Le Hamas affirme que les bombardements survenus jeudi matin dans le sud de la bande de Gaza portent le bilan humain dans l'enclave à 33 morts en moins de 12 heures.
Deux frappes israéliennes dans la ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, ont tué cinq personnes jeudi matin, selon des responsables hospitaliers, portant à 33 le nombre de morts dans des bombardements israéliens en l'espace d'environ 12 heures.
Ces frappes sont parmi les plus meurtrières depuis le 10 octobre, date à laquelle un cessez-le-feu négocié par les États-Unis est entré en vigueur.
Cette nouvelle escalade est survenue après qu'Israël a accusé le Hamas d'avoir pris pour cible ses soldats à Khan Younès mercredi. L'État hébreu a précisé qu'aucun soldat n'avait été tué et que l'armée avait riposté par des frappes.
Le Hamas nie avoir tiré sur des soldats israéliens et condamne fermement les frappes israéliennes, les qualifiant de "massacre choquant".
Plusieurs femmes et enfants parmi les victimes
Quatre frappes israéliennes sur des tentes abritant des personnes déplacées à Khan Younès ont tué 17 personnes mercredi soir et jeudi matin, dont cinq femmes et cinq enfants, selon des responsables de l'hôpital Nasser.
À Gaza, deux bombardements sur un immeuble ont également fait 16 morts, dont sept enfants et trois femmes, ont déclaré les responsables de l'hôpital Al-Shifa, dans le nord de la ville, où les corps ont été transportés.
À l'hôpital Nasser, des dizaines de personnes se sont rassemblées jeudi pour rendre hommage aux victimes des frappes israéliennes.
Parmi elles se trouvait Abir Abu Moustapha, qui a perdu ses trois enfants, âgés de 1, 11 et 12 ans, ainsi que son mari, lors d'une frappe israélienne qui a touché leur tente mercredi.
"Mes enfants sont partis. Et mon mari, mon plus cher", a-t-elle déclaré. "En quoi était-ce la faute de mes enfants s'ils ont dû mourir ? Pourquoi était-ce leur faute s'ils sont morts sous mes yeux ?".
Le cessez-le-feu à nouveau sous pression
Les responsables de l'hôpital Nasser affirment que les corps provenaient des deux côtés d'une ligne établie lors du cessez-le-feu du mois dernier. Cette frontière divise Gaza en deux, laissant la zone frontalière sous le contrôle militaire israélien, tandis que la zone située au-delà est censée servir de zone de sécurité.
Les frappes ont eu lieu peu après que le Conseil de sécurité des Nations unies a donné son soutien au projet du président américain Donald Trump visant à sécuriser et à gouverner Gaza. Ce plan habilite une force internationale à assurer la sécurité à Gaza, approuve une autorité de transition et envisage une voie possible vers un futur État palestinien indépendant.
Mais des questions subsistent quant à la mise en œuvre du plan, d'autant plus que le Hamas l'a rejeté. Le groupe palestinien estime que le mandat de la force, qui comprend son désarmement, "le prive de sa neutralité et la transforme en partie prenante au conflit en faveur de l'occupation [israélienne]".
Les frappes sur Gaza ont diminué depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu, mais elles n'ont pas complètement cessé.
Le ministère de la Santé du territoire, qui ne fait pas de distinction entre civils et combattants dans son décompte, a fait état de plus de 300 morts depuis le début de la trêve.
Frappes dans le sud du Liban
Les bombardements sur Gaza ont coïncidé avec une série de frappes aériennes israéliennes dans le sud du Liban mercredi, qui visaient, selon l'armée israélienne, des sites du Hezbollah dans le pays, notamment des entrepôts d'armes.
La veille, une frappe israélienne avait tué 13 personnes dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ein el-Hilweh, que l'État hébreu accusait de servir de centre d'entraînement au Hamas. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière au Liban depuis le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah il y a un an.
L'armée israélienne a déclaré que le Hezbollah s'efforçait de se rétablir et de reconstruire ses capacités dans le sud du Liban, sans fournir de preuves.