Des témoins oculaires affirment que des frappes aériennes massives ont eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi sur cette ville du centre de Gaza, l'une des seules zones de l'enclave à ne pas avoir subi de dégâts importants depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
L'armée israélienne a lancé une opération terrestre lundi dans la ville de Deir al-Balah, au centre de Gaza, en envoyant des chars, un jour après avoir largué des tracts dans la zone pour ordonner à la population d'évacuer.
L'opération terrestre, la première à avoir lieu dans la ville depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, s'accompagne de frappes aériennes de l'aviation israélienne.
L'ONU dénonce "un coup dévastateur" pour la population locale
Des témoins oculaires ont déclaré que des frappes aériennes massives avaient eu lieu à Deir al-Balah pendant la nuit de lundi à mardi, l'une des dernières zones de la bande de Gaza à ne pas avoir subi de dégâts importants depuis le début du conflit.
La ville accueille des milliers de Palestiniens déplacés du sud de la bande de Gaza et constitue également la principale plaque tournante pour l'acheminement irrégulier de l'aide, de par sa situation centrale.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a mis en garde contre une opération militaire à Deir al-Balah après que Tsahal a ordonné l'évacuation de la ville dimanche.
"L'OCHA prévient que l'ordre de déplacement massif émis aujourd'hui par l'armée israélienne a porté un nouveau coup dévastateur aux lignes de vie déjà fragiles qui maintiennent les gens en vie dans la bande de Gaza", a déclaré l'agence dans un communiqué.
"Avec ce dernier ordre, la zone de Gaza soumise à des ordres de déplacement ou située à l'intérieur des zones militarisées par Israël est passée à 87,8 %, laissant 2,1 millions de civils coincés dans une zone fragmentée de 12 % de la bande, où les services essentiels se sont effondrés".
Israël suspecte le Hamas de détenir des otages à Deir-al-Balah
Des sources israéliennes affirment que Tsahal était jusqu'à présent resté à l'écart de Deir al-Balah parce qu'il soupçonne le Hamas d'y détenir des otages. Le groupe palestinien retient toujours 50 personnes en captivité à Gaza, dont au moins 20 seraient encore en vie.
Cette nouvelle opération militaire intervient alors que Gaza a connu dimanche sa journée la plus meurtrière pour les demandeurs d'aide en plus de 21 mois de guerre, avec au moins 85 Palestiniens tués alors qu'ils tentaient d'accéder à de la nourriture, selon des responsables locaux et de l'ONU.
Le bilan le plus lourd a été enregistré dans le nord de la bande de Gaza, où la situation est particulièrement critique. Au moins 70 Palestiniens ont été tués alors qu'ils tentaient d'obtenir de l'aide en passant par le point de passage de Zikim avec Israël, selon le Hamas.
Le Programme alimentaire mondial des Nations unies a déclaré que 25 camions transportant de l'aide étaient entrés à destination de "communautés affamées" lorsqu'ils se sont heurtés à des foules massives.
L'armée israélienne a déclaré que des soldats avaient procédé à des tirs de sommation lors d'un rassemblement de milliers de Palestiniens dans le nord de la bande de Gaza, qui constituaient selon elle "une menace", et qu'elle avait connaissance de quelques victimes. Elle a cependant accusé le Hamas d'avoir surévalué le nombre de morts.