Islamabad condamne le bombardement par Washington des sites nucléaires iraniens, moins de 24 heures après avoir soutenu le président américain Donald Trump pour le prix Nobel de la paix.
Le Pakistan a condamné la décision du président américain Donald Trump de bombarder l'Iran, un jour après l'avoir proposé au prix Nobel de la paix pour avoir désamorcé la crise récente avec l'Inde et l'avoir décrit comme "un véritable pacificateur".
Islamabad a critiqué dimanche Washington pour avoir attaqué l'Iran, affirmant que les frappes "constituaient une grave violation du droit international" et du statut de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
"L'escalade sans précédent des tensions et de la violence, due à l'agression en cours contre l'Iran, est profondément inquiétante. Toute nouvelle escalade de tensions aura de graves conséquences préjudiciables pour la région et au-delà", a déclaré le ministère pakistanais des Affaires étrangères.
Lors d'un appel téléphonique dimanche avec le président iranien Massoud Pezeshkian, le premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif s'est dit préoccupé du fait que les bombardements avaient visé des installations placées sous le contrôle de l'AIEA.
L'armée américaine a frappé trois sites nucléaires iraniens clés tôt dimanche, après plus d'une semaine de frappes israéliennes sur l'Iran.
Le Pakistan entretient des liens étroits avec son voisin, l'Iran, et soutient ses attaques contre Israël, estimant qu'il a le droit de se défendre.
Dimanche, des centaines de musulmans chiites ont manifesté à Karachi, au Pakistan, pour protester contre les frappes américaines et israéliennes sur l'Iran.
Un jour plus tôt, le gouvernement pakistanais avait déclaré dans un message sur X qu'il avait décidé de recommander officiellement Trump pour le prix Nobel de la paix "en reconnaissance de son intervention diplomatique décisive et de son leadership crucial lors de la récente crise indo-pakistanaise".
Les relations entre les deux pays d'Asie du Sud se sont effondrées après le massacre de touristes dans la région du Cachemire, sous contrôle indien, en avril.
Les deux rivaux dotés de l'arme nucléaire se sont rapprochés de ce qui semblait être un conflit, dans les semaines qui ont suivi, s'attaquant mutuellement jusqu'à ce que d'intenses efforts diplomatiques, menés par Washington, aboutissent à une trêve dont Donald Trump s'est attribué le mérite.
Dans un message sur X, Islamabad a déclaré que M. Trump avait "fait preuve d'une grande clairvoyance stratégique et d'un sens aigu des affaires" et l'a décrit comme "un véritable pacificateur".
Cette recommandation pour le Prix Nobel de la paix fut formulée à la suite d'une rencontre entre le président américain et l'influant chef de l'armée pakistanaise, Asim Munir, qui s'est tenue à la Maison Blanche jeudi.
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le représentant spécial des États-Unis pour les affaires du Moyen-Orient, Steve Witkoff, ont également assisté à la réunion, qui a duré plus de deux heures.
Selon un communiqué de l'armée pakistanaise, un échange minutieux d’opinions a eu lieu sur les "tensions actuelles entre l'Iran et Israël, les deux dirigeants soulignant l'importance de la résolution du conflit ».
Alors que le Pakistan s'est empressé de remercier Donald Trump pour son intervention dans la crise qui l'oppose à l'Inde, New Delhi a minimisé l'importance de cette intervention et a déclaré qu'il n'était pas nécessaire de recourir à une médiation extérieure sur la question du Cachemire.
La région himalayenne du Cachemire est divisée entre le Pakistan et l'Inde, mais revendiquée par les deux pays dans son intégralité. L'Inde accuse le Pakistan de soutenir des groupes militants dans la région, ce qu'Islamabad nie.