Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, défend l’idée d’un régime de sanction européen sur la criminalité organisée et le narcotrafic.
La France va proposer un régime de sanctions européen sur la criminalité organisée, a indiqué le Quai d'Orsay ce mardi. Ce plan "transversal" permettrait notamment de lutter contre le narcotrafic. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui s’est récemment rendu en Amérique latine pour mobiliser le réseau diplomatique contre le trafic de drogue, a annoncé qu'il soumettra cette proposition de la France lors du Conseil des Affaires étrangères de l'UE jeudi.
Gel des avoirs et travel ban
"Ce régime de sanctions prévoirait notamment un gel des avoirs et un travel ban, soit une interdiction de voyager dans l’Union européenne", précise une source diplomatique, juste après un sommet à l’Élysée concernant la lutte contre le narcotrafic. La proposition prévoit aussi l’interdiction des transactions financières.
"Nos objectifs sont bien de viser de grands acteurs du narcotrafic ou de la criminalité organisée au niveau international", ajoute le ministère des Affaires étrangères. Au-delà du narcotrafic, d’autres types de crimes sont visés comme le trafic d’armes, le trafic de migrants, ou des crimes contre l’environnement.
Le Quai d'Orsay a précisé qu’il s’agirait d’un régime de sanctions distinct des désignations américaines. Les États-Unis ont désigné une douzaine de cartels latino-américains comme terroristes :"Ce serait un régime de criminels organisé et non pas de terrorisme."
Un plan d'action international
Cette demande de sanctions européennes s’inscrit dans un contexte d’un plan d’action pour lutter contre les narcotrafics à l’échelle internationale. Dimanche 9 novembre, le ministre des Affaires étrangères annonçait déjà une grande mobilisation des ambassades françaises en Amérique latine pour lutter contre le trafic de drogue.
À cette occasion, le ministère des Affaires étrangères a également réitéré la détermination de Paris à "faire échec" au trafic de drogue qui "explose" en Europe, notamment en créant une académie dédiée en Amérique latine. Une semaine plus tard, lors de la réunion à l’Élysée de ce mardi 18 novembre, Emmanuel Macron a demandé "d’amplifier" la lutte contre le trafic de drogues. L’objectif est notamment de "rehausser notre engagement au niveau international."
Nouveau narchomicide à Marseille
La proposition intervient au moment où la France est en proie au trafic de drogue, notamment à Marseille. Depuis le début du mois d'octobre, la cité phocéenne a connu trois homicides en plein jour. L'une des victimes était Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi dernier en début d'après-midi devant une pharmacie.
Emmanuel Macron a organisé mardi une réunion d’urgence pour intensifier la mise en œuvre de la loi récente contre les trafics de drogue après plusieurs faits criminels dramatiques ces derniers jours.
Ce mardi également, la police belge a par ailleurs arrêté huit suspects dans le milieu du narcotrafic, dans le cadre d’une enquête sur un projet d’attentat contre le procureur de Bruxelles, selon le parquet fédéral belge.