Suite au meurtre de l'activiste conservateur Charlie Kirk mercredi, Euronews revient sur les récentes attaques contre des personnalités publiques aux États-Unis.
Le meurtre de Charlie Kirk, militant conservateur et allié de Donald Trump, mercredi, a ravivé les craintes sur l'augmentation de la violence politique aux États-Unis, alors que les experts mettent en garde contre une aggravation des conditions qui la favorisent.
L'influenceur de 31 ans a été touché par balle au cou alors qu'il prenait la parole lors d'un événement organisé dans une université de l'Utah. Jeudi matin, les autorités étaient toujours à la recherche du tueur, dont l'identité est toujours inconnue.
Un assassinat dénoncé par les républicains comme par les démocrates
De nombreux observateurs estiment que Charlie Kirk a joué un rôle essentiel dans la réélection de Donald Trump en novembre dernier, en mobilisant de nombreux jeunes électeurs sur les réseaux sociaux et dans des meetings durant la campagne.
Peu après l'assassinat du jeune homme, le président américain a évoqué un "moment sombre pour les États-Unis", avant de rejeter la responsabilité sur la "gauche radicale".
Le gouverneur républicain de l'Utah, Spencer Cox, a également dénoncé ce qu'il a qualifié d'"assassinat politique".
Des responsables démocrates de premier plan se sont aussi exprimés contre le meurtre, à l'instar du gouverneur de Californie, Gavin Newsom, qui a déploré une attaque "dégoûtante, ignoble et répréhensible".
"Le meurtre de Charlie Kirk me brise le cœur", a par ailleurs déclaré Gabby Giffords, ancienne députée démocrate blessée lors d'une fusillade en Arizona en 2011. "Mes plus sincères condoléances vont à sa femme, à ses deux jeunes enfants et à ses amis".
"Les sociétés démocratiques auront toujours des désaccords politiques, mais nous ne devons jamais permettre aux États-Unis de devenir un pays qui règle ces désaccords dans la violence", a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux.
Les États-Unis "à l'aube d'une ère extrêmement violente"
Suite à l'annonce de la mort de Charlie Kirk, plusieurs observateurs ont fait état d'une recrudescence de la violence politique aux États-Unis, alors que les menaces se multiplient contre les juges et les élus américains de tous bords.
Dans un article paru en juin dans le New York Times, Robert A. Pape, qui dirige le Chicago Project on Security and Threats, a averti que le pays pourrait être "à l'aube d'une ère extrêmement violente dans la politique américaine".
"La violence politique d'aujourd'hui s'étend à l'ensemble du spectre politique - et l'on observe une augmentation correspondante du soutien public à cette violence, tant à droite qu'à gauche", a-t-il déclaré, en s'appuyant sur les résultats des enquêtes trimestrielles menées par son institution.
Face à ces avertissements, voici un aperçu de quelques cas de violence politique que les États-Unis ont connus ces dernières années.
Chronologie de la violence
Charlie Kirk n'est pas la première personnalité politique à avoir été tuée aux États-Unis cette année.
En juin, la politicienne démocrate Melissa Hortman et son mari ont été assassinés dans le Minnesota, tandis que le législateur John Hoffman et son épouse ont été blessés.
Le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, un démocrate qui s'est porté candidat à la vice-présidence lors des élections de novembre, a qualifié ces meurtres de "politiquement motivés".
Au lendemain de la tragédie, républicains et démocrates ont appelé au calme.
Cette année, le pays a également connu plusieurs actes de violence qui semblent avoir été motivés par la guerre menée à Gaza par Israël, fidèle allié des États-Unis.
Deux employés de l'ambassade d'Israël ont été tués à Washington en mai, et le tueur présumé a déclaré à la police après sa détention qu'il l'avait fait "pour Gaza", selon des documents judiciaires.
Le mois précédent, le domicile du gouverneur démocrate de Pennsylvanie Josh Shapiro, de confession juive, avait été la cible d'un incendie criminel perpétré par un suspect qui, selon la police, a également agi en réponse à la guerre à Gaza.
Tentatives d'assassinat de Donald Trump
La violence politique aux États-Unis a fait la une des journaux du monde entier en 2024 après une tentative d'assassinat contre Donald Trump, alors candidat à la présidentielle, lors d'un rassemblement de campagne en Pennsylvanie le 13 juin.
Thomas Matthew Crooks, âgé de 20 ans, a tiré huit balles d'un fusil de type AR-15 depuis le toit d'un bâtiment voisin, tuant un membre du public, le pompier Corey Comperatore, et en blessant gravement deux autres.
Donald Trump a été seulement blessé à l'oreille droite par une balle qui l'a effleuré.
Deux mois plus tard, un autre homme a été arrêté en Floride après avoir été aperçu sur le terrain de golf du président américain avec un fusil.
Si l'on a d'abord soupçonné que les motivations du suspect étaient liées à son soutien à l'Ukraine, d'autres informations ont révélé qu'il se livrait à une escroquerie promettant à des personnes de les aider à rejoindre les forces armées ukrainiennes.
Kyiv a catégoriquement rejeté tout lien avec le suspect, qui a été dénoncé pour "trafic d'êtres humains" et "escroquerie".
Quelques années auparavant, un conspirationniste de droite s'était introduit dans la maison de la politicienne démocrate Nancy Pelosi, qui était alors présidente de la Chambre des représentants.
David DePape a été condamné en mai dernier à 30 ans de prison pour avoir frappé le mari de Nancy Pelosi, Paul, avec un marteau et pour avoir projeté de l'enlever.