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À l'étape athénienne de son "tour des capitales", Antonio Costa discute défense et compétitivité

Kyriakos Mitsotakis et Antonio Costa
Kyriakos Mitsotakis et Antonio Costa Tous droits réservés  European Union
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Par Georgios Aivaliotis & Euronews avec ΑΠΕ-ΜΠΕ
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Engagé dans un "tour des capitales européennes" au cours du mois de septembre, Antonio Costa, président du Conseil européen, a rencontré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à Athènes.

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Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, dans ses premières déclarations après sa rencontre avec le président du Conseil européen Antonio Costa, a exprimé le soutien de l'UE aux partenaires polonais qui ont défendu la frontière orientale de l'Union contre une violation ouverte de leur espace aérien.

"En tant que membres d'une Europe forte qui ne cède pas au révisionnisme, nous devons également démontrer sur le terrain qu'aucune violation de la souveraineté et des droits souverains ne peut être tolérée," a-t-il affirmé. "En ce qui concerne la question ukrainienne, nous exprimons notre soutien à l'accord conclu entre l'UE et les États-Unis pour mettre fin à la guerre et entamer des pourparlers de paix. Une discussion avec la participation de l'Ukraine et sur la base des dispositions fondamentales du droit international, de l'inviolabilité des frontières et des garanties de sécurité nécessaires."

Kyriakos Mitsotakis a indiqué qu'il avait par ailleurs discuté avec le président du Conseil européen de l'évolution de la situation dans la région au sens large, au Moyen-Orient.

"Nous soutenons activement les efforts de négociation en vue d'un cessez-le-feu. Ils sont menés par l'Amérique, le Qatar et l'Égypte. Nous sommes préoccupés par la violation inacceptable de la souveraineté territoriale du Qatar et j'ai insisté sur ce point auprès de l'émir du Qatar," a souligné le Premier ministre grec. "J'ai insisté sur le fait qu'il fallait éviter toute escalade à Gaza. La Grèce fournit depuis longtemps une aide humanitaire importante, notamment par l'envoi de matériel humanitaire."

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, à gauche, accueille le président du Conseil européen Antonio Costa avant leur réunion au palais Maximos à Athènes, en Grèce
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, à gauche, accueille le président du Conseil européen Antonio Costa avant leur réunion au palais Maximos à Athènes, en Grèce Copyright 2025 The Associated Press. All rights reserved

Il a également indiqué qu'ils ont discuté de la défense commune et de la perspective que la Grèce soutient en croyant au concept de l'autonomie stratégique de l'Union.

"À l'occasion des récents incidents survenus dans l'espace aérien polonais, je réitère la nécessité d'un instrument financier européen commun pour les marchés de défense d'intérêt européen commun, tels que la défense antimissile. Je pense que ce débat est mûr et que nous l'aborderons lors des prochaines discussions du Conseil européen," a souligné Kyriakos Mitsotakis. "En ce qui concerne la participation des pays tiers à la nouvelle initiative de défense de l'UE, notre position est claire. Les pays qui menacent les pays de l'UE d'une guerre ne peuvent pas participer à l'architecture de défense européenne."

Le Premier ministre a indiqué qu'ils avaient également parlé de l'accueil et la gestion des personnes exilées, une question qui, selon lui, a des conséquences sur la société, l'économie et la sécurité de l'ensemble de l'Europe.

"Après une période de calme, nous avons enregistré d'importantes arrivées au cours des dernières 48 heures en Crète. Cela réaffirme la nécessité d'une protection plus coordonnée des frontières extérieures de l'UE afin de lutter plus efficacement contre les réseaux de trafiquants", a-t-il ajouté.

L'économie et le budget européen au cœur des discussions

En ce qui concerne le prochain budget pluriannuel, Kyriakos Mitsotakis a déclaré que la Grèce se présentait avec un plan et des objectifs clairs, ainsi qu'avec une attitude positive à l'égard des propositions de la Commission. Il a noté qu'il s'agirait d'une discussion difficile et a salué la volonté de l'achever au plus tard à la fin de l'année 2026.

Reprenant un sujet au cœur des débats européens, la compétitivité de l'UE, le premier ministre a déclaré que la Grèce mettait l'accent sur la création d'un véritable marché commun de l'énergie. L'objectif serait que l'énergie soit à des prix similaires dans tous les États membres. À cet égard, il a déclaré que l'Union a beaucoup de travail à faire, par exemple investir dans les interconnexions nécessaires ou s'assurer que l'énergie circule des pays les moins chers vers ceux qui en ont le plus besoin.

"Nous souhaitons que les barrières soient temporaires et que les liens que nous créons soient permanents. Nous nous engageons en faveur d'une Europe forte au service de tous les Européens."

Répondant à une question sur la compétitivité et le rapport Draghi, Kyriakos Mitsotakis a déclaré que les dirigeants européens avaient pour la plupart exprimé leur soutien aux propositions audacieuses de Mario Draghi pour combler le fossé en matière de compétitivité, en particulier avec les États-Unis.

"À l'époque, certains d'entre nous ont exprimé des réserves quant à la possibilité de traduire les recommandations en politiques pratiques. Nous n'avons pas pris suffisamment de mesures dans ce sens. Je suis sûr que le président du Conseil européen partage ce sentiment", a-t-il déclaré.

Un soutien à Mario Draghi qui ne renie pas pour autant la politique menée par la Présidente de la Commission européenne Ursula van der Leyen. "Nous saluons l'initiative de la Commission européenne visant à simplifier et à réduire la bureaucratie," a-t-il précisé, évoquant le cheval de bataille de la présidente de la Commission. "Mais nous avons des retards. En ce qui concerne la politique énergétique commune, certaines mesures ont été prises, mais nous ne sommes pas encore parvenus à une conclusion sur la manière de superviser le marché unique européen de l'énergie ou de financer les interconnexions nécessaires."

Idem pour l'union bancaire, selon le Premier ministre. "Nous en discutons depuis dix ans. Aucun progrès substantiel n'a encore été réalisé. La Grèce démontre dans la pratique qu'elle ne craint pas que des banques étrangères investissent dans des banques grecques. Je ne peux pas en dire autant de tous les pays européens."

Trouver les instruments financiers

"Nous n'exploitons pas le pouvoir de notre marché commun autant que nous le pourrions", déplore Kyriakos Mitsotakis, notant que Mario Draghi a dit que "nous avons de grandes ambitions, nous avons besoin d'instruments financiers".

"Il y a un fossé entre nos ambitions et les instruments financiers que nous fournissons. Il est clair dans mon esprit que nous avons besoin d'un instrument financier distinct dans le secteur de la défense qui financera les biens communs qui concernent la sécurité de chacun d'entre nous. Le grand défi et la difficulté que nous rencontrons sont de convaincre nos collègues que, face à de grands défis, il faut aussi faire des gestes et des bonds audacieux. Mario Draghi les a décrits dans son étude et il serait négatif pour l'Europe que cette étude finisse dans un tiroir."

Les objectifs de l'Union : la sécurité et la compétitivité

Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a commencé par remercier le Premier ministre grec pour son accueil et a déclaré que cette visite était très importante pour l'UE, car les institutions de l'Union "doivent se rapprocher des citoyens, et les dirigeants et les peuples sont importants". António Costa rend visite aux dirigeants de l'UE dans leurs États membres au cours des trois premières semaines de septembre.

Antonio Costa a insisté sur le besoin d'unité en Europe, déclarant que "nous avons besoin de vous tous pour construire l'unité, car l'unité est notre force".

Toutes les frontières européennes doivent être protégées par l'Union européenne.
António Costa, Président du Conseil européen

Il a félicité la Grèce "pour ce qu'elle a fait au cours des dix dernières années" et a qualifié d'"impressionnante" la manière dont elle est parvenue à se redresser. "Aujourd'hui, vous avez des priorités en matière de compétitivité et de sécurité. Mais rien ne peut se faire sans certains éléments de politique macroéconomique. Vous y êtes parvenus et ils sont très importants pour la zone euro."

Le président du Conseil Européen a assuré que les objectifs de l'Union aujourd'hui étaient la sécurité et la compétitivité. "Il faut donner confiance aux investisseurs pour renforcer l'économie, car il est très important de savoir ce que l'on peut investir dans la sécurité, mais cela ne peut se faire sans une économie forte."

Antonio Costa a fait remarquer que "lorsque nous parlons de sécurité, la première chose qui nous vient à l'esprit est la frontière orientale et la menace de la Russie. Mais nous ne pouvons pas oublier que nous avons d'autres frontières à protéger, de Chypre à la Finlande et du Portugal à la Roumanie. Nous devons améliorer la gestion de nos frontières pour lutter contre l'immigration illégale et les passeurs, et nous devons avoir une politique européenne d'immigration plus forte".

Le président du Conseil européen, Antonio Costa, participe à une réunion avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à la résidence Maximos à Athènes, en Grèce
Le président du Conseil européen, Antonio Costa, participe à une réunion avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à la résidence Maximos à Athènes, en Grèce Copyright 2025 The Associated Press. All rights reserved

Il a exprimé son accord avec le Premier ministre grec sur le fait que "nous avons besoin d'un financement commun pour une défense européenne commune", faisant référence au programme de financement de 150 milliards d'euros. Selon le président du Conseil européen, "il faut faire plus et ensemble. Nous devons augmenter les dépenses militaires de manière significative."

Antonio Costa a tout de même souligné que "nous devons nous assurer qu'il y a un bon financement commun à partir d'un fonds commun, et pour cela, nous avons besoin d'une économie plus forte".

Il a noté que la taille des entreprises européennes de défense doit être augmentée et que l'industrie de la défense doit être améliorée. Il a souligné que "la Grèce occupe une position géostratégique très importante, c'est le pont entre l'Europe et le Moyen-Orient et ce qui se passe au Moyen-Orient cause des difficultés à l'Europe en termes de stabilité et de flux migratoires, et nous devons nous occuper de la région".

Répondant à une question sur les emprunts communs, Antonio Costa s'est montré optimiste sur la capacité des 27 à s'accorder sur ce point. "Il y a quatre ans, personne ne parlait de défense commune en Europe" et qu'après l'attaque de la Russie, "nous soutenons l'Ukraine politiquement, économiquement et militairement," a-t-il observé. "Ce qui s'est passé est très important. Il existe un programme de 150 milliards d'euros de prêts aux États membres pour la défense. Nous avons besoin de plus et ensemble. Le prochain cadre financier pluriannuel nous donnera l'occasion de décider ce qu'il faut financer et comment. Si la défense est commune, il doit y avoir un financement commun."

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