militaires montrent des ravitailleurs de Mildenhall escortant des chasseurs en manœuvres d'entraînement.
D’autres avions-citernes sont également en position stratégique à Ramstein (Allemagne), Aviano (Italie) et Chania-Souda (Crète), renforçant les capacités logistiques de l’aviation américaine dans la région.
Un ton offensif à Washington
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a confirmé lundi sur X que des "capacités supplémentaires" avaient été déployées afin de renforcer la posture défensive américaine dans la région.
Quelques heures plus tard, Donald Trump quittait brusquement le sommet du G7, invoquant une urgence sans lien avec les discussions en cours sur un éventuel cessez-le-feu.
"Je ne suis pas vraiment d’humeur à négocier. Nous avons mieux à faire qu’un cessez-le-feu", a-t-il déclaré à la presse.
Pressé de préciser le sens de ce "mieux", le président a ajouté : "Une fin, une vraie fin. Abandonner complètement - c'est bien aussi".
Israël appelle à l’action
Cette évolution américaine coïncide avec les déclarations du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, qui a exhorté les habitants de Téhéran à fuir immédiatement la capitale et avertit de frappes imminentes visant les infrastructures nucléaires iraniennes, notamment le site souterrain de Fordo.
Dans une interview à ABC News, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a par ailleurs évoqué la possibilité d’un assassinat ciblé du guide suprême iranien, Ali Khamenei, affirmant que cela "mettrait fin au conflit". Une déclaration que Donald Trump a semblé approuver le lendemain en parlant lui aussi de "mettre fin" à la situation actuelle.
Inquiétudes de la communauté internationale
Face à l'escalade, la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a exprimé de vives inquiétudes : "Si les États-Unis s'impliquent, cela entraînera certainement la région dans un conflit plus large. Et cela n'est dans l'intérêt de personne", a-t-elle déclaré à l’issue d’une vidéoconférence d’urgence avec les ministres des Affaires étrangères des 27 États membres.
À Téhéran, la population a entamé un exode massif. Des embouteillages bloquent les principales voies de sortie de la capitale et des milliers de résidents cherchent refuge vers le nord, notamment près de la mer Caspienne.