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L'effondrement d'une tour médiévale : Moscou s'attire les foudres de Rome

Maria Zacharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, à Moscou (21 octobre 2025)
Maria Zacharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, à Moscou (21 octobre 2025) Tous droits réservés  Shamil Zhumatov/Pool Photo via AP
Tous droits réservés Shamil Zhumatov/Pool Photo via AP
Par Gabriele Barbati & Serge Duchêne
Publié le Mis à jour
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Le ministère italien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur russe après que la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que l'Italie « s'effondrerait » si elle continuait à soutenir l'Ukraine, après une pareille salve récente envers la France.

Le torchon brûle entre l'Italie et la Russie, mais la source du feu est pour le moins inattendue vu qu'elle est liée... à l'effondrement d'une tour médiévale à Rome.

La tragédie de l'effondrement de la Tour des Conti à Rome, dans laquelle un ouvrier engagé dans des travaux de restauration a trouvé la mort lundi, a été exploitée par Moscou pour une nouvelle salve verbale contre l'Italie.

"Tant que le gouvernement italien continuera à dépenser inutilement l'argent de ses contribuables pour l'Ukraine, l'Italie fera tout s'effondrer, de l'économie aux tours", a écrit la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, sur sa chaîne Telegram.

La diplomate, après avoir sorti sa sulfateuse, a également quantifié le montant de l'argent que l'Italie ferait bien de consacrer à ses priorités, citant les chiffres fournis par le ministère italien des Affaires étrangères en mai dernier, à savoir environ 2,5 milliards d'euros entre l'aide militaire et les fonds versés par le biais des mécanismes de l'UE transférés de Rome à Kyiv.

L'Italie convoque l'ambassadeur russe

La Farnesina, comme on appelle le siège de la diplomatie italienne, a convoqué le représentant diplomatique russe en Italie, Alexey Paramonov, pour obtenir des éclaircissements, ce mardi.

« Personne en Italie, absolument personne, ne songerait à se réjouir, à spéculer sur cet incident, sur cette tragédie que nous, le peuple italien, vivons encore. L’Italie exprimera toujours et en toutes circonstances sa solidarité et son amitié aux plus faibles, à ceux qui se trouvent en difficulté, à ceux qui sont attaqués. C’est pourquoi nous soutenons le peuple ukrainien », ont déclaré à l'agence de presse nationale ANSA ses interlocuteurs au ministère des Affaires étrangères.

"Ces déclarations sont honteuses et inacceptables dans un pays civilisé, des phrases ignobles", n'a également pas mâché ses mots le ministre Antonio Tajani, "nous sommes du côté de l'Ukraine mais ce n'est pas pour cela que nous n'avons pas fait preuve de solidarité lorsqu'il y a eu des problèmes pour le peuple russe, nous exigeons le même respect".

Ce n'est pas la première provocation de Zakharova à l'égard de l'Italie, puisqu'elle a déjà attaqué à deux reprises le président de la République, Sergio Mattarella.

En février dernier, elle l'avait accusé de "parallèles historiques scandaleux et franchement faux" après que le président eut comparé l'invasion russe de l'Ukraine à un projet du Troisième Reich en Europe, lors d'un discours à l'université française d'Aix-Marseille.

Lorsqu'un mois plus tard, Mattarella s'est exprimé au Mémorial de la paix à Hiroshima en déclarant que Moscou "promeut un nouveau et dangereux récit nucléaire", Zacharova a parlé de "désinformation et de mensonges".

À cette occasion, l'ambassadeur Paramonov a reçu une protestation officielle de l'Italie et le chargé d'affaires de Rome à Moscou, Giovanni Scopa, a été convoqué.

Enfin, en juillet, le président de la République a été inclus dans une liste de "russophobes" établie par le Kremlin, qui comprenait déjà Tajani et le ministre de la Défense, Guido Crosetto (et, en l'occurrence, Emmanuel Macron).

Il semble cependant que depuis trois ans, avec la guerre en Ukraine, ce soit le travail de Zacharova, chargée par son rôle de défendre la politique russe en public et d'exprimer les doutes que Moscou veut instiller dans l'opinion publique occidentale sur le soutien à l'Ukraine.

La fonctionnaire, qui aura 50 ans en décembre prochain,avait également fait des déclarations sévères contre les journalistes de la RAI Stefania Battistini et Simone Trainipour leur travail depuis la région russe de Koursk dans le sillage de l'armée ukrainienne et contre son collègue du Corriere della Sera, Paolo Valentino**,** pour certaines critiques à son égard.

Ces derniers jours, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a également réservé des commentaires provocateurs à l'encontre de la France après le vol récent des bijoux napoléoniens au Louvre.

Elle réagissait à un rapport du Service de renseignement extérieur russe selon lequel, sur ordre du président Emmanuel Macron, l'état-major français se préparerait à déployer un contingent pouvant atteindre 2 000 soldats et officiers en Ukraine.

« Selon les données de 2025, la France compte 1 123 musées. Macron aurait intérêt à envoyer ces soldats, deux à la fois, pour protéger ces sites culturels. Cela permettrait d'éviter une situation comme celle du Louvre, compte tenu de la grave situation sécuritaire intérieure », a déclaré Zakharova sur sa chaîne Telegram.

Sources additionnelles • Meduza, Fatto Quotidiano

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