L'ancienne présidente de la Cour suprême, Sushila Karki, est connue pour ses engagements anticorruption. Elle conduira la politique de la nation himalayenne jusqu'aux élections anticipées du 5 mars prochain.
Le président népalais Ramchandra Paudel a dissous le Parlement et convoqué de nouvelles élections le 5 mars, après une semaine de violences meurtrières qui ont abouti à la nomination de la première femme cheffe du gouvernement du pays.
La déclaration du bureau de Paudel vendredi soir est intervenue quelques heures seulement après qu'il eut annoncé que l'ancienne présidente de la Cour suprême, Sushila Karki, dirigerait le gouvernement de la nation himalayenne à titre provisoire à la suite des manifestations contre l'interdiction de 26 réseaux sociaux, la corruption et les inégalités, menées par la génération Z qui ont contraint l'ancien Premier ministre Khadga Prasad Sharma Oli à démissionner.
La Première ministre par intérim a prêté serment vendredi, alors que le calme est revenu dans le pays à la suite des manifestations de masse qui ont provoqué la chute de l'exécutif précédent. Samedi, les autorités ont levé le couvre-feu instauré en début de semaine dans la capitale Katmandou et ses environs.
Sushila Karki a été nommée après deux jours d'intenses négociations entre le président Paudel, le chef de l'armée Ashok Raj Sigdel et les leaders de la contestation à l'origine des pires troubles que le Népal ait connus depuis des années, qui ont fait au moins 51 morts et plus de 1 300 blessés.
La magistrate est une personnalité populaire, connue pour ses engagements anticorruption. Certains législateurs ont tenté en vain de la destituer en 2017 en l'accusant de partialité. Cette tentative de destitution a été critiquée comme une attaque contre le pouvoir judiciaire.
Dès son premier jour en fonction, Sushila Karki a rendu visite à des manifestants blessés à l'hôpital civil de la capitale.
La révolte a éclaté à Katmandou lundi dernier après que la police a ouvert le feu sur des jeunes manifestants qui dénonçaient le blocage des réseaux sociaux; la corruption des élites et le chômage.
Des dizaines de milliers de manifestants ont bloqué des routes, pris d'assaut des bâtiments et incendié certains bâtiments publics, dont le parlement, ainsi que des maisons de responsables politiques.
Mardi, le Premier ministre Khadga Prasad Oli a démissionné et s'est enfui de sa résidence officielle, ce qui a marqué le début des négociations entre les manifestants, l'armée et le président au sujet d'un gouvernement intérimaire.
Le couvre-feu, imposé par l'armée mardi en fin de journée et qui permettait aux habitants de quitter leur domicile quelques heures par jour pour acheter des produits de première nécessité, a été levé par les autorités népalaises samedi.
De nombreuses vidéos sur les réseaux sociaux montrent des manifestants en train de nettoyer les rues après des jours de troubles.