Emmanuel Macron « prend acte » de la chute du gouvernement , renversé par l’Assemblée nationale, et « nommera un nouveau premier ministre dans les tout prochains jours », selon le communiqué de la présidence française. Bayrou sera reçu par le président ce mardi pour remettre sa démission.
Mise à jour : Emmanuel Macron « prend acte » de l’échec du gouvernement de François Bayrou, renversé par l’Assemblée nationale, et « nommera un nouveau premier ministre dans les tout prochains jours », a annoncé lundi soir l’Elysée dans un communiqué.
« Le président de la République prend acte du résultat du vote des députés aux termes de l’article 49.1 de la Constitution. Il recevra demain le premier ministre, François Bayrou, pour accepter la démission de son gouvernement », a écrit la présidence.
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Le Premier ministre français François Bayrou et son gouvernement minoritaire ont échoué après avoir perdu lundi un vote de confiance crucial au Parlement.
Dans le détail, 364 députés se sont prononcés contre, 194 pour, quand 25 élus ont choisi l’abstention.
Bayrou, nommé il y a moins d'un an après l'éviction du politicien conservateur et ancien négociateur du Brexit Michel Barnier, a perdu son pari après avoir convoqué un vote de confiance sans précédent sur son plan budgétaire controversé pour 2026.
Le président français Emmanuel Macron est désormais contraint de rechercher le cinquième Premier ministre depuis le début de son deuxième mandat en 2022, un Premier ministre qui serait capable de faire adopter un budget au sein d'un Parlement français fragmenté.
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN, extrême droite), a déclaré lundi : « Le véritable reset serait la démission du président français. »
Au sujet des prochaines étapes, Mme Le Pen a ajouté : « Le président n'a qu'une seule option : convoquer de nouvelles élections et laisser le pays choisir. »
Cependant, Emmanuel Macron a déclaré qu'il ne considérait pas la tenue de nouvelles élections anticipées comme son premier choix.
Au-delà des couloirs des institutions du pays, la patience du public s'amenuise.
Plusieurs groupes locaux ont appelé à des grèves nationales mercredi, tandis que les principaux syndicats français préparent des grèves et des manifestations le 18 septembre contre les coupes budgétaires imminentes.
Au cœur de cette confrontation se trouvaient les finances publiques fragiles de la France. Le déficit de l'année dernière a atteint 5,8 % du PIB, soit près du double du plafond de 3 % fixé par l'UE, tandis que la dette nationale s'élève désormais à plus de 3 300 milliards d'euros, soit environ 114 % de la production économique.
François Bayrou a fait valoir que des coupes drastiques étaient inévitables, proposant un plan visant à réduire les dépenses de 44 milliards d'euros d'ici 2026, en partie en supprimant deux jours fériés.
« Notre pronostic vital est en jeu. La France n'a pas eu de budget équilibré depuis 51 ans », a-t-il averti lors de son discours d'ouverture, soulignant ce qu'il a qualifié d'« incroyable succession de coups du sort depuis 2020 », de la pandémie de coronavirus et la guerre en Ukraine à la flambée des prix de l'énergie et à l'inflation.
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