La police a annoncé avoir rétabli l'ordre, après deux jours de protestations. Vingt-deux personnes sont mortes et près de 200 autres ont été blessées. De nombreux pillages et de dégradations ont aussi été recensés.
En Angola, la situation se calme progressivement. Ce mercredi 30 juillet, la police a déclaré avoir rétabli l'ordre dans la capitale, Luanda, ainsi que dans d'autres provinces du pays, où de nombreuses personnes vivent dans la pauvreté. La situation est "stable", a assuré le commissaire adjoint Mateus Rodrigues.
Au total, 22 personnes, dont un policier, sont mortes dans les protestations et près de 200 autres ont été blessées, a indiqué le ministère de l'Intérieur, ce mercredi. La veille, la police avait dit avoir arrêté plus de 1.200 manifestants.
Si la grogne populaire monte depuis trois semaines, elle a atteint son paroxysme, lundi, quand l'association des taxis du pays a décrété une grève de trois jours contre l'augmentation de plus de 30 % des prix du carburant. Début juillet, le gouvernement avait décidé de passer le prix de litre de 300 à 400 kwanzas (soit de 0,28 à 0,38 euros).
Une hausse qui a fait exploser le tarif des taxis, moyen de transport le plus emprunté par la population. Ils remplacent les bus publics, qui ne peuvent pas répondre à la demande. Cette augmentation a également eu un impact sur le pouvoir d'achat dans ce pays où un tiers de la population est au chômage.
De nombreuses destructions
La situation a dégénéré, lundi. La capitale angolaise a alors connu plusieurs foyers de tensions avec des pillages d'établissements alimentaires. Des véhicules ont également été détruits. Selon la police, 45 magasins, 25 voitures, 20 bus publics et trois agences bancaires ont été vandalisés. Les autobus du TCUL (Transport Collectif Urbain de Luanda) ont recommencé à circuler à 11 heures, ce mercredi, indique le Jornal de Angola.
Outre les pillages, des affrontements ont eu lieu à Luanda entre la police et des centaines de jeunes dans certains quartiers, rapporte le Novo Jornal. Les magasins, les marchés informels, y compris le marché de São Paulo, habituellement très fréquenté, et les stations-services ont été fermés. Les principales avenues de la capitale étaient désertes et la plupart des gens sont restés chez eux.
Mardi, les violences se sont étendues à d'autres provinces du pays, à Huambo, dans le sud, et Ícolo et Bengo, à l'est, où les troubles ont déjà été contenus, selon la police nationale.
"Aujourd'hui [mercredi, NDLR], nos forces étaient beaucoup plus attentives, beaucoup plus proches des événements et ces actes ont été réprimés de manière énergique, ce qui a permis de rétablir pratiquement l'ordre vers 16 heures [17 h heure française]", a déclaré le commissaire adjoint Rodrigues.
Les manifestants ont également protesté contre "la corruption" du MPLA, le parti à la tête du pays depuis son indépendant, en 1975.